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Les jeunes du secondaire de moins en moins nombreux à décrocher de l'école

Des signes encourageants dans la lutte au décrochage scolaire
sturti via Getty Images

Les jeunes du secondaire sont de moins en moins nombreux à décrocher, tant à Montréal que dans l'ensemble du Québec, selon les dernières statistiques du ministère de l'Éducation, du Loisir et des Sports (MELS).

Un texte de Jérôme Labbé

Ces chiffres surprennent, d'autant plus qu'une étude rendue publique au début du mois jugeait que la réforme pédagogique n'avait pas permis d'améliorer le taux de diplomation au Québec.

Les statistiques du MELS indiquent pourtant que le taux de décrochage est passé de 20,3 % en 2007-2008 à 15,3 % en 2012-2013, une baisse de 5 points de pourcentage en cinq ans.

La situation est encore plus encourageante à Montréal, où le problème du décrochage sévit plus sévèrement que dans la plupart des autres régions du Québec.

À la Commission scolaire de Montréal (CSDM), par exemple, le taux est passé de 33,1 % en 2007-2008 à 25,6 % en 2012-2013, une diminution de 7,5 points de pourcentage en cinq ans.

Une baisse équivalente a aussi été observée à la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île, selon la directrice générale du Réseau réussite Montréal, Andrée Mayer-Périard.

Le Réseau réussite Montréal coordonne les programmes offerts par une trentaine d'organismes sur l'île de Montréal. Il fait partie des Instances régionales de concertation, qui organisaient cette semaine les Journées de la persévérance scolaire.

La langue française au coeur de la réussite

La clé pour lutter contre le décrochage, c'est de mettre l'accent sur l'apprentissage du français, selon la présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon.

« Chaque école se donne des cibles et va venir soutenir les élèves dans leurs besoins, particulièrement en lecture, précise-t-elle. On comprend qu'on a 52 % de nos élèves qui n'ont pas le français comme langue maternelle, donc la question de bien comprendre la langue française, c'est vraiment essentiel dans toutes les matières. »

Le taux de décrochage scolaire demeure toutefois plus élevé à Montréal que dans l'ensemble du Québec, une différence de 10 points de pourcentage qui serait attribuable au profil socioéconomique des familles montréalaises, selon Mme Harel Bourdon.

« Environ 40 % de nos élèves sont sous le seuil de la défavorisation, selon Statistique Canada. »

— Catherine Harel-Bourdon, présidente de la CSDM

« Le taux de décrochage montréalais est dû à plusieurs facteurs, dont la défavorisation des familles. On sait qu'il y a des élèves qui commencent à travailler assez tôt, assez jeunes, [...] et quand un élève travaille plus de 15 heures par semaine, ça peut nuire à sa réussite scolaire », rappelle-t-elle.

Les dernières statistiques du MELS montrent aussi qu'année après année, les garçons demeurent presque deux fois plus nombreux à quitter l'école avant d'avoir obtenu leur diplôme d'enseignement secondaire (DES). En 2012-2013, le taux de décrochage était de 18,8 % chez les garçons, alors qu'il était que de 11,9 % chez les filles.

Conscients du problème, les organismes qui travaillent en persévérance scolaire rivalisent d'imagination pour intéresser les garçons à l'école. Robotique, hockey, basketball : tous les moyens sont bons pour les convaincre de rester dans le réseau.

L'un de ces programmes, YMCA Alternative Suspension, permet aux élèves suspendus de venir passer la journée dans un centre communautaire plutôt que de rester chez eux. La matinée est consacrée aux travaux, alors qu'en après-midi, les élèves ont l'occasion d'échanger avec un intervenant sur une panoplie de sujets comme l'autorité, la responsabilité et l'intimidation.

Un exemple de persévérance

Armando Marku, qui a immigré des États-Unis au Québec et qui demeure dans un quartier défavorisé de Montréal, présente, en théorie, toutes les caractéristiques du parfait décrocheur. Ses nombreux retards et ses problèmes de comportement lui ont valu d'être expulsé cinq jours de l'école Lucien-Pagé, dans l'arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. C'est pour cette raison qu'il a abouti au YMCA du Parc.

« Je ne sais pas qu'est-ce que je vais faire dans la vie, admet l'adolescent de 17 ans. Si ma carrière de rap ne marche pas, par exemple, je ne sais pas ce que je vais faire. »

Pourtant, il n'a jamais pensé abandonner ses études. Comme quoi les efforts des milieux scolaire et communautaire commencent à porter leurs fruits.

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