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Le PLQ se retrouve embourbé à défendre sa candidate, alors que Mme Bourdon devait être le symbole de sa capacité de se renouveler et d'attirer des gens de qualité.
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Une campagne électorale est un parcours du combattant parsemé de nombreux obstacles, imprévus et changements incontrôlables. Dans ce contexte, la seule chose que vous pouvez faire est de gérer adéquatement votre campagne et de vous assurer que ces difficultés ne proviennent pas de l'interne.

Parmi ces éléments «contrôlables», l'annonce de candidats de qualité est un exercice de communication très pointilleux durant lequel vous devez vous assurer de bien préparer les nouveaux venus, de bien présenter la contribution positive du nouveau venu et de répondre avec clarté et transparence aux questions sur le choix d'un parti par ces nouveaux visages.

Avec ces ingrédients, une nouvelle candidature de qualité vous permettra certainement de démontrer votre capacité à attirer des talents nouveaux et donnera un élan positif à votre campagne nationale.

Pour le PLQ, cet exercice est devenu une catastrophe qui a déjà miné deux semaines de campagne et risque de les suivre pour les autres à venir.

Pour le PLQ, cet exercice est devenu une catastrophe qui a déjà miné deux semaines de campagne et risque de les suivre pour les autres à venir. Déjà, lors de l'annonce de la candidature de Enrico Ciccone, le parti avec géré avec un certain amateurisme le renvoi de François Ouimet du comté de Marquette qu'il représentait depuis 24 ans. Non pas qu'il ne soit pas justifiable, dans certains cas, de faire des choix difficiles et de devoir «tasser» certaines personnes au profit de sang neuf.

Cependant, l'exécution doit être parfaite, les justifications claires et le moment bien choisi. Le PLQ en a informé le candidat dans les derniers jours avant le déclenchement de la campagne sans explication publique claire et en laissant sans réponse et avec toute l'amertume de celui qui voyait s'effondrer ses ambitions d'être réélu, devenir le doyen de l'Assemblée et d'aspirer à un poste prestigieux de président de l'Assemblée.

Il semblerait cependant que la leçon ne fut pas apprise puisque c'est cette fois-ci une candidature prestigieuse d'une gestionnaire de qualité du réseau de la santé qui a tout simplement été saccagé par des erreurs de communication.

Que Gertrude Bourdon ait choisi de «magasiner» les partis n'était déjà pas l'idéal, mais pouvait être un moindre mal si l'explication avait été claire. Pour cela, une bonne préparation aurait pu permettre de démontrer que sa curiosité l'avait amenée à discuter de ses options, mais qu'elle avait finalement fait un choix «éclairé».

Elle a tenté dans ses explications de nous faire comprendre qu'elle n'avait pas magasiné, mais avait été sollicitée.

Au contraire, elle a tenté dans ses explications de nous faire comprendre qu'elle n'avait pas magasiné, mais avait été sollicitée, qu'elle rencontrait tous les élus qui le demandaient, que son flirt avec la CAQ n'avait pas été aussi intense qu'il y paraissait et qu'elle n'avait jamais pensé à aller avec un autre parti que le PLQ.

Personne ne peut alors condamner le parti de François Legault d'avoir sauté sur l'occasion pour présenter des textos qui tendent à démontrer des discussions plus avancées que Mme Bourdon semblait vouloir reconnaître.

Un positionnement discutable?

À partir de là, alors qu'une nouvelle explication pleine de transparence et de clarté aurait permis de mettre un point final à ce débat, voici que Mme Bourdon se positionne en victime d'un manque d'éthique de la CAQ qui, en dévoilant le contenu de certains textos, aurait été à l'encontre de la confidentialité des conversations. En passant, il aurait fallu dire à Mme Bourdon que la politique est un sport extrême et qu'il était évident que la CAQ rendrait public quoi que ce soit qui pourrait donner l'impression qu'ils avaient été trompés.

Pire encore, le lendemain, deux candidates libérales donc la ministre Christine Saint-Pierre sont tombées à bras raccourci sur François Legault en le traitant de «féministe de façade» et le comparant même à Donald Trump, «démon politique» consacré. Un amalgame difficile à comprendre et une attaque risquée contre le chef du seul parti aspirant au pouvoir qui présente plus de candidates féminines que masculines dans cette élection.

Difficile à ce point-ci d'évaluer les effets de ce dérapage sur le vote en général, mais vous pouvez être sûr que le PLQ tentera par tous les moyens de tourner définitivement la page sur ces événements avant de se retrouver enlisé dans une polémique qui aurait pu être facilement évitée.

En conclusion, le PLQ se retrouve embourbé à défendre sa candidate comme «un diable dans l'eau bénite» et laisse transparaître une certaine panique, alors que Mme Bourdon devait être le symbole de la capacité du PLQ de se renouveler et d'attirer des gens de qualité dans son équipe.

Difficile à ce point-ci d'évaluer les effets de ce dérapage sur le vote en général, mais vous pouvez être sûr que le PLQ tentera par tous les moyens de tourner définitivement la page sur ces événements avant de se retrouver enlisé dans une polémique qui aurait pu être facilement évitée.

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