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Snowden demande l'asile politique dans 21 pays, puis renonce à la Russie

Snowden demande l'asile politique dans 21 pays
Capture The Guardian

Edward Snowden aurait renoncé à demander l'asile politique en Russie, a indiqué mardi 2 juillet le porte-parole du Kremlin.

"En apprenant hier (...) les conditions nécessaires pour rester en Russie, il a renoncé à sa demande", a déclaré le porte-parole. La veille, Vladimir Poutine avait déclaré que Snowden pouvait rester en Russie uniquement s'il cessait "ses activités visant à faire du tort" aux Etats-Unis. Avant même la communication du Kremlin, l'ex-consultant avait d'ores et déjà indiqué qu'il souhaitait faire de nouvelles révélations.

La Russie fait partie des 21 pays à qui l'ex-consultant, réfugié dans un aéroport de Moscou et recherché par Washington pour espionnage, a déposé une demande d''asile. Il aurait également déposé une demande en France, en Islande, en Equateur, à Cuba, au Venezuela, au Brésil, en Inde, en Chine, et en Allemagne. Des demandes pour son compte ont aussi été faites à l'Autriche, la Bolivie, la Finlande, l'Italie, l'Irlande, les Pays-Bas, le Nicaragua, la Norvège, la Pologne, l'Espagne et la Suisse.

Ces demandes ont été faites au nom de Snowden par Sarah Harrison, une employée britannique de Wikileaks qui avait accompagné Snowden le 23 juin dans son voyage de Hong Kong à Moscou.

Extrader Snowden vers les Etats-Unis, c'est perdre la face. Lui accorder l'asile et pas le livrer, c'est sérieusement détériorer les relations avec les Etats-Unis. Mais l'Américain pourrait toutefois rapidement obtenir des réponses.

Seule la Russie, l'Espagne, la Pologne et l'Équateur ont pour le moment répondu à Snowden.

Toutefois, la France a indiqué mardi matin n'avoir pour le moment reçu "aucune demande officielle" de l'ex-consultant. Des vérifications sont en cours, a précisé le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot. L'ambassade d'Italie en Russie a également indiqué à nos collègues du HuffPost Italie qu'aucune demande d'asile n'est encore parvenue.

Les pays qui refusent l'asile à Snowden

L'Espagne a indiqué qu'elle ne compte pas étudier la demande d'asile dans la mesure où elle ne la juge pas recevable car Edward Snowden ne se trouve pas sur le sol espagnol.

L'Inde a annoncé mardi avoir rejeté la demande d'asile. "Nous avons attentivement examiné la demande. Après examen, nous avons conclu qu'il n'y a aucune raison d'accéder à la demande", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, Syed Akbaruddin.

La Pologne a également annoncé mardi qu'elle n'accorderait pas l'asile politique à l'ex-consultant américain. "Une demande qui ne respecte pas les conditions formelles d'une demande d'asile est arrivée. Et même si elle les respectait, je ne lui donnerai pas de recommandation positive", a déclaré sur Twitter le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski, répondant à une question d'une journaliste.

Ceux qui pourraient lui accorder

La communauté internationale ne se disputent pas le droit d'accueillir Snowden.

L'Équateur, qui accueille Julian Assange dans son ambassade à Londres, ne ferme pas la porte. Le président équatorien Rafael Correa a déclaré que son pays n'envisageait pas encore de se retirer du dossier.

Obama "fait pression" sur les dirigeants étrangers

Dans une déclaration postée sur le site de WikiLeaks, la première depuis son départ de Hong Kong il y a huit jours, Snowden a par ailleurs accusé Barack Obama de "faire pression sur les dirigeants" des pays auprès desquels il cherche protection.

Dans son communiqué diffusé depuis la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo où il est bloqué depuis le 23 juin, et rédigé dans un anglais approximatif, l'ex-consultant américain affirme qu'Obama est coupable de "tromperie" et de vouloir lui appliquer la "sanction illégale" de l'exil.

"Bien que je n'aie pas été condamné, (l'administration américaine) a révoqué unilatéralement mon passeport, faisant de moi un apatride", selon lui. "Sans aucun mandat judiciaire, l'administration américaine cherche maintenant à m'empêcher d'exercer un droit fondamental. Un droit qui appartient à quiconque. Le droit de demander asile", s'indigne-t-il.

"Ce sont là de vieux et mauvais instruments d'agression politique", a-t-il écrit.

"En fin de compte, l'administration Obama n'a pas peur de lanceurs d'alerte comme moi", a-t-il expliqué. "Nous sommes apatrides, emprisonnés, impuissants". "Non, l'administration Obama a peur de vous. Elle a peur d'un public informé, en colère, réclamant le gouvernement conforme à la constitution qu'elle lui avait promis (...)", déclare encore Snowden.

Il conclut son message en disant: "Je ne renonce pas à mes convictions et je suis impressionné par les efforts fournis par tant de gens". "Peu importe le nombre de jours qu'il me reste à vivre, je reste engagé dans ce combat pour la justice dans ce monde inégal", écrit-il aussi dans un courrier adressé au président équatorien Rafael Correa.

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