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Commission Charbonneau: Gérald Tremblay toujours plus isolé à Québec

Gérald Tremblay toujours plus isolé à Québec
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QUÉBEC - Le ministre des Affaires municipales et des Transports, Sylvain Gaudreault, a dit comprendre la colère des Montréalais mercredi après-midi, au lendemain de l'annonce par la Ville de Montréal d'une hausse moyenne de 3,3% de l'impôt foncier, en pleines révélations de la Commission Charbonneau.

L'annonce de la hausse de l'impôt foncier mardi par le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a soulevé l'ire de plusieurs Montréalais, alors que les témoins défilant à la Commission Charbonneau décrivent un système de corruption et de collusion qui aurait gonflé le prix des contrats publics de plus de 30%. L'ex-entrepreneur Lino Zambito a d'ailleurs affirmé devant la commission que 3% de la valeur des contrats accordés par la Ville de Montréal était redirigée vers le parti du maire, Union Montréal. Par la suite, l'ex-ingénieur de la Ville de Montréal, Gilles Surprenant, a affirmé que le 3% était plutôt versé directement au comité exécutif de la Ville.

Interrogé à la sortie du conseil des ministres mercredi, Sylvain Gaudreault s'est dit «complètement en accord avec la population qui est scandalisée par ce qu'elle entend».

«Je ne suis pas capable de me rentrer dans la tête l'image d'un coffre-fort qui ne se ferme plus, d'un veston qui déborde d'argent, a-t-il ajouté. Alors, c'est au maire de répondre là-dessus.»

Le ministre a toutefois admis son incapacité à intervenir pour exiger la démission du maire. «Les maires et les conseils municipaux sont des entités autonomes, a-t-il rappelé. Vous comprendrez que nous, comme gouvernement, nous ne demanderons pas autre chose qu'à cette entité autonome de fournir des réponses. Je n'irai pas plus loin que ça.»

Au sujet de la hausse de l'impôt foncier à Montréal, le ministre a refusé de défendre le maire de Montréal. Questionné à savoir si Gérald Tremblay «a la légitimité d'augmenter les impôts fonciers des Montréalais de 3,3%», Sylvain Gaudreault a relancé la question aux journalistes. «Posez la question aux Montréalais et aux élus du conseil municipal. C'est à eux de prendre leur décision. Mais je comprends les Montréalais d'être choqués de voir qu'il y avait une taxe de 3% pour la corruption et qu'en même temps leurs taxes augmentent de 3%.»

L'opposition largue le maire

Déjà mardi, les leaders de l'opposition à Québec prenaient leurs distances face au maire de la métropole.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a dit douter des capacités du maire à rester en poste. «Avec tout ce que j'ai entendu, je n'ai pas confiance que l'argent des contribuables montréalais est bien dépensé et je pense que le gouvernement de Mme Marois doit (faire) le même constat», a dit le chef caquiste.

Son collègue, le député Jacques Duchesneau, a même suggéré que le maire devrait se retirer de ses fonctions, du moins temporairement. «Il est clair, avec tout ce qu'on entend, qu'il n'a plus la légitimité, sa place n'est plus là. Il devrait à tout le moins se retirer et attendre les conclusions de la Commission Charbonneau», a dit le porte-parole de la CAQ en matière de Justice.

De son côté, le chef par intérim du Parti libéral du Québec, Jean-Marc Fournier, a jugé que la position du maire risque de devenir «insoutenable». «L'heure a sonné pour qu'il donne des explications très claires aux contribuables, aux citoyens, et s'il ne le fait pas, la situation sera insoutenable, a-t-il dit. Avec ce qui s'est ajouté comme éléments les uns après les autres, on est rendu au moment des explications.»

Avec Presse canadienne

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