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Appel à la liberté de religion

La situation des chrétiens d'Égypte est alarmante. Je parle des Coptes qui vivent dans ce pays depuis la naissance du christianisme. Si la persécution des chrétiens a toujours existé, elle semble ne jamais avoir atteint le niveau d'horreur dont nous sommes témoins depuis un peu plus d'un an.
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AFP

La situation des chrétiens d'Égypte est alarmante. Je parle des Coptes qui vivent dans ce pays depuis la naissance du christianisme.

Selon les informations que je reçois d'amis qui habitent au Canada et ailleurs dans le monde, depuis l'avènement du printemps arabe, les salafistes n'auraient de cesse de torturer et de supplicier les Coptes. Si la persécution des chrétiens a toujours existé, elle semble ne jamais avoir atteint le niveau d'horreur dont nous sommes témoins depuis un peu plus d'un an.

Un des premiers incidents qui m'a été rapporté concerne un salafiste qui a coupé l'oreille d'un chrétien sous prétexte qu'il aurait loué un appartement à une femme de mauvaise vie. L'incident s'est conclu par ce qu'on appelle « une réunion de réconciliation », qui s'effectue sous les auspices de la sécurité de l'État, en présence de la communauté majoritaire, et au cours de laquelle la victime est obligée de pardonner à son agresseur. Il n'y a aucun procès, aucune justice. Dans ce genre de justice communautaire, l'agresseur, appuyé par la majorité, devient juge, impose ses conditions et prononce lui-même le verdict.

Ce premier incident a servi d'exemple et on en dénombrerait des dizaines d'autres dans le même genre, avec les mêmes résultats, un peu partout, en Haute-Égypte, au Caire et maintenant à Alexandrie.

Ainsi, l'agence de nouvelles internationales assyrienne rapportait récemment qu'une série de ces réunions de supposés médiateurs a été organisée par des musulmans radicaux pour se prononcer sur le sort de Coptes dans un village d'Alexandrie. Il a été décidé que l'ensemble de la population copte représentant 62 familles de ce petit village soit expulsé en raison d'une accusation sans fondement portée contre un copte.

Dans le village de Kobry-el-Sharbat, dans la région de El-Ameryia, à Alexandrie, l'agence a rapporté que des Coptes avaient été attaqués le 27 janvier par une foule de 3 000 musulmans dirigés par des chefs salafistes qui ont pillé et incendié les maisons et les magasins appartenant à des Coptes. On reprochait à un Copte d'avoir sur son téléphone mobile des photos d'une femme musulmane. L'homme est en prison depuis.

Serions-nous à la veille d'assister à une épuration sur base religieuse? Nous qui nous réjouissions de voir éclore une démocratie dans ce pays, nous savons aussi où cette menace nous mènera si nous ne faisons rien pour l'empêcher.

L'Occident ne peut plus et ne doit plus fermer les yeux sur ces comportements indignes de la nature humaine. J'en appelle donc à vous tous afin que vos voix s'allient à la mienne pour demander que cessent ces persécutions, pour que l'Égypte, un pays que nous admirons pour sa culture, puisse se doter d'un véritable État de droit, d'une justice libre et indépendante au service de tous ses citoyens et pour que l'espoir d'une démocratie puisse enfin voir le jour, avec l'appui et la protection du nouvel État égyptien.

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