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Compressions: Nouvelles manifestations de parents à la défense de l'école publique (VIDÉO)

Des parents à la défense de l'école publique

Des milliers de parents, d'enfants et d'enseignants sont arrivés une demi-heure plus tôt à l'école afin de tenir une manifestation, dans la fraîcheur de ce petit matin d'octobre, pour dénoncer les compressions en éducation du gouvernement libéral de Philippe Couillard.

Parents, enfants et enseignants se donnent la main pour former des chaînes humaines autour de plusieurs écoles publiques québécoises - symbole de leur protection - dans le but de faire entendre leurs voix au ministre de l'Éducation, François Blais.

L'événement se tient dans le cadre de la quatrième édition du mouvement « Je protège mon école publique » lancé le printemps dernier à Montréal. Le mouvement prend de l'ampleur puisque le troisième événement avait mobilisé 272 écoles et 21 000 parents, alors que 350 établissements et quelque 35 000 parents ont déjà signifié leur intention de participer à l'événement de ce matin.

Les services aux élèves touchés

Le mouvement dénonce les compressions budgétaires qui ont, contrairement à ce que prétend le gouvernement libéral de Philippe Couillard, des impacts directs sur les services aux élèves. « Ce qu'on constate, c'est que suite aux récentes compressions les services aux élèves sont effectivement touchés », dénonce la porte-parole du regroupement « Je protège mon école publique », Pascale Grignon.

« On parle d'enfants qui n'ont pas accès à des orthopédagogues alors qu'ils en auraient besoin, on parle d'augmenter le nombre d'enfants avec des besoins particuliers dans les classes sans ajouter de soutien aux professeurs, de transport scolaire aboli », poursuit-elle.

« Il faut agir maintenant parce que ces enfants-là apprennent à lire, à écrire et à compter sans avoir nécessairement le coup de pouce qui va leur permettre d'acquérir ces apprentissages-là. C'est dramatique, ce sont des retards qu'ils n'arriveront peut-être pas à surmonter. Donc, leur scolarité est fragilisée. Est-ce que collectivement on est prêts à accepter ça? À faire ce choix financier là? Moi, je pense que non. »

« Collectivement, on est en train de faire payer aux enfants notre choix de réduire la dette au Québec. »

— Pascale Grignon

Refusant de mettre le pied dans les affrontements entre les commissions scolaires et le ministère de l'Éducation, Mme Grignon soutient que les enfants n'ont pas à en souffrir. « Est-ce qu'il y a des changements à réaliser au niveau des commissions scolaires? Peut-être. Le ministre est quand même au-dessus de cette hiérarchie-là. C'est à lui de prendre action. »

Les parents n'ont pas dit leur dernier mot, une cinquième édition est déjà prévue pour le 2 novembre prochain. « On sera là en novembre, ce sera le 2 par contre parce que le 1er c'est un dimanche », explique Mme Grignon.

Le ministre montre les commissions scolaires du doigt

Le ministre de l'Éducation, François Blais, est apparu au caucus libéral sans paraître ébranlé par le mouvement populaire qui se manifeste devant les écoles publiques québécoises. « Les parents sont dans différentes positions, ce sont des citoyens comme l'ensemble des citoyens », a soutenu le ministre Blais. « il y a des parents qui nous appuient, je crois. Il y a des parents déçus que les services de garde ne soient pas offerts dans les écoles.

Le ministre de l'Éducation a réitéré sa position sur les compressions budgétaires au sein de son ministère. Il affirme que les réductions de services aux élèves sont le résultat de mauvaises décisions de certaines commissions scolaires. « Il y a des commissions scolaires qui font de bons choix, d'autres qui ont plus de difficultés. »

« On a une année particulière à traverser, il faut la traverser, le premier ministre l'a dit », poursuit le ministre Blais au sujet du budget de l'Éducation. « On veut réinvestir en éducation, mais on ne veut pas réinvestir globalement, les yeux fermés, signés des conventions collectives extrêmement coûteuses qui ne nous permettraient pas d'améliorer de vie au jour le jour en terme des enfants. »

Le ministre se défend d'avoir réduit le financement pour soutenir les élèves en difficultés. « Nous on a toujours maintenu nos enveloppes pour ces enfants-là, a soutenu M. Blais en parlant des élèves en difficulté. Ensuite, les commissions scolaires font des choix. »

De l'utilisation des enfants

Le ministre de l'Éducation soutient qu'il s'agit de choix budgétaires internes aux écoles et aux commissions scolaires alors que parents et enseignants soutiennent que les compressions forcent les écoles à réduire leurs services.

Le ministre de l'Éducation, François Blais, avait dénoncé « l'utilisation des enfants » dans le cadre de manifestations. « Les enfants ne devraient pas être mêlés à la politique, surtout lorsqu'ils ne la comprennent pas », avait dénoncé le ministre.

Les réactions n'avaient pas tardé sur les réseaux sociaux raillant la déclaration du ministre Blais. Plusieurs images de politiciens libéraux, photographiés avec des enfants lors d'événements politiques, avaient circulé.

« Au lieu de laisser faire, ils se lèvent debout, se tiennent la main, les citoyens et les grands-parents se joignent à eux, réplique Mme Grignon. « Je pense au contraire que les parents sont responsables [et] les enfants apprécient que leurs parents passent aux actes. Après, bien, c'est une question de valeurs.

« Est-ce qu'on veut transmettre des valeurs de solidarité à nos enfants? 35 000 personnes pensent que oui. »

— Pascale Grignon

La tenue de la quatrième édition de l'événement intervient au lendemain du débrayage du tiers des enseignants du primaire et du secondaire québécois. Les professeurs de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) ont tenu la première journée d'une série de trois jours de grève votés le printemps dernier.

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