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Deux ans après La Voix, Geneviève Leclerc croule sous les projets

Nouvelle tournée, spectacles, nouvel album...
mariphotographe

En avril 2016, l'aventure de Geneviève Leclerc à La Voix se terminait, après avoir ébloui les juges et tout le Québec avec une renversante interprétation de « Je suis malade ». Durant les mois qui ont suivi, elle a chanté en Russie avec Michel Legrand, lancé un premier album intitulé Portfolio et entrepris la tournée d'un spectacle mis en scène par René Richard Cyr. L'année 2018 est vieille d'à peine deux mois que l'interprète a déjà à son actif des spectacles au Japon, le lancement d'une nouvelle tournée, la création d'un deuxième album qui sortira l'automne prochain et la préparation d'une revue musicale estivale.

Est-ce que ta vision de l'industrie a changé depuis La Voix?

Je savais que c'était un tremplin très puissant, mais que si tu attends que le téléphone sonne après coup, ça ne fonctionnera pas. Il faut toujours être proactif, mais c'est pire après une émission comme celle-là. En général, tu peux travailler ton art à temps partiel, en faisant des contrats ici et là, un peu plus dans l'ombre. Mais quand tu participes à La Voix, il y a un momentum tout de suite après. Si tu ne l'utilises pas, les chances qu'il revienne sont rares.

Geneviève Leclerc en demi-finale de La Voix IV – Je suis malade

Qu'espérais-tu vivre professionnellement?

Avant La Voix, toute mon expérience était dans les comédies musicales et à 99,9% en anglais. J'étais incapable d'avoir accès aux auditions des shows à Juste pour rire, même après avoir chanté sur Broadway en tant que chanteuse principale dans les Misérables, en tant que Fantine. Ça n'avait aucun sens. J'étais découragée! La Voix était mon dernier arrêt avant de retourner à l'école. Sérieusement. Au fond, je souhaitais simplement être capable de vivre de mon art. Alors, quand les quatre juges se sont tournés en même temps, la première chose que je me suis dite, c'était « Oh my God, je vais peut-être pouvoir en vivre! » Puis, quand je suis passée aux émissions en direct, en connaissant les énormes cotes d'écoute, je savais que c'était important d'afficher un style très clair.

Quelques mois après l'émission, à l'automne 2016, tu as chanté en Russie avec Michel Legrand, un très grand nom de la chanson française. Comment as-tu obtenu cette opportunité?

La chanteuse Maurane, qui faisait la tournée avec lui, avait un empêchement, et grâce aux connexions d'Anne Vivien, vice-présidente chez Musicor, j'ai pu la remplacer en Russie. Quand elle m'en a parlé au téléphone, j'ai accepté, en me disant que bien des choses pouvaient se passer ensuite. Sauf que rendue dans l'avion, je l'ai regardée en lui disant « Tu ne me niaises pas? C'est vraiment là qu'on s'en va? » Sur place, c'était vraiment cool. Michel Legrand me demandait quelle chanson j'allais chanter, sans partition, parce qu'il connaît toutes ses œuvres upside down, dans toutes les totalités. J'ai chanté avec lui à Moscou et Saint-Pétersbourg.

En janvier dernier, dans quel contexte as-tu offert des spectacles au Japon?

Je participais à une revue musicale en anglais avec Robert Marien, une chanteuse américaine et deux chanteurs anglais. Ça se déroulait au Orb Theater, un théâtre situé au 12e étage d'un gratte-ciel. Il y avait des vitres presque tout le tour et on voyait tout Tokyo! Je n'avais jamais vu quelque chose de beau de même! J'ai chanté des chansons comme Memory de Cats, I dreamed a dream des Misérables et Don't cry for me Argentina d'Evita. C'était plein tous les soirs! Les arts au Japon sont extrêmement importants. Une spectatrice avait même fait des recherches sur moi et acheté mon album sur Amazon, par respect, puisque je me déplaçais du Canada pour chanter dans son pays.

Il reste quelques dates à la tournée Portfolio, mais tu reviens à Montréal avec un tout nouveau spectacle, Avec le temps, que tu vas présenter au complet pour la première fois les 3 et 4 mars. À quoi les spectateurs auront-ils droit?

Une soirée intime, piano-voix, pendant laquelle je vais chanter plusieurs grandes chansons de la francophonie, dont Avec le temps (Léo Ferré), Tue-moi (Dan Bigras), Boom (Charles Trenet), Padam (Édith Piaf), Et maintenant (Gilbert Bécaud), Quand les hommes vivront d'amour (Raymond Lévesque), Le parc Belmond (Diane Dufresne). Après le spectacle, je vais aller voir les gens un par un pour leur demander les points forts et les points faibles.

Pourquoi revenir à la chanson en français, après avoir fait carrière en anglais?

Dans le spectacle Portfolio, j'explore plusieurs genres : les comédies musicales, le jazz, les hits américains des années 90 et les grandes chansons de la francophonie. Quand je touchais à ces chansons-là, je sentais que j'étais sur mon X et que je m'exprimais avec une subtilité différente et plus de profondeur. J'avais envie d'aller plus loin encore.

Comment décrirais-tu ta signature dans les relectures de chansons?

Le texte doit toujours être mis de l'avant. Même si mon pianiste et moi, on crée quelque chose de super bon en jammant, si les gens ne peuvent pas écouter ce que je dis, elle ne passe pas. Mon critère de base est de déterminer si je peux chanter une chanson acapella. Quand il n'y a pas d'accompagnement, tu le sais tout de suite si le texte est solide. Après coup, j'y ajoute mes couleurs, mon expérience et mon opinion sur le sujet.

L'été prochain, tu vas participer à 24 spectacles de la revue musicale Cocktail à L'Assomption et au Théâtre Hector-Charland. Qu'est-ce que c'est?

C'est quelque chose de très divertissant et de bubbly! Toutes les chansons ont un lien avec une consommation, comme le scotch, le martini, le café, la crème de menthe, le champagne, etc. On va chanter hit après hit. Il y aura entre autres Martin Giroux et Patricia Bernier, qui a fait La Voix en même temps que moi.

Que peux-tu dévoiler sur ton prochain album?

Ce sera à nouveau un mélange de relectures et de chansons originales. Ce ne sera pas différent de Portfolio : l'interprétation d'abord et avant tout. C'était ma ligne directrice pour le premier album et ça va toujours le rester.

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