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Des centaines de Montréalais se présentent à la consultation publique sur les inondations printanières

Des consultations se déroulent dans plusieurs régions du Québec.
La Presse canadienne/Graham Hughes

Au moins 250 personnes se sont présentées à l'hôtel Holiday Inn de Pointe-Claire, lundi soir, pour exprimer leurs doléances à la suite des inondations du printemps dernier.

Le gouvernement mène présentement des consultations publiques dans plusieurs régions, dont Montréal, concernant un décret pour limiter les possibilités de reconstruction dans les zones inondées. Plusieurs en ont profité pour faire connaître leur déception concernant la gestion de la crise.

«Nos voisins en Ontario ont eu des avis publics pour les inondations. Nous, il fallait qu'on attende que ce soit dans nos fenêtres avant qu'on sache quelque chose. Il faudrait que les citoyens soient avisés avant qu'il ne soit trop tard», a déploré une résidente.

D'autres estiment que l'information sur les dédommagements et sur la reconstruction ne circule pas suffisamment.

«Il y a des gens qui vivent des choses dramatiques, et depuis huit semaines il n'y a personne qui est venu sur ma rue pour nous dire quoi faire», a lancé René Leblanc, un résident de Pierrefonds.

M. Leblanc était accompagné d'un groupe de sinistrés de la rue des Maçons, qui arboraient chandails avec des mots comme «SOS», «négligence» et «abandonnés».

La salle a applaudi les interventions à plusieurs reprises et les représentants du gouvernement ont été quelque peu chahuté. Il n'y a toutefois pas eu de débordements.

Impossible de reconstruire

Le projet de décret prévoit que les bâtiments situés dans la zone à risque d'inondation une fois aux 20 ans ne pourront être réparés. Toute construction neuve serait aussi interdite. Une municipalité pourrait toutefois faire certaines exceptions, notamment pour les résidences principales dont les dommages s'élèvent à entre 50% et 65% de la valeur de la propriété.

«J'ai une résidence secondaire qui a été inondée. C'est la maison que ma grand-mère habite, je l'héberge là. Je viens d'apprendre que cette maison est l'une des trois sur ma rue qui ne pourra être reconstruite», a déploré Steve Beauchamp, qui aimerait voir des exceptions qui tiennent compte de situations plus variées.

Selon le projet de décret, les municipalités devront demander la permission du ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire (MAMOT) avant d'octroyer des permis d'exception dans la zone inondable.

Le maire de L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève, Normand Marinacci, qui se trouvait dans la salle, a profité de l'occasion pour demander au gouvernement une grande flexibilité dans l'application du décret.

«Bien des gens veulent reconstruire leurs maisons. Ils vivent des drames. Vous devriez leur dire qu'ils peuvent reconstruire», a-t-il affirmé.

Les interdictions prendraient fin 18 mois après l'entrée en vigueur du décret.

Des sommes payées

Le gouvernement a réservé 350 M$ pour dédommager les sinistrés. En cas de perte totale, les résidents pourront recevoir 90% de la valeur de la maison, jusqu'à concurrence de 200 000$. À cela s'ajoute un maximum de 50 000$ pour rembourser les biens perdus.

Selon Gilbert Desgagnés, porte-parole du ministère de la Sécurité publique, des chèques ont déjà été envoyés. De nombreuses personnes dans la salle ont toutefois indiqué qu'elles n'ont pas encore vu la couleur de cet argent.

Rappelons que 5300 résidences réparties dans 278 municipalités ont été affectées par les inondations. Environ 4000 personnes ont été évacuées.

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