Vendredi après-midi, le climat était à l'optimisme à la conférence de Paris où 195 pays sont engagés dans une course contre la montre pour remettre un projet d'accord samedi, à midi, à Laurent Fabius, le président de la conférence.
Après une phase difficile, les négociations ont repris, permettant notamment de réduire la longueur du projet d'accord.
Le groupe de contact, les « facilitateurs » et le secrétariat de la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ont réussi à réduire le nombre d'options ouvertes (une centaine contre plus de 200) et de formulations encore en débat (environ 750 au lieu de 1400) dans le texte.
Ils ont également pu clarifier quelques aspects de l'accord, comme son objectif à long terme. Il leur reste encore une nuit de travail pour tenter de réduire le nombre de points du projet d'accord qui resteront à arbitrer au niveau politique.
Les négociations qui se poursuivent depuis quatre jours au Bourget doivent ajouter au projet d'accord sur le climat (en discussion depuis des mois) des propositions de compromis mises au point par les « facilitateurs », des diplomates chargés d'animer les travaux.
Des points font encore blocage
De nombreux points demeurent toutefois au coeur des débats, notamment le partage de l'effort entre pays développés et en développement (et leur part de responsabilité dans les émissions de gaz à effet de serre), le financement attendu par les pays du Sud qui seront les plus touchés par le dérèglement climatique, et l'évolution de ces enjeux au-delà de 2020.
Reste aussi à décider si le texte fixera pour objectif de contenir le réchauffement climatique sous 2 degrés Celsius en 2100, « bien en dessous de 2 degrés Ceslsius » ou « en dessous de 1,5 degrés ».
La négociatrice française, Laurence Tubiana, oreille de Laurent Fabius dans ces négociations, a salué toutefois une « excellente atmosphère » et une « volonté d'avancer ».
Du progrès par rapport à Copenhague
Des négociateurs voient dans la réduction à 19 pages de la nouvelle mouture du projet d'accord l'espoir de voir s'éloigner définitivement le spectre de l'échec de la conférence sur le climat de 2009.
« À Copenhague, nous avions 300 pages de texte indigeste », a déclaré la secrétaire administrative de la CCNUCC, Christiana Figueres.
« Nous sommes dans une bien meilleure situation, mais il y a encore des risques énormes », nuance un négociateur européen.
La phase « politique » de la conférence commencera dès demain
En parallèle, un sommet réunissant plus de 700 maires a eu lieu à l'hotêl de ville de Paris vendredi, dans le but de formuler une « pression positive » des municipalités mondiales sur les négociations en cours au Bourget.
Les maires y ont notamment adopté un objectif de 100 % d'énergies renouvelables dans les villes d'ici à 2050 et une réduction de 3,7 gigatonnes des émissions annuelles de gaz à effet de serre dans les zones urbaines d'ici à 2030.
Les derniers points de l'accord seront réglés par 195 ministres à partir de samedi et jusqu'au 11 décembre, dans la phase politique de la conférence, qui devrait aboutir à la ratification d'un accord à vocation universelle.