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Pourquoi est-il encore essentiel de se battre pour les droits des femmes en 2019?

En 2019 et pour plusieurs années, la femme doit se battre pour ses droits fondamentaux et mener le combat contre une discrimination dont elle est encore victime.
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Une société qui n’est pas juste, où la femme n’a pas sa vraie place, où elle est dévalorisée et non respectée, est une société malade et qui a beaucoup à perdre.
Klaus Vedfelt via Getty Images
Une société qui n’est pas juste, où la femme n’a pas sa vraie place, où elle est dévalorisée et non respectée, est une société malade et qui a beaucoup à perdre.

Le mois dernier, j'avais lu un article étayant la position du Canada dans le monde par rapport à la parité hommes-femmes.

On y apprend que le Canada se classe 16e sur 100 pays dans le monde quant aux écarts économiques et éducatifs, entre autres. En plus de cela, notre pays se classe 50e quand il s'agit d'équité salariale. Vous avez bien lu, 50e ! Nous sommes derrière les États-Unis, l'Allemagne, mais aussi l'Ouganda et l'Ukraine.

Je pense ne pas être la seule à être surprise à découvrir ces classements.

En 2019, les femmes, même au Canada, doivent encore se battre et prouver leurs capacités intellectuelles, leurs compétences et leur leadership, plus que les hommes, pour aspirer, je dis bien aspirer, à avoir le même salaire que leurs congénères masculins.

Quelle est la situation ailleurs qu'au Canada?

Les actualités dans le monde regorgent d'exemples d'injustices et même de crimes commis contre les femmes.

En Arabie Saoudite, par exemple, alors que les femmes ont eu le droit de conduite et d'avoir un permis en juin 2018, elles peuvent maintenant apprendre par message texte le changement de leur statut matrimonial. Imaginez-vous, un message texte! Oui, car il faut le dire, auparavant, le conjoint pouvait mettre fin au mariage sans en informer sa conjointe.

En Inde, deux femmes ont dû emprunter l'entrée du personnel, donc elles sont entrées en cachette au temple hindou de Sabarimala, dans l'État de Kerala se trouvant au sud de l'Inde. Pourquoi en cachette?

Car malgré la décision de la Cour suprême d'annuler l'interdiction d'accès imposée aux femmes en âge d'avoir leurs règles (donc entre 10 et 50 ans), les hindous traditionalistes veulent maintenir cette interdiction.

En Tunisie, pays de mon cœur et de ma naissance, on recense 800 cas de viols par année, donc deux cas par jour en moyenne. Les victimes sont à 65% des enfants, dont 80% d'entre eux sont des mineurs de sexe féminin. De plus, ceci ne concernant que les cas déclarés, bien évidemment, beaucoup de victimes préfèrent garder le silence, par honte.

Nos voisins du sud ne sont pas mieux. En effet, dans certaines écoles, l'uniforme scolaire où le code vestimentaire scolaire se base sur un langage sexué. En précisant que les filles ne doivent pas mettre de camisole ou des jupes d'une certaine longueur. Les raisons avancées sont que ceci constitue une «distraction» pour les autres élèves, surtout les garçons.

«La place des femmes est dans la résistance»
Pixabay
«La place des femmes est dans la résistance»

Les exemples d'injustices, de crimes et de violences subies par les femmes sont nombreux, malheureusement.

Ce que le Canada a comme acquis pour les femmes est irrévocablement loin d'être le cas pour d'autres pays.

Et ces injustices-là commencent, des fois, dès l'enfance. Comment veut-on enseigner aux jeunes la parité hommes-femmes s'ils sont témoins ou victimes d'injustice dès leur plus jeune âge?

Tout changement doit se faire avant tout dans les mentalités

Comment éduquer et former cette génération pour que dans le futur, l'égalité des salaires entre hommes et femmes de mêmes compétences soit instaurée ?

Comment veut-on instaurer la parité si dans nos systèmes éducatifs, le changement ne suit pas?

Pourquoi en 2019, les femmes doivent-elles encore fournir deux fois plus d'efforts pour prouver qu'elles sont capables d'avoir une carrière, d'occuper des postes de décision, de mener à bien leur vie de femme, de mère, de partenaire, de salariée ou même de chef d'entreprise?

Pourquoi, en 2019, félicite-t-on encore un «homme qui participe» aux tâches ménagères et s'implique activement dans l'éducation de ses enfants? Ce rôle ne lui incombe pas autant que la femme?

Je crois que, fondamentalement, tout changement doit se faire avant tout dans les mentalités. Tout changement social et, par extension, législatif débute dans les conceptions et les perceptions que nous avons et que nous voulons avoir de la société, de ce qu'on veut léguer aux générations futures.

Tout changement de ce genre se fait progressivement, mais chaque pas, aussi petit soit-il, compte. Chaque pas, chaque injustice dénoncée et chaque bataille gagnée seront les prémices d'autres victoires et donneront à d'autres le courage d'emboiter le pas et de continuer la marche humaine vers un monde plus juste.

Car en 2019 et pour plusieurs années certainement, la femme devra se battre pour ses droits fondamentaux et pour mener le combat contre une discrimination dont elle est encore victime.

Essayons d'être plus juste envers les femmes, après tout, elles constituent la moitié de la société.

Une société qui n'est pas juste, où la femme n'a pas sa vraie place, où elle est dévalorisée et non respectée, est une société malade et qui a beaucoup à perdre. La femme est pour la famille, à petite échelle, et pour la société, à plus grande échelle, ce qu'est la colonne vertébrale dans un corps humain.

Demandons-nous: quel est le legs que nous voulons laisser aux générations futures?

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