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Élection américaine: Bernie Sanders avait bien prédit la revendication précoce de Donald Trump

Donald Trump s'est revendiqué gagnant de l'élection présidentielle alors que certains États-clefs n'ont pas encore donné leurs résultats. Bernie Sanders l'avait prédit.

Bernie Sander l’avait senti venir bien avant le jour J. Alors que les résultats de l’élection américaine se font attendre, Donald Trump a revendiqué sa victoire dans la nuit de mardi à ce mercredi 4 novembre. Cela alors que le décompte des voix et de plusieurs États-clés n’est pas achevé.

Dans une brève allocution depuis les salons de la Maison-Blanche, le président sortant a assuré: «Honnêtement, nous avons gagné l’élection”». Mais il a également évoqué une «fraude» et une «honte» et assuré qu’il entendait saisir la Cour suprême. «Nous étions prêts à célébrer quelque chose de magnifique», a-t-il encore affirmé.

Le candidat républicain fait ici allusion à la dizaine d’États qui n’ont pas dépouillé assez de bulletins de vote par correspondance pour qu’il soit possible d’estimer solidement qui du républicain ou du démocrate était en tête. Et ce scénario, le démocrate Bernie Sanders l’avait annoncé dès le 23 octobre dans l’émission de Jimmy Fallon The Tonight Show.

«C’est quelque chose qui m’inquiète [...] Je soupçonne que nous allons faire face à une situation dans laquelle la Pennsylvanie, le Michigan, le Wisconsin et d’autres États vont recevoir d’énormes quantités de votes par correspondance et, contrairement aux États comme la Floride ou le Vermont, ne vont pas être capables de dépouiller ces votes avant l’élection ou même après la fin du scrutin», explique le sénateur.

Il précise également que selon des études, ces votes par correspondance sont généralement utilisés par les partisans démocrates alors que les républicains préfèrent se déplacer aux urnes le jour J. Et évidemment, ce sont ces derniers bulletins de vote qui sont comptabilisés en premier lors des dépouillements.

«Et c’est ce qui me fait peur, renchérit Bernie Sanders. Il se pourrait qu’à 10h le soir de l’élection Trump gagne la Pennsylvanie, le Michigan, le Wisconsin et se présente à la télévision pour dire “Merci l’Amérique de m’avoir réélu, c’est terminé, bonne journée”. Mais les jours suivants, les votes par correspondance vont être comptabilisés et il va se trouver que Biden est gagnant de ces États. Et Trump dira “Vous voyez! Je vous avais dit que c’était frauduleux [...] Je ne vais pas quitter la présidence”.»

Faire preuve de patience pour le dépouillement

Pour rappel, pour l’emporter un candidat doit obtenir au moins 270 des 538 grands électeurs attribués au niveau des États.

Cette fin de dépouillement s’étire de façon inédite à cause de deux facteurs. D’une part, l’importance du vote anticipé et par correspondance cette année pour faire face à l’épidémie liée à la COVID-19, et de l’autre, les règles strictes imposées dans ces États autour du dépouillement.

Contrairement à des régions comme la Floride - remportée par Trump - qui compte les bulletins reçus par courrier bien avant l’élection pour fournir des résultats rapidement, le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin n’ont pas pu s’y prendre à l’avance, comme l’avait dit Bernie Sanders.

Pour ces États, obligation d’attendre au minimum mardi pour ouvrir les bulletins alors qu’ils s’entassaient par millions depuis plusieurs jours déjà. En Pennsylvanie, le gouverneur a tenté de faire assouplir la règle vu les circonstances liées au coronavirus et l’afflux de votes par courrier, mais rien n’y a fait. Certains comtés de l’État seront même tenus d’attendre mercredi matin pour ouvrir les enveloppes.

«Gardez la foi»

«Gardez la foi, nous allons gagner!», a voulu rassurer Joe Biden, qui s’est exprimé dans la nuit devant des partisans réunis en «drive-in» dans le Delaware. «Nous pensons que nous sommes en bonne voie de gagner cette élection», a-t-il déclaré sous les klaxons avant de saluer la «patience» des électeurs et qu’il faudrait attendre le temps nécessaire pour y voir plus clair.

Une pique à Donald Trump qui menaçait ces derniers jours de ne pas vouloir attendre les résultats au-delà de mardi. Sur Twitter, Donald Trump a accusé les démocrates «d’essayer de voler l’élection». Le réseau social a immédiatement signalé son message comme «trompeur».

Ce texte a été publié originalement sur le HuffPost France.

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