
L'Agence des services frontaliers du Canada a saisi deux fois plus d'armes à feu à Windsor depuis le début de l'année, comparativement à l'an dernier.
Un texte d'Andréanne Baribeau
Depuis janvier, 76 armes à feu ont été saisies aux postes douaniers du pont Ambassador et du tunnel entre Windsor et Détroit. En 2014, c'était plutôt 38, et 53 en 2013.
L'agence ne veut pas spéculer sur les raisons de cette hausse, mais pour l'expert en sécurité Michel Juneau-Katsuya, c'est une statistique inquiétante. « À la fois, on en attrape plus, mais on en attrape peut-être plus parce qu'il y en a davantage en circulation. Statistiquement, on a peut-être plus de chance d'en échapper aussi », affirme-t-il.
C'est justement l'inquiétude de Jean-Pierre Fortin, président national du Syndicat des douanes et de l'immigration, car si plus d'armes à feu ont été saisies cette année, cela s'est fait avec moins de ressources.
Il explique que ses membres à Windsor ont travaillé de longues heures cet été et qu'il manquait énormément d'agents sur le terrain. « On sent vraiment l'impact des compressions dans la dernière année », dit-il.
Les autorités de Toronto et Windsor ont déjà décrit la ville frontalière comme une porte d'entrée pour les armes à feu en Ontario. En 2013, l'opération policière Project Traveller avait mis au jour un vaste réseau de trafic entre Détroit et Toronto.
De nouvelles initiatives sont en branle pour s'attaquer à la présence de drogue et de fusils dans la communauté, assure le chef adjoint de la police de Windsor, Vince Power.
La police prévoit notamment d'augmenter le nombre de perquisitions de 20 % cette année.

