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La contrebande de tabac sévit dans les écoles, prévient l'Association des dépanneurs

La contrebande de tabac sévit dans les écoles
Caroline Purser via Getty Images

À quelques jours des premières consultations publiques sur le projet de loi 44 visant à renforcer la lutte contre le tabagisme, l'Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA) avertit qu'un peu plus de 15 % des cigarettes fumées dans les écoles secondaires sont issues de la contrebande. Elle affirme en outre que les produits du menthol sont peu prisés des jeunes.

L'AQDA a commandé une étude de mégots à la firme montréalaise Niric afin de déterminer le taux de consommation des cigarettes de contrebande et la prévalence du tabac mentholé au Québec. La firme a prélevé et analysé 8394 mégots dans 65 sites à travers le Québec, dont 43 écoles secondaires, et 22 endroits publics.

L'association conclut que les données récoltées montrent une contrebande qui persiste, et qui sévit surtout dans les écoles secondaires.

« Loin d'être en baisse ou en voie de disparition, la contrebande de tabac persiste de plus belle au Québec avec un taux moyen de 15,9 % et revient en force dans les écoles secondaires avec un taux plus élevé de 16,8 % », peut-on lire dans le communiqué de l'AQDA. Aucune donnée précédente n'a été transmise par l'AQDA en guise d'échelle pour quantifier ce retour « en force ».

L'association a fait parvenir aux médias une partie de l'étude qui détaille les résultats de 15 écoles secondaires de la région de Montréal. Le taux moyen de cigarettes de contrebande y est plus élevé que la moyenne obtenue pour les 65 endroits visités, ce qui pourrait être expliqué par la proximité de certaines écoles avec des réserves autochtones, où plusieurs contrebandiers de cigarettes sont établis.

Les mégots ont été récoltés entre le 20 mai et le 20 juin 2015. Dans les informations transmises lundi, rien n'indique cependant que les mégots retrouvés aux abords de ces écoles ont été jetés exclusivement par des élèves. L'échantillon minimal par site était de 124 mégots pour une marge d'erreur par site de 10 %. Les données ont été testées selon un niveau de confiance de l'ordre de 95 % et un coefficient d'erreur de 1,3 % sur l'échantillon de base.

L'AQDA doute de la pertinence de bannir le menthol

Pour ce qui est des cigarettes mentholées, elles représentaient seulement 0,8 % des mégots analysés. L'AQDA en conclut qu'il ne serait pas pertinent de bannir le menthol et le tabac aromatisé, comme le prévoit le projet de loi 44 déposé à l'Assemblée nationale en mai dernier.

« Ces données interpellent de plein fouet le gouvernement Couillard qui se propose de priver 75 000 adultes québécois de leur accès au menthol sous de faux prétextes. De plus, le gouvernement doit se pencher urgemment sur les effets de ses hausses récentes de taxes et trouver de nouveaux moyens de contrer le regain de popularité du tabac illégal », a souligné Michel Gadbois, président de l'AQDA.

L'AQDA, qui regroupe actuellement plus de 1700 membres au Québec, a lancé une campagne « sauvons le menthol », visant à inciter le gouvernement à ne pas prohiber les cigarettes mentholées.

Dans l'enquête québécoise sur le tabac, l'alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, publiée en 2013 par l'Institut de la statistique du Québec, on peut lire que la proportion des élèves ayant fait usage de la cigarette au menthol s'élève à 26 % chez les fumeurs de cigarettes, et que le cigare aromatisé ou la cigarette au menthol représentent 71 % de la consommation des produits du tabac par les jeunes.

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