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Croissance et inégalités : Oxfam se trompe, selon l'IEDM

La croissance augmenterait le revenu de tous, selon une nouvelle étude.
LongHa2006

Une étude réalisée pour l'Institut économique de Montréal (IEDM) affirme que les gens moins fortunés profitent de la croissance économique actuelle, malgré les écarts de richesse, «malgré les sorties médiatisées d'organismes comme Oxfam».

Selon les données d'une étude ayant analysé 58 pays et citée par l'IEDM, une croissance du PIB de 10% par année est associée à une augmentation de 10% du revenu pour les 40% les moins fortunés. L'IEDM fait aussi remarquer que la croissance économique des dernières décennies au Canada a été accompagnée d'une diminution «impressionnante» de la pauvreté, puisque la part de la population à faible revenu est passée de 13% à 9% de 1985 à 2015, soit environ une baisse de près d'un tiers en 30 ans.

La diminution la plus importante [de la population en situation de faible revenu] a eu lieu chez les femmes, principalement celles de 65 ans et plus, avec une baisse de 74 %. Le résultat de cette diminution est que l'écart historique entre les hommes et les femmes a presque entièrement disparu. Étude de l'IEDM

«Les chiffres sont clairs: la croissance augmente le revenu de tous, notamment celui des personnes situées au bas de l'échelle», affirme Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l'IEDM et coauteur de la publication. «La réalité économique contredit une fois de plus l'idée reçue selon laquelle la croissance ne profiterait qu'aux plus riches», ajoute-t-il.

L'IEDM constate des différences importantes entre les provinces:

  • Terre-Neuve-et-Labrador a vu son taux de faible revenu baisser de près des deux tiers. En l'espace de 30 ans, elle est passée de la cave à la seconde place du classement des provinces.
  • La Saskatchewan et l'Alberta, qui ont vu leur taux de faible revenu diminuer de moitié, sont passées du milieu de peloton à, respectivement, la première et la troisième place du classement.
  • C'est en Colombie-Britannique et au Québec que l'on retrouve la plus grande proportion de personnes à faible revenu, soit 11,7 % pour l'une et 10,1 % pour l'autre, comparativement à 9,2 % pour l'ensemble des provinces.

Source: IEDM

L'étude commandée par le groupe de réflexion de droite s'attarde aussi sur les dépenses sociales, qui peuvent être bénéfiques, mais dont les augmentations de coût peuvent plutôt avoir des effets néfastes. «Un niveau de dépense publique trop élevé peut impliquer des déficits ou une pression fiscale plus élevés, ce qui nuit à la croissance économique et, ultimement, à la réduction de la pauvreté», argue Kevin Brookes, analyste en politiques publiques à l'IEDM et coauteur de la publication.

Donc pour Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l'IEDM, la meilleure façon de réduire la pauvreté «n'est pas de s'attarder sur les inégalités de revenu à un moment précis, mais plutôt favoriser des politiques publiques susceptibles de créer de la richesse, comme réduire le fardeau fiscal, rendre plus libre le marché du travail et les échanges, et lutter contre la corruption».

L'étude intitulée «La croissance économique profite-t-elle aux pauvres ?» est disponible ici.

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