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Commission d'enquête sur les femmes autochtones : Marion Buller veut avancer prudemment

Commission sur les femmes autochtones: ça prendra du temps

En entrevue à la veille du début de son mandat, la présidente de la Commission d'enquête sur les femmes autochtones, Marion Buller, dit que celle-ci prendra du temps avant d'aboutir.

La Commission d'enquête entame ses travaux le 1er septembre, un mois à peine après l'annonce des cinq commissaires qui la présideront. « Nous partons de zéro, ça nous prendra du temps du temps pour bien faire les choses », précise Marion Buller.

Nous ne voulons pas traumatiser de nouveau des familles qui ont perdu un être cher. Cela signifie que nous allons avancer avec précaution et cela peut prendre du temps.

Marion Buller, présidente de la Commission d'enquête sur les femmes autochtones

Les cinq commissaires doivent se rencontrer la semaine prochaine pour planifier le processus et mieux se connaître. Ils s'étaient rencontrés pour la première fois le 2 août au Musée canadien de l'histoire de Gatineau, au Québec, lors du lancement de la commission.

Ils devront s'entendre rapidement : un rapport est attendu avant le 1er novembre 2017 et les travaux doivent être terminés d'ici au 31 décembre 2018.

Ni les dates d'audiences ni les villes visitées ne sont encore connues. Marion Buller s'engage toutefois à respecter la diversité culturelle des régions visitées. « Une audience au Nunavut ne ressemblera pas à une rencontre au Manitoba ou en Saskatchewan », dit-elle.

Les commissaires devront examiner les facteurs menant au taux élevé de violence envers les femmes autochtones à travers le pays, dont le rôle des institutions gouvernementales tels la police et les services du coroner.

Leurs pouvoirs de la commission seront limités. « Nous n'aurons pas d'équipe d'enquête et nous n'embaucherons pas de policiers pour faire enquête », précise Marion Buller.

Les commissaires pourront tout de même faire appel à des professionnels habilités à recueillir les témoignages de proches de victimes. Ils pourront aussi forcer des personnes à témoigner devant la commission.

«Nous pourrons aussi transmettre de l'information aux services de police appropriés pour qu'ils fassent des suivis.» — Marion Buller, présidente de la Commission d'enquête sur les femmes autochtones

Les commissaires n'ont aucun contrôle sur la mise en oeuvre des recommandations. La présidente Marion Buller entend s'assurer que celles-ci soient « efficaces, réalisables et compréhensibles » pour faciliter leur mise en place.

Des leçons de la commission Oppal?

À la veille des débuts des travaux, l'ancien procureur général de Colombie-Britannique Wally Oppal a fait part de ses réserves quant à l'échéancier du projet, jugé trop serré.

Lui-même avait présidé, en 2010, la commission Oppal sur les femmes disparues et assassinées en Colombie-Britannique. L'enquête publique devait prendre 15 mois, mais il a fallu un prolongement de 11 mois pour la mener à bien.

Pour l'instant, la commissaire Buller compte tout faire pour respecter les échéanciers prévus. Elle dit avoir appris de la commission Oppal : « Nous devrons démontrer clairement que nous comprenons la passion avec laquelle les familles conservent la mémoire de leurs proches disparus. »

Les proches de femmes disparues et assassinées réclamaient une enquête nationale depuis plusieurs années. Le gouvernement libéral du Canada, qui en avait fait une promesse électorale, a investi 53,8 millions de dollars dans ce but.

Qui est Marion Buller?

  • Présidente de la Commission d'enquête sur les femmes autochtones;
  • devenue, en 1994, la première femme autochtone nommée juge en Colombie-Britannique;
  • spécialisée en droit civil et en droit criminel;
  • a contribué à la fondation de la First Nations Court (cour des Premières Nations) de la Colombie-Britannique en 2006;
  • membre de la Première Nation Mistawasis en Saskatchewan;
  • vit à Port Coquitlam, près de Vancouver.

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