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Élections 2014 - L'éducation, la grande oubliée de la campagne?

L'éducation, la grande oubliée de la campagne?
Shutterstock / graja

L’éducation n’a pas réussi à occuper suffisamment l’espace public dans la première moitié de la campagne électorale, affirment des acteurs du monde de l’enseignement. Ils accusent également les partis de vouloir entraîner l’éducation sur de «faux débats» concernant les structures scolaires, et ce, au lieu de parler de décrochage scolaire, de la reconnaissance de l’autonomie professionnelle, du financement des écoles privées, et d’accessibilité aux études.

«Les partis politiques ont actuellement la maladie de la structure. Ils pensent que tous les problèmes du monde de l’enseignement vont se régler en modifiant et en abolissant certaines structures. C’est un débat complètement faux», critique Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

Même son de cloche de la part de la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, qui dénonce que les discours sont «beaucoup plus portés sur les structures et les abolitions de postes» que sur l’amélioration des conditions d’exercice. «L’éducation a occupé très peu d’espace jusqu’à maintenant. C’est l’emploi et l’économie qui ont retenu l’attention», remarque-t-elle.

Même s’il reconnaît que les commissions scolaires, par exemple, «méritent certaines critiques», M. Mallette estime que les partis manquent de «volonté politique» pour s’attaquer aux vrais enjeux.

«Notre objectif est de s’assurer que l’école publique peut continuer à faire son travail. Par exemple, aucun parti n’a véritablement parlé de décrochage scolaire, et quand ils en parlent, ils pointent les milieux scolaires. Ils ne prennent pas en considération les sources sociales du décrochage, soit le milieu familial de l’élève», dit-il.

Le président de la FAE regrette également qu’aucun parti politique n’ait abordé les questions concernant l’autonomie professionnelle des enseignants et le financement des écoles privées.

Cibler les vrais enjeux

«Aucun parti n’a pris position sur le financement des écoles privées, alors que l’État finance actuellement un réseau concurrent, dénonce M. Mallette. C’est une honte! Après, ils viennent nous dire qu’ils n’ont pas d’argent pour le réseau.»

«Il faut un vrai plan pour l’enseignement, dit Mme Chabot, rappelant que 20% des nouveaux enseignants quittent la profession après cinq ans. Le taux de précarité est de 46% chez les jeunes enseignants. Ils sont ballottés partout et n’ont pas de vrai poste.»

La CSQ estime également qu’il faut que l’État agisse «dès la petite enfance» pour réduire le décrochage scolaire.

Les attentes des fédérations

Du côté des fédérations collégiale et universitaire du Québec (FECQ et FEUQ), on ne s’étonne pas que l’éducation n’ait pas pris beaucoup de place dans la campagne jusqu’à maintenant.

«L’électorat jeune n’intéresse pas beaucoup les partis politiques parce qu’ils pensent que les jeunes ne se déplaceront pas pour aller voter. Lors de l’élection de 2012, nous avons démontré que les étudiants pouvaient massivement aller voter, on espère être capable de le démontrer cette année aussi. Peut-être que, de cette façon, les perceptions vont changer», pense la présidente de la FECQ, Éliane Laberge.

Sur le plan des attentes, la FECQ espère des engagements, entre autres, sur la question de l’accessibilité aux études et sur la bonification des offres de programmes dans les différents cégeps de la province.

Le président de la FEUQ, Tierry Morel-Laforce, espère un engagement des partis sur la question de l’aide financière aux études. Il souhaite également que «le Sommet sur l’enseignement supérieur ne soit pas une finalité, mais un commencement» afin que les changements nécessaires soient apportés.

Les deux fédérations demandent également une plus grande attention autour des enjeux touchant la jeunesse. Elles proposent, d’ailleurs, que les partis prennent l’engagement d’accorder un siège pour un jeune sur le conseil d’administration des sociétés d’État.

La FECQ et la FEUQ ont fait parvenir un questionnaire à tous les partis politiques afin de connaître leurs engagements en éducation. Les réponses seront dévoilées dans quelques jours.

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