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Course à la chefferie: Un appui tiède aux propositions d'Alexandre Cloutier

Course à la chefferie: Un appui tiède aux propositions d'Alexandre Cloutier
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QUÉBEC - Les divers candidats pressentis dans la course à la chefferie du Parti québécois ont souligné mercredi matin la contribution au débat d'idées de leur collègue Alexandre Cloutier, sans toutefois se prononcer sur le fond.

Le député de Lac-Saint-Jean met de l'avant un programme audacieux dans une lettre ouverte parue sur Le Huffington Post Québec. Il propose de tenir un référendum sur la souveraineté uniquement si un gouvernement péquiste réussit à obtenir un million de signatures en un an après l'ouverture d'un registre national.

Un gouvernement majoritaire du PQ s'engagerait également à tenir un plébiscite dans la deuxième moitié de son mandat. La proposition classe Alexandre Cloutier dans le camp des «pressés», alors que Bernard Drainville propose de ne pas tenir un référendum avant 2023 et que Jean-François Lisée souhaite plutôt que le PQ prenne une décision sur la tenue d'un tel scrutin un an avant la prochaine élection.

Finalement, Alexandre Cloutier propose également d'utiliser la moitié des dons recueillis par le PQ pour faire la promotion de la souveraineté, notamment via une vaste consultation populaire.

Un programme ambitieux

À l'entrée du caucus péquiste mercredi matin, Alexandre Cloutier a défendu l'idée de lancer rapidement une vaste consultation populaire, puis un registre national, malgré le peu d'appuis à la souveraineté dans la population. «C'est la beauté de ce que je propose, c'est la population qui va décider», a-t-il dit.

Le député de Lac-Saint-Jean a également défendu son objectif ambitieux d'amasser un million de signatures avant même le déclenchement de la campagne référendaire. «C'est sûr que c'est difficile, on a mis la barre haute, dit-il, mais c'est volontaire de notre part parce que notre but c'est de gagner et de réussir.»

Dans sa lettre ouverte, Alexandre Cloutier, affirme qu'il faut délaisser la gouvernance souverainiste. «On l'a essayé, on doit faire plus et mieux maintenant», explique-t-il. Le député précise qu'il «assume» les actions du gouvernement Marois, dont il faisait partie. «Mais je pense que je suis rendu ailleurs, personnellement», dit-il.

À propos des dons du PQ pour financer la promotion de la souveraineté, Alexandre Cloutier a précisé que le parti utiliserait uniquement l'argent recueilli auprès des membres, et non pas les sommes versés par le gouvernement en vertu du nouveau mode de financement.

Un accueil tiède

Succinct, Bernard Drainville a salué la contribution au «débat d'idées qu'on doit avoir». «Moi, je pense qu'il y a plein de bonnes idées là-dedans et il faut prendre le temps d'y réfléchir», a-t-il dit.

Jean-François Lisée s'est également fait avare de commentaires, tout en promettant de discuter avec Alexandre Cloutier de ses propositions.

Le candidat pressenti a toutefois profité de l'occasion pour réitérer sa proposition de décider un an avant l'élection de la tenue ou non d'un référendum au cours du prochain mandat. «Ce serait imprudent, à mon avis, de décider maintenant d'une trajectoire, alors qu'on ne sait pas quelle sera l'humeur de l'électorat un an avant l'élection», a-t-il dit, en contradiction apparente avec la proposition d'Alexandre Cloutier.

Le député de Rosemont a cité Jacques Parizeau qui a affirmé dans une vidéo diffusée la fin de semaine dernière qu'un référendum doit avoir lieu «quand on est prêts et que les circonstances s'y prêtent». «Je ne pense pas qu'on puisse répondre à cette question-là aujourd'hui», dit-Jean-François Lisée.

PKP ne fera pas de suggestions

Prenant la parole pour une rare fois dans les dernières semaines, Pierre Karl Péladeau a salué la contribution d'Alexandre Cloutier. «Les propositions sont nombreuses, je pense que c'est intéressant d'en avoir davantage; plus que moins. Ce sera aux militants et aux membres du Parti québécois de trancher la question.»

Prévoit-il faire des suggestions comme ses collègues? «Écoutez, moi , je suis pas suffisamment familier avec la mécanique; que ce soit la mécanique du financement ou la mécanique... Vous savez que ma venue en politique est récente», a-t-il dit.

«Je vais participer au débat, bien évidemment, mais je ne pense pas que je vais émettre de suggestions. Je ne me sens pas la connaissance suffisante pour le faire», a-t-il ajouté.

Au sujet de sa participation possible à la course à la chefferie, Pierre Karl Péladeau réserve ses commentaires jusqu'à la conférence des présidents du PQ, qui décidera des règles. «On va attendre qu'est-ce qui va se produire le 4 octobre», dit-il.

Pour sa part, le doyen péquiste François Gendron aimerait entendre parler «de souveraineté plutôt que de référendum».

«Je crois qu'il faut réfléchir davantage à la suite des choses et ce que nous serons, avant de lancer toutes sortes d'hypothèses sur le référendum», a-t-il dit, tout en précisant qu'il n'avait pas eu le temps de lire la lettre d'Alexandre Cloutier ce matin.

Croisé dans les couloirs, François Legault n'a pas semblé impressionné par les débats sur la mécanique référendaire. «Le PQ actuellement est tellement loin des préoccupations des Québécois», a déploré le chef de la CAQ et ancien ministre péquiste.

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