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L'ascension de Drake au Centre Bell

L'ascension de Drake au Centre Bell
TORONTO, ON - AUGUST 5 - Drake headlines the OVO Festival at the Molson Amphitheatre. (Carlos Osorio/Toronto Star via Getty Images)
Carlos Osorio via Getty Images
TORONTO, ON - AUGUST 5 - Drake headlines the OVO Festival at the Molson Amphitheatre. (Carlos Osorio/Toronto Star via Getty Images)

Le rappeur torontois Drake a livré une bonne performance au Centre Bell, dimanche soir, dans le cadre de sa mini-tournée intitulée Jungle Tour.

Le chanteur de 28 ans qui porte de nombreux chapeaux (aussi acteur, producteur et musicien) a écoulé 5 millions d’albums depuis le début de sa jeune carrière, qui a vraiment explosé avec la sortie de Thank Me Later, en 2010, et Take Care, trois ans plus tard. Mentionnons aussi Nothing Was the Same (2013) et son album/mixtape If You’re Reading This It’s Too Late, paru en février 2015, qui a fait pas mal de bruit.

Outre des disques qui se vendent bien, Aubrey « Drake » Graham a par ailleurs cumulé les collaborations avec de grandes vedettes de la musique (Kanye West, Jay Z, Lil Wayne, Alicia Keys, Nicki Minaj, Rihanna). Il a également remporté quelques prestigieux prix aux Grammy Awards et aux Juno Awards. Sur son prochain disque Views From the 6, qui devrait paraître cette année, on entendra notamment la chanteuse Beyoncé interpréter une chanson avec le principal intéressé. En résumé, l’homme a un parcours fascinant malgré son jeune âge.

Montréal

Drake est déjà monté sur les planches du Centre Bell. Le plus récent concert offert dans l’amphithéâtre du centre-ville de la métropole québécoise remontait au mois d’octobre 2013.

Première constatation au terme des trois premiers morceaux (Legend, Trophies et We Made IT) du spectacle d’hier soir : Drake est une belle bête de scène et un habile animateur de foule. À défaut de paraître complaisant, nous devons admettre qu’il a carrément mis les spectateurs dans sa poche.

Au cours du premier tiers du concert, tout reposait grosso modo sur ses épaules. La mise en scène étant épurée au maximum – si ce n’est que cet écran géant au fond – Drake capte toute l’attention. Pour le reste, soulignons les jeux de lumière, les explosions et les effets pyrotechniques assez réussis. Certes, Drake est accompagné d’un DJ et d’un batteur (qui joue ça et là au besoin) pour cette tournée, mais l’homme, sans aucun doute, est véritablement au centre de l’univers Jungle.

Après Over, Crew Love (relativement posée, cette pièce a changé le rythme), 6 Man et No Tellin’, Drake est momentanément disparu de la scène. L’écran géant s’est alors scindé en deux pour révéler un imposant et étrange décor évoquant une luxuriante forêt avec des arbres tropicaux, des lianes et même une chute. Bien que le choix artistique puisse sembler douteux, on doit admettre que ce décor fait un certain effet. On dirait la devanture d’un casino à Las Vegas! Pas convaincu de la pertinence du concept…

Qu’à cela ne tienne, Drake, le performer, a fait du bon travail. Il a enchaîné efficacement les morceaux créant du même coup un bon rythme. Bien entendu, il a saisi quelques occasions afin de souligner à quel point le public montréalais est génial (un peu répétitif, non?). «La deuxième partie de ce concert est probablement la meilleure que j’ai vécue au cours des cinq dernières années de ma carrière», a-t-il lancé entre deux chansons. Il est vrai que les jeunes spectateurs étaient particulièrement en forme dans ce Centre Bell pratiquement plein.

Sur des basses relativement pesantes, Drake a livré une trentaine de morceaux puisés dans ses quatre albums produits jusqu’à maintenant. Il a également offert quelques reprises comme la chanson Truffle Butter, de Nicki Minaj) ou encore Tuesday de iLoveMakonnen.

Un paquet d’autres morceaux comme Blessings (de Big Sean), Worst Behavior et Preach ont reçu un bon traitement. Mais c’est à l’excellente pièce 6 God que Drake a vraiment prouvé qu’il a du chien. Il n’est pas seulement un bon chanteur de R’n’B… Le rap c’est aussi son affaire et ce show en est la preuve.

Plus tard, il a été un brin trop émotif (c’est un aspect qui revient assez souvent) sur les morceaux Jungle et Company. C’est à se demander si cette section de quelques « ballades » a vraiment sa place dans ce spectacle. Mais bon… Après certains passages R’n’B qui n’ont pas été des plus captivants non plus (citons Take Care), Drake est revenu avec une série de titres franchement efficaces : 0 To 100 (bon flow), All Me (excellente finale a capella), HYFR (solide), Started From the Bottom, 10 Bands, Know Yourself et Energy.

Le culte de la personnalité est assez fréquent dans le monde du hip-hop et Drake n’y échappe pas. Pour preuve, il a chanté Legend en introduction et en clôture de son spectacle. Pour bien saisir la signification de ce choix, il faut lire les paroles de la chanson. Quoique nous avons vu bien gargantuesque (à commencer par le narcissisme dégoulinant de Kanye West) dans le domaine de la mégalomanie artistique.

Drake n’est peut-être pas encore arrivé au sommet, là où l’on retrouve les plus grands rappeurs (comme Kanye West, Jay Z ou Eminem), mais force est d’admettre que son ascension est assez impressionnante.

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