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Déclin du français: Lisée veut une loi 202 dans les 101 premiers jours

Le chef du PQ a proposé plusieurs pistes de solution pour freiner la chute du fait français.

Inquiet des résultats du dernier recensement qui démontrent un déclin du français au Québec, le chef péquiste Jean-François Lisée propose d'adopter une loi 202 dans les 101 premiers jours d'un éventuel gouvernement du Parti québécois.

"La proportion des Québécois qui parlent le français à la maison, quelles que soient leur origine, leur couleur, leur religion, baisse. Elle baisse de façon conséquente, constante, surtout dans la région métropolitaine, depuis plusieurs cycles de recensement maintenant. Et on s'approche du point de bascule", une étape à partir de laquelle il ne pourra plus être possible de renverser la vapeur, avertit le chef de l'opposition officielle à l'Assemblée nationale.

Les immigrants

Au cours d'une rencontre avec la presse, jeudi à Montréal, M. Lisée a élaboré quelques-unes des pistes de solution qu'il propose pour freiner cette chute du fait français, notamment pour pouvoir travailler en français.

Il propose entre autres d'exiger que les candidats à l'immigration connaissent le français avant même d'immigrer au Québec.

"Pour la première fois de son existence, le Parti québécois dit: il faut une mesure extrêmement forte, soit qu'à partir du moment où nous serons au pouvoir, le 1er octobre 2018, 100 pour cent des immigrants et de leur conjoint(e) devront démontrer une connaissance intermédiaire ou avancée du français, avant de venir au Québec. C'est une condition éliminatoire", a martelé M. Lisée.

Il affirme qu'une mesure semblable existe déjà au Royaume-Uni et dans d'autres pays.

Cette mesure ne vaudrait que pour les candidats à l'immigration, et non les réfugiés, qui arrivent dans des situations d'exception. Dans leur cas, un enseignement du français leur serait offert au Québec.

Travailler en français

M. Lisée propose aussi d'appliquer la Loi 101 aux entreprises de compétence fédérale qui font affaire au Québec, comme les banques, les entreprises de télécommunications, de transport interprovincial.

Cela pourrait être fait au fédéral, par un amendement à la Loi sur les langues officielles, mais il doute que le premier ministre Justin Trudeau le fasse. Il croit donc possible, légalement, pour le gouvernement du Québec, de légiférer en ce sens.

Selon lui, cette mesure toucherait 200 000 salariés du Québec œuvrant dans des entreprises de compétence fédérale.

Sa future loi 202 prévoirait également d'étendre les dispositions de la Charte de la langue française aux entreprises de 25 à 50 employés.

Cette fois, ce serait 40 000 allophones qui seraient touchés, selon son évaluation.

Cégeps et universités

Il propose également une mesure qui toucherait les étudiants québécois des cégeps et des universités.

"Si vous allez à un cégep anglophone ou si vous êtes un étudiant québécois qui allez à une université anglophone, vous ne pouvez pas avoir de diplôme si vous ne démontrez pas une connaissance avancée du français qui va faire en sorte que vous allez avoir du succès dans le marché du travail québécois", a-t-il suggéré.

Les résultats du recensement de 2016, dévoilés plus tôt cet été, démontrent que la population qui déclare le français comme langue maternelle au Québec est passée de 79,7 à 78,4 pour cent depuis 2011.

De même, au Québec, 70,5 pour cent parlaient uniquement le français à la maison en 2016, contre 72,8 pour cent en 2011.

Au Canada, en 2016, 8,1 millions de Canadiens ont affirmé parler le français comme langue d'usage à la maison, soit 23,3 pour cent de la population. La proportion atteignait 23,8 pour cent en 2011.

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