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Le Parti québécois doit faire un virage majeur

Se tenir debout devant le Canada et ainsi respecter à la fois les Québécois et les Canadiens, cela n'arrivera pas, à moins que ce ne soit le fait du Parti québécois.
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Jean Charest et Philippe Couillard, les deux à titre de premier ministre du Québec, n'ont jamais voulu demander la réouverture de la Constitution canadienne pour y reconnaître notre société distincte. Quant à la Coalition Avenir Québec (CAQ), elle suggère, si jamais elle prend le pouvoir, de s'en tenir à demander à Ottawa des arrangements administratifs dans le domaine de la langue, de la culture et de l'immigration, et cela, sans exercer un rapport de force quelconque.

Selon moi, se tenir debout devant le Canada et ainsi respecter à la fois les Québécois et les Canadiens, politiquement, cela n'arrivera pas, à moins que ce ne soit le fait du Parti québécois.

Je suggère donc au Parti québécois d'effectuer un virage majeur :

1) En vérifiant d'abord auprès de ses membres la pertinence politique, à ce moment-ci de notre histoire, d'offrir au fédéral et aux Canadiens la possibilité de signer la Constitution, à condition d'y inclure, en particulier, la déclaration d'identité suivante du peuple québécois. Une déclaration d'identité qui dit clairement de quelle façon nous désirons être canadiens.

Déclaration d'identité du peuple québécois

«Depuis plus de 400 ans, à force d'espérance et de persévérance, le Québec s'est imposé au monde, non seulement comme une terre de paix et d'accueil, mais aussi de créativité et de productivité. Dans nos cœurs et nos vies, depuis très longtemps, c'est la terre et la langue française qui nous lient tous et toutes, et nous lieront toujours, nous, gens du pays, de façon distincte sur ce continent de verdure et, encore un peu, de glace. Et par-dessus tout, c'est la liberté qui nourrit nos actions, la fidélité nos souvenirs, et le partage notre avenir.

Incidemment, par la présente déclaration, un nouveau partage est voulu avec le peuple du Canada.

Ce triple trésor de valeurs communes auquel s'ajoute la richesse de nos valeurs fondamentales, en particulier l'égalité de l'homme et de la femme, la laïcité à notre manière et la neutralité de l'État, nous obligent comme peuple d'une rare humanité, tellement plein d'humour et qui aime bien manger, à défendre et à accroître autant que nécessaire les pouvoirs qui protègent et favorisent notre singularité au Canada et en Amérique du Nord, c'est-à-dire ceux d'une nation souveraine.

Prenant à témoin la Constitution canadienne, par la présente déclaration, premiers (Autochtones), anciens (Francophones et Anglophones ) et plus récents habitants, nous nous unissons à nouveau, aujourd'hui et pour demain, afin de développer et faire fructifier cet héritage.

Ainsi, peuple du Québec, par la présente déclaration d'identité, nous nous voulons fédérateurs et aussi reconnaissants envers le Canada de consentir pour nous, avec les outils financiers appropriés, des pouvoirs souverains additionnels et exclusifs en matière de langue, de culture et d'immigration.»

2) En convenant, si cette approche est validée par les membres, d'une stratégie de communication pour la proposer aux Québécois et requérir ainsi un large appui, tout autant que certaines bonifications, si nécessaires.

3) En proposant une motion, avant la fin de 2016, visant à ce que l'Assemblée nationale demande formellement au fédéral et aux provinces, au nom de tous les Québécois, d'accueillir cette proposition de déclaration d'identité pour qu'elle trouve place au cœur de la Constitution canadienne au plus tard en 2017.

Si le Parti libéral du Québec refuse d'appuyer la motion, le Parti québécois devrait, à mon avis, en faire un enjeu lors de la prochaine campagne électorale en 2018, et indiquer clairement qu'une fois au pouvoir, cette proposition sera faite aux Canadiens par l'Assemblée nationale.

Cependant, pour établir sa crédibilité à l'endroit d'un tel projet politique, le Parti québécois devra, au préalable, clarifier un certain nombre de paramètres.

Le premier étant que l'offre aux Canadiens de signer la Constitution aux conditions émises sera faite de bonne foi.

Le deuxième, dans l'hypothèse ou l'offre serait refusée, qu'un référendum sera tenu sur l'indépendance.

Le troisième, qu'un «Oui» de 50 % plus une voix à la question «Voulez-vous que le Québec devienne un pays indépendant?» déclenchera une négociation avec le Canada dans le but d'exécuter à l'amiable notre sécession ; et qu'un «Oui» à 55 % ou plus autorisera, si nécessaire, l'Assemblée nationale à déclarer unilatéralement l'indépendance du Québec.

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