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Réintroduire la fessée pour les enfants gâtés

On se doit de comprendre que le financement des études des médecins québécois aura été fait au sacrifice de l'ensemble des citoyens.
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Les attitudes et les comportements mêmes de ceux qui bénéficient de l'idéologie de l'État-providence lors de leurs études oblige à une remise en question salutaire.

Ainsi la radicale ASSÉ qui n'aura pas hésité à tricher pour perpétuer de pseudo votes de grève autour du printemps érable, qui aura maintenu une position vindicative radicale aux dépends d'étudiants qui auront perdu une ou deux sessions ou auront décroché, et qui maintenant encore initie une autre grève sur le thème de questions financières. Et ce, sans égard pour des problèmes d'ordre supérieur telle que la question linguistique, objet des combats de toute une génération depuis la Révolution tranquille et d'une affirmation par laquelle les Québécois auront pris en assurance, en créativité et en estime de soi.

En plus de la question vitale du fondement d'un peuple, qu'en est-il aussi de la qualité des diplômes dans des universités populaires toujours en grève et soumises au marketing d'affaires...?

Ainsi encore, les revenus de certains médecins spécialistes peuvent surprendre, voire choquer la population. Les radiologistes, médecins québécois les mieux payés, soutirent une rémunération annuelle moyenne de 527 000 $, en plus des honoraires qu'ils facturent en cabinet pour des actes non couverts par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ). Le président de la Fédération des médecins spécialistes, a défendu le droit de ses membres d'être productifs et de recevoir des honoraires élevés, tout en maintenant qu'ils ne sont pas surpayés (Radio Canada, 2012).

On se doit de comprendre que le financement des études des médecins québécois aura été fait au sacrifice de l'ensemble des citoyens. Sous le régime de l'État Providence, on établit qu'un idéal de solidarité sociale doit guider les citoyens - ce qui est donné en privilèges à quelqu'uns les oblige à un engagement implicite envers ses concitoyens. Ainsi les étudiants qui auront bénéficié d'une formation coûteuse en médecine auraient l'obligation morale et légale de rendre à la société par des services dispensés à salaires comparables à ceux des autres citoyens. À défaut de respecter leurs engagements, les médecins auraient l'obligation morale, voire éthique, de rembourser l'ensemble des coûts réels défrayés par la société.

Rappel d'une notion de justice sociale et d'éthique de la redistribution

Ouvrir l'argumentaire sur la notion de justice sociale oblige aussi à revenir sur la notion de gratuité et à traiter d'un problème d'éthique sociale.

D'emblée : la gratuité, ça n'existe pas. Il y a un problème d'éthique de la redistribution de la richesse collective à offrir à bas coûts à des étudiants de disciplines ouvrant à de très hauts salaires défrayés par les citoyens, mais qui oublient dès leur promotion qu'ils ont une dette envers la société, un devoir civique de solidarité à l'ensemble.

L'exemple des corporations professionnelles dont les membres ont un jour tiré largement profit du système d'enseignement à bas coûts de l'État-Providence (médecins-spécialistes, juges...) nous enseigne que l'obligation de rendre à la société ce qui a été reçu débouche sur un puits de l'oubli et de l'égocentrisme, non sur l'altruisme et la solidarité sociale.

Ainsi, l'axiome à l'effet que la gratuité serait un investissement pour la société est infirmé par des comportements égocentriques démontrés aussitôt le diplôme en poche et l'inscription à la RAMQ ou au Barreau obtenue et que des médecins quittent pour les États-Unis ou le Canada de l'Ouest ou menacent de le faire s'ils n'obtiennent pas une rémunération égale ou supérieure à ce qui est consenti ailleurs!

Une solidarité se perd, faute d'un contrat social explicite, net et clair stipulant les obligations des uns à rendre en services ce que la société a consenti dans leur éducation. En surprime à la solidarité sociale perdue, une méfiance des uns envers le discours des autres se sera progressivement installée. Ainsi la notion sous-entendue de solidarité des nouveaux diplômés en réponse à la solidarité démontrée par l'ensemble des citoyens qui auront contribué au progrès de la société québécoise par la formation offerte quasi-gratuitement à la nouvelle génération d'étudiants aura été infirmée par le comportement égocentrique conditionnée par l'idée que l'État-Providence leur devait tout.

Certes, la gratuité (ou quasi-gratuité) favorise la plus grande accessibilité à l'éducation supérieure, ce qui est clairement dans l'intérêt de la société dans son ensemble. Dans ce sens, les ressources financières du peuple consacrées à cette tâche est bien employé.

Quant au devoir de solidarité, plusieurs parmi les privilégiés voudront toujours s'y soustraire, et des attitudes corporatistes égocentriques contribueront toujours à développer des attitudes navrantes. Ainsi, une juste mesure serait de moduler quelque peu les droits de scolarité en fonction des coûts réels et de faire un rappel explicite, en début d'études et avant la remise des diplômes, des devoirs et des responsabilités morales et sociales de remettre à la société ce que le peuple aura consenti en sacrifices de générations...

À la lumière des attitudes et des comportements égocentriques, une réflexion doit être engagée sur la validité du contrat social de l'État-providence eu égard au respect de la liberté et l'éthique de la redistribution, une réflexion bien libérale dans le sens classique du terme...

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