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Corriger l'erreur, le défi de l'humanité

La réponse à la terreur par une terreur plus grande produite par le largage massif de bombes, par ailleurs compréhensible au nom du droit d'une nation de se défendre ou de la simple pulsion de survie, risque de produire encore plus de destruction au Moyen-Orient.
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L'erreur de Dieu, d'abord, et peu importe le nom que les croyants lui donnent, celle-ci est manifeste. On en a encore une preuve à la suite du dernier carnage à Paris. Sa créature, si c'est le cas, à travers ces huit terroristes vient d'en faire une autre démonstration éloquente. En effet, ils ont, au nom de l'auteur de la vie et de leurs vies, toujours selon les croyants, administré sadiquement la mort à des innocents, démontrant ainsi, encore une fois, la déchéance humaine et, peut-être même, la création un peu ratée de l'homme ou, au mieux, sa création inachevée.

L'erreur de la Nature, pourrait-on dire aussi, peu importe le mode opératoire darwinien, sélection naturelle, évolution par essai-erreur, survivance du plus apte, celle-ci est également manifeste. Ces huit terroristes ont démontré, une fois de plus, par leurs actes ignobles et irrationnels que l'humanité patauge toujours dans la violence et la mort, incapable de trouver, jusqu'ici, la voie de l'hominisation positive, juste pour tous les humains et, surtout, pacifique.

Le fait que la violence, à l'état pur, se soit ainsi manifestée au coeur de Paris, Ville Lumière, ville de la raison, que de simples humains souvent jeunes et innocents, parfois rassemblés avec le coeur en fête, aient été victimes d'une telle tuerie, au nom de Dieu et, en même temps, par un acte de déraison absolue est une preuve éloquente que l'humain, peu importe sa provenance, de Dieu ou du hasard de la Nature, est malade dans son esprit et constitue, de ce fait, le principal danger pour lui-même.

Bien sûr, la peur qui s'installe est le symptôme le plus puissant de sa maladie. Soit qu'elle paralyse et mène à l'impuissance, soit au contraire, qu'elle dégénère en paranoïa agressive et génère une plus grande violence. C'est ce que nous avons pu constater, une fois de plus dans l'histoire de l'humanité, au lendemain de l'attaque des tours du World Trade Center en 2001 qui ont fait 3 000 morts. La réponse de Georges W.Bush, au nom des Américains, a été d'en faire près de 200 000 en Irak. Cette disproportion ahurissante dans la réaction a engendré destructions et peurs profondes au Moyen-Orient dont nous subissons les contrecoups à travers la violence brutale, médiatisée et contagieuse que nous sert l'État islamique.

Malgré cela et à cause de cela, au lendemain des attentats de Paris, François Hollande appuyé par toute la députation française, chantant La Marseillaise, a déclaré, sans prendre le temps de réfléchir, la guerre à l'État islamique en envoyant immédiatement ses chasseurs larguer des bombes sur Raqqa, son château fort en Syrie. Il tente maintenant de former une coalition avec la Russie et les États-Unis pour, comme il l'a dit, faire le plus de dégâts possible.

Ainsi, encore une fois, la réponse à la terreur par une terreur plus grande produite par le largage massif de bombes, par ailleurs compréhensible au nom du droit d'une nation de se défendre ou de la simple pulsion de survie, risque de produire encore plus de destruction au Moyen-Orient, plus de morts, plus de réfugiés qui ont peur, et dont certains d'entre nous ont maintenant peur, tout cela, sans régler définitivement le problème du terrorisme.

Car, notre réponse névrotique, par toujours plus de bombes du haut du ciel, le nourrit et l'empêche de mourir. Il survivra ou il renaitra et se manifestera de façon imprévisible partout où se trouvent, selon ces terroristes, des mécréants. Et ce sera souvent sous la forme de bombes humaines et/ou de tueurs fous organisés parce qu'ils veulent se prendre pour (et surtout se comprendre comme) des soldats d'Allah. Les attentats de Paris leur ayant servi de vitrine publicitaire pour signifier que nul n'est à l'abri.

Refuser de voir ce péril indique bien que la maladie mentale de l'être humain qu'on pourrait appeler le «Goliathisme» est affligeante. Est-il possible de sortir de cette névrose, de cette folie de répondre à la mort par plus de morts? Est-il, enfin, possible de corriger l'erreur apparente, sinon réelle, de Dieu ou de la Nature en s'autoguérissant? Il faut le croire, car il n'y a pas d'autre choix, et c'est le défi de l'humanité à l'heure actuelle. Mais comment y arriver? J'invite à la réflexion à ce sujet, et je m'y mets moi-même...

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