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La déconstruction sélective des habitations, un acte écologique

Les déchets de construction étant difficiles et coûteux à éliminer, cela nous oblige à penser autrement la fin de vie de nos habitations.
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Le développement des procédés de déconstruction survient comme une suite logique à la raréfaction des ressources naturelles.
Wolfgang Simm via Getty Images
Le développement des procédés de déconstruction survient comme une suite logique à la raréfaction des ressources naturelles.

Parce que les procédés de démolition ne sont pas toujours favorables à l'environnement, le recyclage et la réutilisation des matériaux de déconstruction apparaissent comme des solutions écologiques permettant de désengorger les sites d'enfouissement.

Les déchets de construction étant difficiles et coûteux à éliminer, cela nous oblige à penser autrement la fin de vie de nos habitations. Ainsi, le développement des procédés de déconstruction survient comme une suite logique à la raréfaction des ressources naturelles.

Ce procédé comporte une approche environnementale qui favorise le tri, le recyclage ainsi que la réutilisation des matériaux de construction.

La déconstruction sélective consiste à démanteler les installations et les structures d'une maison, tout en préservant les matériaux qui la composent. Ce procédé comporte une approche environnementale qui favorise le tri, le recyclage ainsi que la réutilisation des matériaux de construction.

Un procédé rentable et écologique

De nos jours, le succès d'un concept réside inévitablement dans sa rentabilité. Tel est le cas de la déconstruction, qui permet inévitablement un retour sur investissement. Même si la déconstruction implique une plus grande main d'œuvre au vu du temps passé à démonter et trier les matériaux, elle est pourtant rentable si l'on considère la valeur des éléments récupérés et réutilisés.

En 2015, on estimait à 1,85 million de tonnes les résidus de construction, de rénovation et de démolition ayant été traités dans les écocentres de la province.

En 2015, on estimait à 1,85 million de tonnes les résidus de construction, de rénovation et de démolition (CRD) ayant été traités dans les écocentres de la province. Ceci nous donne un aperçu de l'importance accordée à la réutilisation des matériaux de construction au Québec. L'intérêt est tel que RECYC-QUÉBEC s'est associé au Centre de formation en développement durable (CFDD) de l'Université Laval pour mettre en place une nouvelle formation axée sur l'écogestion des chantiers de construction qui est offerte depuis le printemps 2018.

Parmi les matériaux récupérés à la suite d'une déconstruction, on peut citer le bois, puisque 63% du bois récupéré sortant des centres de tri est destiné à des fins de valorisation énergétique et 37% à des fins de recyclage (fabrication de panneaux de particules, ou de panneaux de fibre de bois). On retrouve également les bardeaux d'asphalte qui sont destinés à la valorisation énergétique en cimenterie (carton bitumineux) et au recyclage. Le gypse, l'agrégat, le métal, le carton et le plastique sont autant de matières qui sont recyclées.

La commercialisation de ces matériaux permet de réaliser un certain profit pour compenser les efforts écologiques.

En outre, la commercialisation de ces matériaux permet de réaliser un certain profit pour compenser les efforts écologiques. Pourtant, des bruits courent comme quoi le coût de transformation des matériaux recueillis durant la déconstruction serait plus élevé comparé à leur élimination dans un site d'enfouissement.

Il faut dire qu'il y a une part de vérité dans ces propos, qui cependant ne concernent que certaines matières comme les tapis, le bois traité, la fibre de verre ou les matériaux isolants. Les autres matériaux tels que la roche, le verre, les métaux, les panneaux en gypse et la laine minérale sont transformés à un coût comparable à celui d'une élimination.

Une information confirmée dans cet article de Voirvert consacré à la déconstruction d'un bâtiment montréalais de 30 000 pieds carrés qui a permis le détournement de 95% des composantes de l'immeuble des sites d'enfouissement.

Organiser la déconstruction

Il existe une différence majeure entre la démolition et la déconstruction d'une maison. Si la première consiste à détruire entièrement l'habitation avant d'en ramasser les déchets, la deuxième est clairement différente.

Le processus de déconstruction débute par le démantèlement des installations intérieures, avant de s'orienter progressivement vers l'extérieur du bâtiment. Une technique qui requiert davantage d'organisation pour assurer la préservation des matériaux ainsi que la sécurité des ouvriers présents sur le chantier.

Le principal inconvénient de la déconstruction est bien évidemment le temps investi à retirer et trier les éléments en fonction de leur catégorie. Ceci permet d'éviter la contamination entre les éléments durant l'acheminement vers le centre de tri. Il est pourtant possible de rentabiliser le temps investi grâce à la réutilisation et au recyclage des matériaux récupérés.

Économiser tout en déconstruisant

Outre la préservation des ressources, un des avantages de la déconstruction réside dans la simplicité des équipements nécessaires à ce genre d'ouvrage.

Alors qu'une démolition requiert des équipements lourds et une machinerie imposante, la déconstruction demande des outils relativement moins massifs permettant un démontage par étape. Ainsi, il vous sera possible d'économiser sur le prix des machines que vous achetez ou louez en utilisant la déconstruction.

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