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«Cock» : Alexandre Goyette reçoit le Prix Bobby-Landry

«Cock» : Alexandre Goyette reçoit le Prix Bobby-Landry
Agence QMI

Alexandre Goyette et sa pièce Cock ont reçu le Prix Bobby-Landry, qui vise à souligner le travail d’un artiste qui fait preuve d’une vision créative originale dans la réalisation d’un projet.

Remise par la Société Richard III pour une deuxième année consécutive, la distinction a été pensée pour reconnaître et encourager l’implication d’un artiste de théâtre qui se démarque par une démarche soutenue et singulière dans une recherche artistique jugée atypique.

En 2013, le Prix Bobby-Landry avait été octroyé à André-Marie Coudou pour la pièce La fête à Jean, présentée au Théâtre Denise-Pelletier. Cette année, on a tenu à saluer le boulot d’Alexandre Goyette qui, en adaptant Cock, de l’auteur britannique Mike Bartlett, a donné vie à «un projet audacieux sur la catégorisation de l’orientation sexuelle». Goyette s’est chargé de la traduction et de la mise en scène de l’œuvre, en plus d’y jouer l’un des trois rôles principaux. La reconnaissance est assortie d’une bourse de 500$ et a été attribuée mardi dernier, le 11 février, juste avant la représentation de Cock, à l’Espace 4001.

La Société Richard III est une compagnie théâtrale qui développe ses propres productions et soutient des concepts extérieurs depuis 14 ans. Quant au Prix Bobby-Landry, on lui a accolé ce nom en référence au comédien montréalais autodidacte, décédé en 2007, qui a consacré sa vie à l’expérimentation artistique sous toutes ses formes et dont l’imaginaire débridé teintait le jeu.

Sexy et provoquant

Cock tient encore l’affiche de l’Espace 4001 ce vendredi et ce samedi. On a vanté un peu partout les qualités de cette histoire de triangle amoureux impliquant deux hommes homosexuels et une femme. Michel-Maxime Legault et Geneviève Côté donnent la réplique à Alexandre dans cette comédie noire, qui a été chaleureusement accueillie à Londres et à New York, en Off-Broadway.

«C’est un type d’écriture, d’humour, qui nous ressemble, confiait Alexandre Goyette en entrevue au Huffington Post Québec, quelques semaines avant de monter sur les planches pour la première. Le titre est provoquant, mais il est représentatif de la dynamique des dialogues de la pièce. Il y a un aspect sexuel que moi, j’ai abordé d’un angle davantage sexy. Ce n’est pas l’affaire la plus choquante qu’on a vue dans nos vies.»

Le personnage pivot de Cock, c’est John (Michel-Maxime Legault), un homme qui vit en couple depuis plusieurs années avec son partenaire (Alexandre Goyette). Le jour où il rencontre une femme qui lui plaît (Geneviève Côté), les convictions de John basculent. Il mènera de front ses deux relations et se questionnera sur son orientation et son identité, jusqu’à ce que ses mensonges culminent dans un souper, où tous les comptes vont se régler.

«J’ai abordé Cock comme une histoire d’amour, même si la sexualité est hyper présente, a précisé Alexandre Goyette. Je suis un gars, on est en 2014, je n’ai pas de préjugés; moi, que quelqu’un mette des pénis ou des vulves dans sa bouche, je m’en fous. Je pense que tout est possible.»

Impatient pour «King Dave»

Une fois l’aventure Cock terminée, Alexandre Goyette se consacrera à des projets d’écriture, mais il demeure ouvert à toute proposition professionnelle. Il lui reste néanmoins quelques segments à tourner dans Mommy, nouveau film de Xavier Dolan, présentement en chantier.

«C’est la deuxième fois que je travaille avec Xavier, a noté Alexandre. C’est un tout petit rôle, mais j’ai remercié Xavier de me l’avoir donné parce que, généralement, on ne pense jamais à moi pour ce genre de personnage. C’est un gars de banlieue, mais pas dans la lignée de ce que je jouais dans C.A. C’est un gars qui travaille en informatique, avec ses lunettes et son ordinateur. J’étais content que Xavier aie pensé à moi pour ça.»

L’auteur et comédien a aussi avoué avoir très hâte d’entreprendre le tournage de King Dave, long-métrage tiré de la prestation théâtrale qu’il a lui-même écrite et interprétée en 2005 – et qu’il a reprise l’an dernier -, et qui lui a valu une flopée de prix et d’éloges.

L’idée de porter King Dave au cinéma flotte dans l’air depuis 2007. On sait que c’est le réalisateur Podz qui sera derrière la caméra, qu’Alexandre Goyette empruntera encore la peau du protagoniste central, et La Presse annonçait au printemps dernier que l’ensemble sera filmé sous forme de long plan-séquence.

«Notre premier dépôt a été refusé à la SODEC, a expliqué Alexandre. Le contraire nous aurait surpris. Je suis en réécriture, en ce moment. C’est un projet grand public, mais particulier, audacieux, non conventionnel, comme l’était la pièce. Les gens pensent qu’un plan-séquence, ce sera inaccessible, mais c’est un beau défi. On a un travail de mise en confiance à faire avec les institutions.»

«Moi, ça fait tellement longtemps que je suis là-dessus…. Je ne pensais même pas que c’était possible, d’attendre aussi longtemps! (rires) Mais ça me permet de travailler d’autres affaires et de développer ma patience et mon côté zen», a conclu Alexandre Goyette.

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