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Élections: gardez vos bonbons et parlez-nous des vraies affaires

Du temps de Duplessis, on promettait des routes, maintenant on promet des inforoutes. Parlez-nous des vraies affaires parce que nous voterons pour les vraies affaires.
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Beaucoup de bonbons et peu d’explications sur la manière de trouver l’argent pour acheter les bonbons.
The Canadian Press
Beaucoup de bonbons et peu d’explications sur la manière de trouver l’argent pour acheter les bonbons.

La campagne électorale actuelle ressemble à celles du temps de Duplessis, où on nous promettait des ponts sur les rivières et, s'il n'y avait pas de rivières, on en creuserait avant de faire les ponts. Nous en avons assez de cette succession de «mononcles» (et «matantes») qui nous promettent des bonbons.

Les Québécois(es) veulent qu'on leur parle des vrais grands enjeux. On ne veut plus entendre de promesses vagues qui ne visent qu'à séduire les électeurs sans s'occuper de leurs besoins réels. Mais quels sont les besoins primordiaux des Québécois?

Après l'été que nous avons eu, durant lequel la canicule a tué plusieurs personnes, je crois qu'un de nos besoins des plus immédiats est la lutte au réchauffement climatique. Un autre besoin fondamental, surtout avec une population vieillissante, c'est l'accès à un système de santé efficace.

Parlent-ils d'enjeux primordiaux ou nous gavent-ils de promesses sucrées?

Commençons par le PLQ. Son gouvernement a, selon M. Couillard, fait plus pour la santé que tous les gouvernements précédents. D'accord avec lui: personne n'avait su rendre le système de santé aussi inefficace, merci Docteur Barrette.

En passant, on peut dormir tranquille, il ne sera plus ministre de la Santé, il pourrait plutôt se retrouver au Conseil du Trésor et aura donc les cordons de la bourse en mains... Terrifiante perspective! Bref, le bilan libéral en santé en affiche certainement un positif en matière de privatisation et donc oui, des soins hors pair si vous êtes riches, mais obtenus en quelques... mois si vous êtes moins nantis. Un bain par semaine et des patates en poudre pour ceux qui ont contribué à bâtir le Québec...

La CAQ veut améliorer cela en concluant de nouvelles ententes avec des cliniques privées de chirurgie, pour que des patients soient opérés rapidement aux frais de l'État. Non seulement les cliniques privées coûteront plus cher, mais elles encourageront le départ des médecins du système public vers le système privé, allongeant encore plus les listes d'attente. Qu'à cela ne tienne, M. Legault nous promet qu'en 2022, tous pourront voir un médecin dans un maximum de 36 heures... s'ils ne sont pas morts avant.

Quant au PQ, il propose d'offrir plus de soins à domicile et il soutiendrait les proches aidants. Mais s'il veut imposer un gel de la rémunération des médecins, il mentionne qu'avec un mandat fort de l'électorat, il rouvrirait l'entente avec les médecins spécialistes.

C'est une très courageuse promesse, si on pense queles médecins québécois pour le régime publicont écrit une lettre pourdénoncer les hausses de salaire qui leur ont été accordées par le gouvernement:«Ces augmentations sont d'autant plus choquantes que nos collègues infirmières, préposés, commis et autres professionnels subissent des conditions de travail très difficiles, tandis que nos patients vivent avec le manque d'accès aux services requis à cause des coupures draconiennes». Bref, le PQ a le cœur à la bonne place, mais manque un peu de colonne vertébrale.

Le PQ a le cœur à la bonne place, mais manque un peu de colonne vertébrale.

Quant à QS, il promet de réduire la rémunération des médecins spécialistes de 12% et d'imposer davantage les particuliers qui gagnent plus de 97 000$ par année, afin d'avoir de l'argent pour améliorer le réseau de la santé et même l'étendre. Ce parti aurait-il un plan pour trouver des sous et réaliser ses promesses?

Question lutte au réchauffement climatique, voyons voir. Le dernier rapport sur les changements climatiques indiquait que le Québec accusait un retard pour atteindre les objectifs établis pour 2020 – pas facile, mais pourtant prioritaire. M. Legault appuyait le projet d'oléoduc Énergie Est (le PLQ aussi) et le développement pétrolier et gazier à Anticosti.

Récemment la CAQ a effacé les mots «pétrole» et «gaz de schiste» de son programme... M. Legault a indiqué qu'il n'excluait pas l'exploitation des hydrocarbures dans le Grand Nord ou dans d'autres régions de la province. Il a déclaré: «Si on protège l'environnement, s'il y a acceptabilité sociale, moi je ne suis pas dogmatique, il faut le regarder. (...) Il faut commencer à préparer les énergies vertes, mais en même temps, il faut être réaliste qu'on les importe ou qu'on les produise ici, on vient affecter la même planète». Le PQ et QS ont quant à eux des plans bien structurés pour la lutte aux changements climatiques.

La valse des promesses

Et l'éducation alors? Et l'emploi? Et l'économie? Et...?

C'est la valse des promesses: le PLQ, qui a centralisé, promet de décentraliser. Il promet d'injecter près de 3 milliards dans le budget de l'éducation – sans doute les milliards qu'il a coupés. L'un promet des repas sains dans les écoles primaires et un livre québécois à chaque élève, un autre propose une connexion internet haute vitesse et une couverture cellulaire large bande à 100% des citoyens. Un autre encore promet des permis de pêche gratuits pour les jeunes. Je vous épargne toute la panoplie des promesses, les médias vous en parlent abondamment.

Bref, beaucoup de bonbons et peu d'explications sur la manière de trouver l'argent pour acheter les bonbons. Du temps de Duplessis, on promettait des routes, maintenant on promet des inforoutes. Osons nous tourner vers le/les parti(s) qui ont quelque chose de nouveau à proposer. Fini le temps des bonbons, parlez-nous des vraies affaires parce que nous voterons pour les vraies affaires.

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