Le premier ministre Philippe Couillard a minimisé, lundi, la décision de Standard and Poor's d'abaisser la cote de crédit de Bombardier en raison d'inquiétudes à l'égard du marché des avions d'affaires et de nouveaux retards dans le programme de la CSeries.
En marge d'une annonce économique à Longueuil, M. Couillard ne s'est guère montré inquiet de voir l'agence de notation faire passer de "B" à "B-", avec une perspective stable, la cote de la multinationale québécoise.
Dans son rapport d'analyse publié vendredi dernier, Standard and Poor's pointe entre autres les problèmes de cadence chez Pratt & Whitney ― le fabricant des moteurs de la CSeries ― ce qui forcera Bombardier à ne livrer que sept appareils cette année, soit deux fois moins qu'anticipé.
Si la situation est "difficile à gérer", a reconnu M. Couillard, il s'agit d'un problème "circonstanciel" qui ne remet pas en question la qualité de l'avion, a-t-il ajouté.
Le premier ministre en a profité pour interpeller de nouveau le gouvernement Trudeau en l'incitant à investir, tout comme Québec, dans la CSeries. Compte tenu de l'importance du projet, il est "normal" et "attendu" qu'Ottawa monte à bord, a dit M. Couillard.
Selon Standard and Poor's, il est improbable que la situation financière de Bombardier (TSX:BBD.B) ne s'améliore avant 2018. À long terme, l'endettement de la société est insoutenable, analyse l'agence de notation.
Depuis qu'elle a abaissé ses prévisions de CSeries pour l'année, Bombardier a vu son action dégringoler de 25 pour cent à la Bourse de Toronto, pour se négocier aux alentours de 1,60 $.
Questionné à savoir si son gouvernement serait prêt à bonifier sa participation de 49,5 pour cent dans la CSeries advenant qu'Ottawa refuse d'investir, M. Couillard a refusé de répondre à la question, affirmant entre autres qu'elle n'était pas à l'ordre du jour.
Déjà publié sur le HuffPost: