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Des vétérans s'inquiètent de la révision du programme de remboursement du cannabis médicinal

Cannabis médicinal: des vétérans inquiets

Un groupe de défense des vétérans demande au gouvernement de ne pas limiter davantage la quantité de marijuana thérapeutique qu'ils peuvent consommer. Ces inquiétudes sont exprimées au moment où Anciens Combattants Canada révise son programme de remboursement de cannabis thérapeutique.

Un texte de Louis Blouin

Radio-Canada a appris que le ministère des Anciens Combattants va consulter des professionnels du milieu médical pour évaluer le programme qui permet aux vétérans d'être remboursés pour leur prescription de marijuana thérapeutique. Des producteurs de cannabis médicinal et des bénéficiaires du programme seront aussi rencontrés.

En mars, le ministre Kent Hehr, a lancé un examen interne. Il s'est dit « choqué » du manque de balises et de l'absence de politiques entourant le programme, alors que le nombre de demandes et les coûts ont bondi de façon spectaculaire. Le nombre d'anciens militaires qui se font rembourser leur cannabis thérapeutique est au moins 10 fois plus élevé qu'il y a deux ans.

Entre un patient et son médecin

Le président du Groupe de défense des intérêts des anciens combattants canadiens, Micheal Blais, a des sentiments partagés. Satisfait qu'Ottawa choisisse de consulter, il craint toutefois que l'accès au cannabis médical ne soit restreint davantage. Selon lui, il ne devrait pas y avoir de remboursement maximal pour les bénéficiaires du programme.

En ce moment, la limite est fixée à 10 grammes par jour par vétéran. M. Blais pense que c'est au médecin de déterminer les besoins de son patient et les quantités qu'il peut consommer. Il serait injuste selon lui que la décision revienne à « un bureaucrate à l'Île-du-Prince-Édouard » qui se base sur une analyse de coûts.

Le bureau du ministre se veut rassurant et affirme que cet enjeu sera abordé. Une porte-parole, Sarah McMaster affirme que c'est la raison pour laquelle les vétérans sont inclus dans les consultations. Le but est d'obtenir « un portrait le plus complet possible » des effets d'éventuelles politiques sur les anciens combattants.

Pas d'échéancier

Le ministre Hehr a mentionné en mars que l'examen pourrait prendre quelques mois. Son bureau ne fournit aucun échéancier sur ces consultations. L'exercice ne mènera pas à un rapport immédiatement, explique Mme McMaster, mais il va servir à orienter le gouvernement dans ses décisions.

Anciens Combattants Canada n'est pas le seul ministère à évaluer sa position sur le cannabis thérapeutique. Les Forces canadiennes sont en train de rédiger une directive à l'intention de leurs membres. Les médecins associés à la Défense nationale ne sont pas autorisés à en prescrire. Selon le ministère, des preuves existent « qu'une telle consommation pourrait être néfaste » pour les gens souffrant du syndrome de stress post-traumatique notamment.