
Le Grand Prix du Canada doit se tenir à Montréal jusqu'en 2024, mais Bernie Ecclestone a jeté un pavé dans la mare jeudi.
Un texte de Olivier Arbour-Masse
Fidèle à son habitude, le grand manitou de la F1 a trouvé le moyen d'exercer une certaine pression sur l'organisation montréalaise. Il a remis en doute la pérennité de la course quand il a soulevé la possibilité que les travaux promis pour 2017 autour du circuit Gilles-Villeneuve ne soient pas réalisés à temps.
Au renouvellement du contrat pour une durée de 10 ans en 2014, la Ville a promis de rénover les garages, la tour de contrôle et le centre médical pour 2017, un investissement de 32,6 millions de dollars. Or, ces travaux tardent toujours à être lancés.
Lorsqu'on lui a demandé s'il était optimiste quant à la livraison de ces travaux dans le respect des échéances, Ecclestone a simplement répondu « j'en doute ».
Est-ce que la course se tiendra si ces travaux ne sont pas réalisés? « Nous verrons. »
L'avenir de la F1 à Montréal est-il en danger? « Le contrat est remis en doute, largue Ecclestone. Dans un contrat, les deux parties ont leurs responsabilités. Ça semble avoir été oublié un peu du côté de la Ville. [...] Ce Grand Prix a besoin de beaucoup de soutien de la Ville. »
Le promoteur du Grand Prix du Canada François Dumontier n'a pas voulu réagir à ces déclarations.
Par ailleurs, Dumontier travaille toujours à dénicher un commanditaire principal pour assurer l'avenir financier de l'événement, ce qui semble chicoter Bernie Ecclestone.
« Je m'explique mal pourquoi ils ne sont pas parvenus à s'entendre avec un partenaire principal », a laissé tomber le grand argentier de la F1.
Heineken s'invite dans les paddocks
La F1, elle, n'a pas de difficulté à trouver de partenaire majeur. Elle a annoncé s'être entendue avec le brasseur néerlandais Heineken au moins jusqu'au terme de la saison 2020.
Dès ce week-end, les Montréalais boiront la bière néerlandaise.
Cette annonce met abruptement fin à l'entente qui unissait Sleeman et le Grand Prix du Canada. François Dumontier ne s'en formalise pas.
« Ça fait partie des ententes commerciales qu'on a avec la F1, a expliqué le promoteur, sans vouloir dévoiler de détails. On va travailler avec eux maintenant. »
Le premier Grand Prix commandité par Heineken sera celui de Monza, en Italie, en septembre. La bière sera offerte dans toutes les courses suivantes, à l'exception de celle d'Abu Dhabi pour des raisons légales.
La saison prochaine, trois Grand Prix porteront la griffe Heineken, mais François Dumontier a confirmé que celui de Montréal n'en faisait pas partie.
En s'associant avec Heineken, la F1 espère profiter de l'expertise sur les réseaux sociaux du brasseur, qui a fait ses preuves notamment avec la Ligue des champions de l'UEFA au soccer et la Coupe du monde de rugby.
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