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Après la défaite, Philippe Couillard réfléchit à son avenir politique

Le chef libéral n'est pas «amer» après l'élection d'un gouvernement de la CAQ majoritaire.

SAINT-FÉLICIEN – Le premier ministre sortant, Philippe Couillard, se donne «quelques jours au maximum» pour réfléchir à son avenir politique après avoir failli à faire réélire son gouvernement pour un deuxième mandat.

«Ce soir, bien sûr, on accepte le choix de la population. Il est clair qu'à titre de chef de notre parti, je dois accepter la responsabilité du résultat de ce soir. Je devrai donc entreprendre une réflexion sur mon avenir politique», a déclaré le chef libéral, peu après 21h30.

Aux côtés de son épouse Suzanne Pilote, il s'est dit fier du bilan de son gouvernement après quatre ans. Il a demandé à ses quelques militants de l'être aussi.

Je ne suis pas amer. Je vous demande de ne pas l'être. Je suis fier.Philippe Couillard, chef du PLQ

«En politique, il faut savoir goûter les joies de la victoire et accepter la défaite, car ce sont les deux facettes de la démocratie. Je ne suis pas amer. Je vous demande de ne pas l'être. Je suis fier. Vous pouvez l'être aussi.»

Mais les faces étaient longues dans la petite foule parsemée réunie à l'Hôtel Jardin de Saint-Félicien. Quelques cris fusaient lorsqu'un des leurs étaient confirmé député.

Dans l'ensemble, les libéraux ont réussi à garder leurs châteaux forts sur l'île de Montréal. Ils ont toutefois perdu une part de l'Estrie, l'Outaouais, toute l'Abitibi-Témiscamingue et n'ont conservé qu'une circonscription dans la région de la Capitale-Nationale.

De nombreux ministres libéraux, comme Pierre Moreau, Dominique Vien, François Blais et Luc Blanchette, ont également été défaits au moment d'écrire ces lignes.

La surprise pour les libéraux est surtout venue de Gaspé, où leur candidat Alexandre Boulay a fait une percée dans un bastion péquiste. Philippe Couillard, lui, a été réélu sans trop de difficulté dans sa circonscription de Roberval.

Un examen de conscience à faire

Sébastien Proulx, seul député libéral réélu dans la région de Québec, a admis dans une entrevue à RDI qu'il y aurait sans doute des questions à se poser au lendemain de ce résultat dévastateur pour les libéraux.

«Je suis déçu personnellement du résultat, comme bien des gens j'imagine, mais notre travail, c'est d'être une opposition efficace», a expliqué le député de Jean-Talon.

Le premier ministre sortant s'est adressé à quelques supporters réunis à Saint-Félicien, dans sa circonscription du Lac-Saint-Jean.
LA PRESSE CANADIENNE
Le premier ministre sortant s'est adressé à quelques supporters réunis à Saint-Félicien, dans sa circonscription du Lac-Saint-Jean.

Toujours en entrevue à RDI, sa collègue Dominique Anglade, elle aussi réélue dans Saint-Henri-Sainte-Anne, estime que c'est le temps pour les libéraux de «se serrer les coudes et de continuer à rebâtir le parti».

«On accepte le verdict et on va travailler de façon positive dans les quatre prochaines années», a fait valoir l'ex-vice première ministre.

Il est à noter que Sébastien Proulx et Dominique Anglade étaient tous deux à la Coalition avenir Québec avant de passer au Parti libéral du Québec.

De la déception, mais...

Le leader parlementaire sortant, Jean-Marc Fournier, en était à sa quatrième campagne dans l'autobus du chef libéral. Mais pour la première fois, il n'était pas candidat dans la circonscription de Saint-Laurent.

«Je peux vous dire que ça a été l'une des campagnes les plus agréables en contact avec les gens. On n'avait pas de manifestations devant nous, on ne nous a pas lancé des tomates», dit celui qui a connu l'après-grève étudiante de 2012, entre autres.

Stéphane Fortin, un militant libéral de longue date, pense que la population s'est laissée gagner par l'émotion. «L'ensemble de la population réfléchit comme un enfant de 12 ans», dit-il, tout en laissant le bénéfice du doute à l'équipe de François Legault.

Aurait-il voulu que Philippe Couillard soit plus agressif dans son approche pendant la campagne? «Peut-être, mais ce n'est pas son genre, dit-il. Ce n'est pas quelqu'un qui attaque les autres. Il donne son message et il travaille à mener son but à bon port.»

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