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Le cabinet du maire Coderre informé des problèmes au SPVM en 2014

Le cabinet du maire Coderre informé des problèmes au SPVM en 2014
BOGOTA, COLOMBIA - OCTOBER 13: The Mayor of Montreal, Denis Coderre participates in a plenary session, named 'Links between the 2030 Agenda and the New Urban Agenda' which takes part within the 2016 World Summit of Local and Regional Leaders in Bogota, Colombia on October 13, 2016. (Photo by Daniel Garzon/Anadolu Agency/Getty Images)
Anadolu Agency via Getty Images
BOGOTA, COLOMBIA - OCTOBER 13: The Mayor of Montreal, Denis Coderre participates in a plenary session, named 'Links between the 2030 Agenda and the New Urban Agenda' which takes part within the 2016 World Summit of Local and Regional Leaders in Bogota, Colombia on October 13, 2016. (Photo by Daniel Garzon/Anadolu Agency/Getty Images)

Le cabinet du maire Denis Coderre a reçu en mars 2014 la copie d'une lettre de l'ex-policier Mario Lambert, qui dénonçait des pratiques à la division des affaires internes du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Selon nos informations, ces allégations seraient depuis peu l'objet d'une enquête de la part du comité mixte dirigé par la Sûreté du Québec (SQ) et Madeleine Giauque, directrice du Bureau des enquêtes indépendantes.

Un texte de Pascal Robidas

Le 26 mars 2014, l'ex-policier Mario Lambert voulait agir en lanceur d'alerte, s'il faut en croire le contenu de la lettre qu'il a adressée à l'ancien chef du SPVM Marc Parent. À preuve, il a alerté les autorités municipales en envoyant des copies enregistrées au maire Denis Coderre, à l'inspecteur général Denis Gallant, à la Fraternité des policiers et policières de Montréal, et au ministère de la Sécurité publique.

Dans un document de six pages dont Radio-Canada a obtenu copie grâce à une source confidentielle, l'ex-policier y va d'allégations qui visent essentiellement l'ancien patron de la division des affaires internes, Costa Labos, et l'enquêteur-vedette Philippe Paul, qui a pris sa retraite du SPVM dans la controverse en avril 2014.

Au moment d'alerter les autorités municipales, Mario Lambert avait été reconnu coupable de fraude dans une enquête policière, mais il était en processus d'appel du verdict de culpabilité et de sa condamnation de huit mois à purger dans la collectivité. En décembre 2014, il a eu gain de cause et a été blanchi en Cour d'appel.

Il a envoyé sa lettre à plusieurs destinataires, affirmant n'avoir plus confiance dans le SPVM.

« Nous étions en copie conforme, à titre informatif, de cette correspondance. Aucune demande n'était directement formulée au maire de Montréal. Toutes les autorités compétentes ayant le pouvoir d'agir l'avaient en main, que ce soit le chef de police ou le sous-ministre en titre aux affaires policières à Québec. Nous ne nous mêlons pas d'opérations policières, encore moins d'enquêtes internes. » - Réponse de l'équipe du cabinet du maire de Montréal

L'ex-policier a toujours affirmé qu'il avait été victime d'une enquête disciplinaire bâclée par la division des affaires internes du SPVM.

Dans un passage, Mario Lambert prétend que plusieurs policiers qui ont enquêté sur le sergent-détective Philippe Paul, comme il l'avait fait, se sont rapidement fait suspendre ou accuser. Il cite en exemple les noms des policiers Jimmy Cacchionne, Giovanni Di Fao, et Pietro Poletti.

« L'alerte à l'époque avait été donnée. Mais personne n'avait daigné y répondre. Nous sommes heureux aujourd'hui que l'on enquête enfin sur le contenu de cette lettre. » - Me Nellie Benoit, avocate de l'ex-policier du SPVM Mario Lambert

Mario Lambert confirme qu'il a écrit aux autorités municipales il y a trois ans. Il a refusé nos demandes d'entrevue, parce que le comité mixte dirigé dirigé par la SQ et Madeleine Giauque l'a approché pour collaborer à l'enquête sur le SPVM.

L'inspecteur général impuissant

En mars 2014, Me Denis Gallant n'était en poste que depuis un mois lorsque l'ex-policier Mario Lambert lui a fait parvenir une copie enregistrée de sa lettre. Au bureau de l'inspecteur, on assure que Me Gallant l'a lue attentivement. Toutefois, à Montréal, l'inspecteur général n'a pas le mandat d'enquêter sur le comportement d'employés municipaux, y compris les policiers, contrairement à plusieurs bureaux d'inspecteurs généraux aux États-Unis.

Ainsi, le maire de Montréal n'a pas été contacté pour discuter des allégations et aucun suivi n'a été fait auprès du SPVM.

« Nous avions pris le contenu de la lettre au sérieux. À preuve, Me Denis Gallant avait fait parvenir lui-même un accusé de réception à M. Mario Lambert. Et nous avons toujours la copie que nous avions reçue il y a trois ans. » - Michel Forget, porte-parole pour le Bureau de l'inspecteur général de la Ville de Montréal

La Fraternité a fait confiance aux autorités municipales

La Fraternité des policiers et policières de Montréal a reçu la lettre de Mario Lambert par la poste le 31 mars 2014. Elle confirme l'avoir toujours en sa possession. Mais comme la missive était aussi envoyée à la Ville, au SPVM et au Bureau de l'inspecteur général, le syndicat des policiers considérait que la responsabilité de vérifier les allégations revenait d'abord aux autorités municipales.

L'ancien enquêteur Philippe Paul nie

Ciblé par les allégations de Mario Lambert, Philippe Paul affirme à Radio-Canada être présentement limité dans ses commentaires étant donné qu'il poursuit au civil Québecor Média sur des allégations publiées à son sujet.

« Il y a présentement une enquête en cours du comité mixte de la SQ sur les allégations qui me concernent. Je suis confiant que l'on va démontrer mon innocence. » - Philippe Paul, ancien enquêteur du SPVM

Pour sa part, l'ancien directeur du SPVM, Marc Parent, ne nous a pas rappelés.

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