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Ces 800 millions oubliés dans la campagne

La campagne électorale est dans son dernier droit et plusieurs des commentateurs qui ont déjà entrepris d'en faire le bilan ont noté que d'importantes questions, pourtant criantes il y a quelques semaines à peine, ont depuis été totalement escamotées. Au nombre d'entre elles: ces millions que les payeurs de taxes québécois versent à l'État canadien pour la coopération internationale et qui, en retour, ne se traduisent absolument pas par un soutien canadiens aux organisations de solidarité de chez-nous.
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David Benafel for ADCIV OCA

La campagne électorale est dans son dernier droit et plusieurs des commentateurs qui ont déjà entrepris d'en faire le bilan ont noté que d'importantes questions, pourtant criantes il y a quelques semaines à peine, ont depuis été totalement escamotées. Au nombre d'entre elles: ces millions que les payeurs de taxes québécois versent à l'État canadien pour la coopération internationale et qui, en retour, ne se traduisent absolument pas par un soutien canadiens aux organisations de solidarité de chez-nous. Au bas mot, ce sont $800 millions que le Québec contribue annuellement pour l'Agence canadienne de développement international (ACDI). Dans un des derniers appels à projets de l'ACDI, les groupes membres de l'Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) ont dû se contenter d'un maigre 0,6%. On est loin du compte !

La dé-solidarité sous Harper

Les valeurs promulguées par le gouvernement Harper en coopération internationale entrent de plus en plus en contradiction avec celles prônées par nos organismes et en conséquence, les ressources fédérales sur ce secteur sont de moins en moins disponibles pour les organisations d'ici.

Depuis l'arrivée en poste des Conservateurs, la très grande majorité de nos groupes ont vu leurs ressources diminuées, sans explication, alors que de nouvelles associations, sans expertise et surtout basées ailleurs qu'au Québec se sont vu, elles, attribué des moyens. Et c'est sans parler de cette nouvelle idée de faire faire la coopération par les minières canadiennes.

Dans d'autres secteurs, on utiliserait le mot «détournement»!

Sans limiter les analyses à ces simples questions régionales ou mathématiques, il est clair qu'avec environ 23% de la population, le Québec et ses organisations de solidarité seraient en droit d'obtenir bien au delà du 0,6% déjà mentionné.

Pour une Agence québécoise de solidarité internationale

Le Québec est le foyer de la coopération internationale au Canada et beaucoup des plus importantes organisations ont encore leurs quartiers généraux à Montréal. L'AQOCI regroupe 65 associations et plusieurs d'entres elles sont actives depuis des décennies. Le Ministère des Relations Internationales du Québec gère déjà un programme de coopération dont les moyens ne sont pas comparables avec ceux de l'ACDI, mais qui pourrait aisément être bonifié.

Le 19 avril 2012, Pauline Marois annonçait qu'un Québec indépendant créerait une Agence québécoise de la solidarité internationale. Mais plus important encore, elle annonçait du même souffle que d'ici là, un gouvernement péquiste négocierait avec Ottawa pour le rapatriement et la gestion au Québec de l'enveloppe québécoise de $800 millions versée pour la coopération.

Québec solidaire aussi s'est formellement engagé sur la même voie. Les Québécois et les Québécoises peuvent gérer eux-mêmes leurs engagements de solidarité internationale et nous serons plusieurs à le rappeler à ceux et celles qui seront aux commandes le 5 septembre prochain.

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