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Le monde appelle l'Égypte à la retenue

Le monde appelle l'Égypte à la retenue
AFP/Khaled Desouki

De nombreux pays ont réagi avec prudence, jeudi, au renversement du pouvoir en Égypte. Tous n'interprètent toutefois pas de la même façon la situation qui a provoqué l'éviction de Mohamed Morsi du pouvoir.

Dans le monde arabe, avant même l'assermentation du dirigeant intérimaire, le roi Abdallah d'Arabie saoudite a félicité Adli Mansour, devenant le premier dirigeant étranger à offrir ses félicitations officielles.

En Syrie, où le régime du président Bachar Al-Assad est contesté et dont la pérennité fait l'objet d'une guerre civile depuis deux ans, Al-Assad a félicité les manifestants égyptiens. En entrevue, le chef d'État syrien a déclaré que les Égyptiens avaient découvert tous les « mensonges » des Frères musulmans.

Le président syrien considère que l'expulsion du président Mohamed Morsi sonne le glas de la « politique islamiste ». Bachar Al-Assad refuse lui-même de démissionner et soutient que la révolution syrienne est le fruit d'un complot international orchestré par des islamistes extrémistes et des groupes intégristes, dont la branche syrienne des Frères musulmans.

Un autre pays qui vient de connaître un important mouvement de contestation populaire, la Turquie, a dénoncé un « coup d'État inacceptable » en Égypte.

Quant au Qatar - le seul pays du Golfe à avoir publiquement pris le parti de Morsi et qui soutenait à bout de bras l'économie égyptienne - il n'a pas réagi.

L'Amérique du Nord inquiète

En Amérique du Nord, le Canada a invité toutes les parties en Égypte à garder le calme, à éviter la violence et à s'engager dans un dialogue constructif. L'ambassade canadienne au Caire, fermée depuis mardi pour des raisons de sécurité, le demeurera jeudi.

Aux États-Unis, le président Barack Obama s'est dit « profondément inquiet » de ce nouveau bouleversement politique, lançant un appel à l'élection rapide d'un nouveau gouvernement civil. M. Obama a aussi évoqué une révision de l'aide militaire et financière américaine à l'Égypte, les États-Unis s'interdisant de soutenir un pays où un coup d'État a eu lieu. C'est ce qu'a indiqué le sénateur Patrick Leahy, président de la sous-commission chargée du contrôle de l'aide américaine à l'étranger. Les États-Unis ont par ailleurs ordonné l'évacuation de leur ambassade dans la capitale égyptienne, craignant l'intensification des violences.

L'Europe pragmatique

En Europe, l'Union européenne dit souhaiter la tenue rapide d'élections.

S'avançant davantage, le Royaume-Uni prévoit travailler avec le nouveau pouvoir en place en Égypte, a déclaré jeudi le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague.

M. Hague précise néanmoins que Londres ne soutient pas les interventions militaires, tout en disant concevoir ce revirement en Égypte comme intervention populaire.

Du côté de Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s'est contenté d'indiquer que « la France prend acte » de la tenue de futures élections.

Des réponses dans la légalité institutionnelle, rappelle l'Union africaine

La présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini Zuma, qui se dit « particulièrement préoccupée » par la tension qui prévaut en Égypte, rappelle la position de principe de l'UA concernant les changements anticonstitutionnels de gouvernement.

Elle souligne la nécessité pour tous les acteurs égyptiens d'uvrer au règlement de la crise actuelle par le dialogue, en vue de trouver des réponses adéquates aux aspirations populaires dans le cadre de la légalité et des institutions égyptiennes.

Réaction palestinienne

Le président palestinien Mahmoud Abbas a salué la décision de l'armée égyptienne de destituer le président Morsi, issu des Frères musulmans et alliés idéologiques déclarés de ses rivaux du Hamas.

Le mouvement islamiste palestinien ne s'est toujours pas prononcé sur l'éviction de Mohamed Morsi.

Le choix des Égyptiens

La diplomatie russe, quant à elle, invite les Égyptiens à rester « dans le cadre démocratique ». La Russie avait émis de grandes réserves en 2011, lors de la chute de l'ancien président Hosni Moubarak. Moscou dénonçait à l'époque des « ingérences » occidentales - ce qu'elle continue d'ailleurs de faire dans la crise syrienne.

En Asie, la Chine, soutient « le choix du peuple égyptien », appelant à la réconciliation et prônant la non-violence.

Dans un entretien téléphonique avec le chef de la diplomatie égyptienne, le secrétaire général de l'ONU a exprimé jeudi sa « profonde inquiétude devant l'intervention militaire » en Égypte.

Ban Ki-moon a insisté sur la nécessité d'un « retour rapide à un gouvernement civil » et de « protéger les droits de l'homme fondamentaux de tous les Égyptiens, dont la liberté d'expression et de rassemblement ».

Le secrétaire général de l'ONU a également appelé à la fin de « toutes les violences, notamment les violences sexuelles contre les femmes ».

Ban Ki-moon avait déjà exprimé sa préoccupation mercredi, quelques heures après l'annonce de l'éviction du président Morsi, jugeant les revendications des manifestants « légitimes ».

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