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Élections et itinérance: cessons de tolérer l’intolérable

Dans cette campagne électorale, la lutte à l’itinérance est-elle un enjeu réel pour les partis?
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Il deviendra de plus en plus difficile d’expliquer une absence de réponse autrement que par un désintérêt du sort des personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être.
Alexandra Arciszewski / EyeEm via Getty Images
Il deviendra de plus en plus difficile d’expliquer une absence de réponse autrement que par un désintérêt du sort des personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être.

À l'approche d'une nouvelle élection générale au Québec, quatre ans après l'adoption de la Politique québécoise de lutte à l'itinérance, les partis en course doivent réitérer fermement leur engagement à ne plus «tolérer l'intolérable», pour reprendre les mots de la Politique.

Au cours des dernières années, des avancées intéressantes ont été réalisées, notamment l'adoption du Plan d'action interministériel en itinérance 2015-2020, la mise en place de mesures facilitant l'accès à la carte d'assurance-maladie, l'octroi de financement pour le travail de rue et le soutien en logement.

Beaucoup reste à faire pour prévenir de nouvelles arrivées à la rue et permettre à un plus grand nombre de personnes de s'en sortir.

Cependant, beaucoup reste à faire afin de prévenir de nouvelles arrivées à la rue et pour permettre à un plus grand nombre de personnes de s'en sortir. Les politiques d'austérité et les aléas économiques des dernières années ont fragilisé le tissu social québécois et ont accentué l'isolement chez les personnes les plus vulnérables. Les organismes membres du Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec (RSIQ) le constatent à chaque jour en intervenant auprès d'un grand nombre de personnes aux prises avec des problèmes multiples de plus en plus complexes.

L'itinérance, une question de pauvreté

La Politique reconnait que l'itinérance est toujours une question de pauvreté et l'État québécois bénéficie de puissants leviers qui lui permettent d'agir directement sur les besoins fondamentaux des citoyennes et citoyens.

L'augmentation des revenus, l'accès au logement, la mise en place de programmes de réinsertion qui répondent aux besoins des personnes désaffiliées ainsi qu'un meilleur financement des organismes communautaires sont des mesures identifiées par le milieu et reconnues par la Politique. Ces mesures doivent définitivement guider l'action du prochain gouvernement du Québec si nous souhaitons atteindre les cibles que nous nous sommes fixées collectivement.

Au printemps dernier, le gouvernement fédéral dévoilait les orientations de son nouveau programme de soutien financier aux organismes actifs en itinérance, la Stratégie canadienne de lutte à l'itinérance (SCLI). Le déploiement de ce programme en territoire québécois est assujetti à une entente entre les deux paliers de gouvernement. Les négociations sur cette entente ont débuté cet été et se concluront avec le prochain gouvernement québécois. Celui-ci devra, auprès d'Ottawa, défendre la spécificité du Québec en matière de lutte à l'itinérance et soutenir les différentes initiatives communautaires de prévention et réduction de l'itinérance.

Il deviendra de plus en plus difficile d'expliquer une absence de réponse autrement que par un désintérêt du sort des personnes en situation d'itinérance ou à risque de l'être.

Dans cette campagne électorale, la lutte à l'itinérance est-elle un enjeu réel pour les partis? Voici maintenant plusieurs semaines que le RSIQ insiste auprès des partis, afin qu'ils nous exposent leur vision et leurs plans en matière de lutte à l'itinérance.

Nous sommes toujours en attente d'engagements significatifs de plusieurs formations politiques. Il deviendra de plus en plus difficile d'expliquer une absence de réponse autrement que par un désintérêt du sort des personnes en situation d'itinérance ou à risque de l'être.

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