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Convaincre les touristes de ne pas bouder Nice

Convaincre les touristes de ne pas bouder Nice

Avec ses plages et ses températures agréables, Nice sait attirer les visiteurs de partout dans le monde. Après le choc de l'attentat du 14 juillet, l'industrie niçoise du tourisme espère que ce secteur crucial de l'économie de la région ne sera pas trop touché.

Un texte de Raphaël Bouvier-Auclair

Dans son petit local sur une rue perpendiculaire à la promenade des Anglais, Martin Ilias attend des clients sans grand espoir. « J'ai ouvert parce qu'il fallait ouvrir, mais j'aurais pu rester fermé cinq jours, ça n'aurait rien changé », dit-il.

Son entreprise loue de petites voitures qui permettent aux curieux de faire des tours guidés de Nice à l'aide d'un GPS. En temps normal, il vend de 10 à 15 visites par jour.

Depuis l'attentat, ses petites voitures ne circulent presque plus dans les rues niçoises.

Martin Ilias n'a compté que trois ou quatre réservations par jour.

«Il y a des touristes qui sont rentrés chez eux et il y a des gens qui n'ont pas l'humeur à sortir. J'offre un loisir, il y a des gens qui n'ont pas envie de s'amuser.»

- Martin Ilias, fondateur Nice Car

Un impact encore difficile à mesurer

Le directeur général de l'Office du tourisme et des congrès de Nice, Denis Zanon, reconnaît qu'il y a eu plusieurs annulations de réservations dans les hôtels ces derniers jours, « mais pas d'exode massif ».

Bien qu'il soit encore trop tôt pour mesurer les impacts financiers de l'attentat, hôteliers et restaurateurs prévoient bientôt se rencontrer pour établir une stratégie qui permettra de rassurer les touristes.

«On est rentré dans cette liste de villes meurtries, cela impacte aussi le tourisme national. Tout le monde se pose des questions et c'est légitime.»

- Denis Zanon, directeur général de l'Office du tourisme et des congrès de Nice

Le tourisme à Nice en chiffres :

  • 5 millions de visiteurs par année
  • 200 hôtels et 10 000 chambres
  • 1,5 milliard d'euros de retombées économiques par année

D'abord Paris, puis Nice

Convaincre les étrangers de ne pas bouder la destination, c'est un défi que s'est aussi lancé la ville de Paris, après les attentats qui ont fait 130 morts en novembre 2015.

En mai, des représentants du gouvernement français et de la mairie parisienne ont lancé au pied de la tour Eiffel une campagne visant à faire la promotion de la France, mais surtout de la Ville Lumière auprès des touristes.

En mai 2016, le taux d'occupation des hôtels dans la région de la capitale française était de 70,6 %. Il a chuté d'environ 10 % en un an.

Des outils pour affronter la peur

À Nice, quelques jours après l'attentat, les images sont paradoxales. Sur la promenade des Anglais, on croise des touristes se rendant à la plage. Quelques mètres plus loin, ce sont des militaires qui circulent, arme d'assaut à la main.

« J'ai pensé à annuler », nous dit un touriste suédois qui est arrivé à Nice au lendemain de l'attentat. « Mais je me suis dit que le tourisme est plus fort que le terrorisme. »

Denis Zanon note que plusieurs ont eu cette réaction et que certains touristes ont même choisi après l'attaque de venir séjourner à Nice en guise de solidarité.

Bien que plusieurs dans l'industrie touristique sont conscients qu'il faudra des ajustements, on ne sent pas de vent de panique.

Pour affronter la peur, leur ville dispose d'outils de taille. La mer et le soleil. « Ça fait partie de l'ADN de Nice », lance Denis Zanon.

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