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Dominic Champagne attend toujours son «champion» en environnement à la CAQ

«Peut-être que c’est Benoit Charette. Moi, je pense que ça devrait être François Legault lui-même.»
Dominic Champagne, instigateur du Pacte pour la transition, a été invité au caucus libéral à Québec pour parler de son projet de loi anti-déficit climatique. Le voici aux côtés de Marie Montpetit, critique de l'opposition en matière d'environnement.
La Presse canadienne
Dominic Champagne, instigateur du Pacte pour la transition, a été invité au caucus libéral à Québec pour parler de son projet de loi anti-déficit climatique. Le voici aux côtés de Marie Montpetit, critique de l'opposition en matière d'environnement.

QUÉBEC - Les aînés ont peut-être une championne en la personne de Marguerite Blais au gouvernement Legault, mais le metteur en scène Dominic Champagne attend toujours celui ou celle qui défendra les causes environnementales au sein des officines caquistes.

«À part avoir reconnu l'urgence d'agir, qu'est-ce que le gouvernement a fait? On a dit: "on n'a pas de plan'', on a fouillé les fonds de tiroirs, on a fait un mauvais casting au ministère de l'Environnement [en la personne de MarieChantal Chassé], on l'a fait démissionner pour la remplacer par quelqu'un d'autre, on a eu de la difficulté à se présenter [à la COP24] en Pologne...»

«On attend un champion. Peut-être que c'est Benoit Charette. Moi, je pense que ça devrait être François Legault lui-même. Alors si on a un champion au gouvernement, qu'il se déclare et qu'il passe de la parole aux actes», a soutenu l'instigateur du «Pacte pour la transition».

M. Champagne était de passage à l'Assemblée nationale, mercredi, à la demande de la porte-parole libérale en matière d'environnement Marie Montpetit. Il a rencontré le caucus libéral en matinée et rencontrera le caucus du Parti québécois plus tard en journée.

Québec solidaire assure pour sa part être en «constant dialogue» avec M. Champagne et les groupes environnementaux.

M. Champagne s'est défendu d'être utilisé à des «fins partisanes» par les groupes d'opposition.

«Le Pacte, on est un groupe non partisan, on essaie de faire en sorte de rallier l'ensemble de la société québécoise, à commencer par la société civile, mais aussi de convaincre ceux qui signent les lois, qui signent les gros chèques, de prendre les décisions», a-t-il justifié.

Il a toujours espoir que tous les partis, dont la CAQ, se rallient autour de son projet de loi anti-déficit climatique. Le péquiste Sylvain Gaudreault a déjà proposé une initiative semblable.

Les libéraux prennent acte de leur retard

Fait étonnant, tous les partis ont adopté la motion de la députée solidaire Ruba Ghazal, qui critique sévèrement le bilan environnemental des dernières années.

Même les libéraux ont accepté d'appuyer cette motion qui prend acte du «retard accumulé par le Québec en matière de lutte aux changements climatiques» et qui reconnaît que les gouvernements précédents n'ont pas su atteindre les cibles exigées par la communauté scientifique.

L'Assemblée nationale a maintenant le mandat «d'agir avec détermination afin de rattraper ce retard», selon le libellé de la députée Ghazal.

Une motion est un texte non contraignant sur le plan législatif, mais qui envoie un signal fort en faveur d'un enjeu ou contre celui-ci.

Tous les élus ont accepté d'appuyer la motion de Ruba Ghazal, députée de Mercier.
La Presse canadienne
Tous les élus ont accepté d'appuyer la motion de Ruba Ghazal, députée de Mercier.

En mêlée de presse, Mme Montpetit a défendu le bilan de l'ancien gouvernement en matière d'environnement, mais a reconnu qu'il était toujours possible de faire mieux.

«On a fait de très belles choses en environnement. C'est perfectible, mais il y a une nouvelle réalité qui date du mois d'octobre. Vous savez, les scientifiques du GIEC ont tiré la sonnette d'alarme, ont pesé sur le bouton panique en disant : il y a une urgence d'agir.»

«Je pense que les libéraux ont commis leur part d'erreurs, mais ils ont aussi commis leur part de bons coups, a opiné M. Champagne. Je pense que c'est de bonne guerre de critiquer les résultats et de s'assurer qu'on donne le meilleur de nous-mêmes, mais il faut ensemble s'y mettre.»

«Je pense qu'il y a trop de sujets qui nous divisent. La question de la lutte au réchauffement climatique devrait être un lieu de rassemblement, pas un lieu de divisions», a-t-il ajouté.

Passer de la parole aux actes

Six anciens ministres de l'Environnement du Québec ont uni leurs voix plus tôt cette semaine afin de demander au gouvernement Legault de faire adopter ce projet de loi anti-déficit climatique, soumis par M. Champagne.

La pièce législative rendrait obligatoire l'atteinte des objectifs de réduction des gaz à effet de serre d'ici 2050.

M. Legault a rencontré M. Champagne, l'instigateur du fameux Pacte, en début de mandat, et ce dernier estime que le premier ministre a «fait son chemin depuis qu'il a été élu».

«Là, il faut passer de la parole aux actes», dit M. Champagne, qui appelle la classe politique et la société civile à pas moins qu'un «effort de guerre» pour sauver la planète.

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