Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Dans les coulisses d'une course au leadership

J'étais en coulisse avant leur arrivée. Les orteils bleus et le bout du nez rougi par le froid inhérent à tout bon endroit typiquement dédié à accueillir les hockeyeurs du quartier, prêts à se prêter à un match bien différent de celui que nous avons vécu ce week-end. Reste que dans les deux cas, la notion d'esprit d'équipe est d'une importance cruciale... Même si on a parfois envie de cuisiner l'ailier qui n'a pas su envoyer la rondelle où on l'aurait voulu...
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
PC

J'étais en coulisse avant leur arrivée. Les orteils bleus et le bout du nez rougi par le froid inhérent à tout bon endroit typiquement dédié à accueillir les hockeyeurs du quartier, prêts à se prêter à un match bien différent de celui que nous avons vécu ce week-end. Reste que dans les deux cas, la notion d'esprit d'équipe est d'une importance cruciale... Même si on a parfois envie de cuisiner l'ailier qui n'a pas su envoyer la rondelle où on l'aurait voulu...

Ambiance assez glaciale. Gradins vides. Tapis gris sur surface encore gelée. L'écho de talons hauts qui martèle le plancher de ciment dans le corridor.

Rien d'électrisant. Si ce n'est des centaines de fils enroulés près de projecteurs encore éteints.

On nous annonçait un dénouement sans tambour ni trompette. Une fin de course à l'image de cet aréna tout en silence et en teintes de gris.

Et ils sont arrivés.

Deux plateaux de télévision pour couvrir l'événement en direct.

Trois visages. Trois hommes qui ont l'expérience de la politique, l'expérience de la vie publique, l'expérience de ses hauts et de ses bas. Trois hommes qui ont donné tout ce qu'ils ont au cours d'une course au leadership de six mois... Six mois, c'est long... Même quand on a l'habitude des campagnes électorales et du débat. Mais trois visages encore enthousiastes, passionnés, confiants, mais dont les regards parfois furtifs trahissent le désir de voir cette aventure - et son lot d'anxiété - se conclure.

Trois visages. Trois équipes aussi. Trois équipes, près de 3000 membres et militants envahissant les gradins de la glace A de l'aréna de Verdun. Trois équipes qui ont fait monter la température instantanément. Avec un niveau de frénésie digne de ceux qui accompagnent des moments historiques pour ceux qui les vivent. Qui m'ont fait oublier mon nez rougi. Mes orteils bleus aussi.

Ces trois équipes de militants qui ont le rôle le plus important à jouer. Celui de se rallier d'abord derrière les valeurs qui servent de ciment à l'institution qui les unit.

Ils réussiront. Parce que ces 3000 libéraux alignés dans les gradins de l'amphithéâtre de Verdun ne sont pas là pour eux. Ils sont là pour les projets dans lesquels ils croient, et pour lesquels ils sont prêts à se battre.

C'est ce qui me touche le plus dans le militantisme politique.

Dans une campagne électorale, on se bat contre un adversaire qui a des valeurs, des projets, des ambitions souvent aux antipodes des nôtres. Quand on se bat pour former le gouvernement, on s'oppose à une option que l'on n'associe qu'à très peu de visages familiers. On cible les divergences d'idées. On met l'emphase sur les principes qui s'entrechoquent. On peut le faire constructivement, on peut espérer le faire en tout respect, mais il n'en demeure pas moins que les parties en jeu ont tout intérêt à utiliser deux couleurs pour peindre la toile qu'ils présentent à leurs électeurs.

Choisissez.

Noir ou blanc.

La bonne option ou la mauvaise.

Le tableau est bien différent dans le cas d'une course au leadership.

Pensez au défi que cela représente... Tous partis confondus. Quand on aspire à diriger un parti politique, à s'en faire le porte-étendard, on n'a peu de grands chocs de valeurs à souligner. Pas - ou très peu - de conflits de principes à mettre de l'avant. On a une histoire commune à partager. Une marge de manœuvre limitée par le respect que l'on doit à la plateforme politique adoptée depuis peu par des milliers de militants guidés par une vision commune (n'en déplaise à ceux qui voudraient voir les courses au leadership se transformer en match de boxe de l'idéologie politique). Malgré le climat de compétition qui gagne en intensité à chaque instant qui nous rapproche de celui où les militants feront leur choix, le devoir de se rappeler que la raison pour laquelle on est là, c'est pour faire progresser nos idées. Pas notre propre cause.

Dans une course au leadership, les colistiers d'hier sont les concurrents d'aujourd'hui.

Les rivaux d'aujourd'hui sont les alliés de demain.

Et parce que les valeurs demeurent et priment, relever ce défi est tout à fait possible.

Congrès au leadership du PLQ

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.