Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Des employés fédéraux sont récompensés par des produits luxueux

Des employés fédéraux sont récompensés par des produits luxueux
PC

OTTAWA - Bijoux en or, billets pour des partie de hockey, caméscopes, iPods, visites au spa, et même une carte-cadeau pour de l'alcool: ce n'est que quelques exemples des cadeaux d'une valeur totale d'un demi-million de dollars qu'un ministère fédéral a donné à certains de ses employés dans les cinq dernières années.

Le Secrétariat du Conseil du Trésor, qui compte environ 1900 employés, dépense maintenant bien au-delà de 100 000 $ par année pour récompenser son personnel.

Ce montant annuel a quadruplé depuis 2006, année d'accession au pouvoir des conservateurs de Stephen Harper.

Il a atteint un sommet de 135 000 $ en 2011, l'année lors de laquelle le gouvernement a commencé à couper dans la fonction publique et les programmes afin d'éradiquer le déficit budgétaire en 2015.

Le président du Conseil du Trésor, Tony Clement, a récemment critiqué les avantages sociaux offerts aux fonctionnaires et s'est publiquement engagé à les réduire, ce qui l'a placé en conflit avec les syndicats.

Mais des documents internes, obtenus par La Presse Canadienne en vertu de la loi sur l'Accès à l'information, révèlent que son ministère est encore plus généreux que les autres, avec son programme appelé «Primes spontanées», qui remet des cadeaux d'une valeur qui peut atteindre 500 $ la pièce.

Sur la liste, machine à coudre Sears, mini-ordinateur portable, bague Tiffany et GPS Garmin côtoient une variété de cartes-cadeaux pour des spas, des restaurants, des stations d'essence, des pubs, les magasins Toys R Us, Canadian Tire, Shoppers Drug Mart, Tim Hortons et Starbucks.

La récompense la moins chère est une carte d'achat de 10 $ pour des cafés ou une salle de quilles.

À l'opposé, plusieurs employés ont reçu des cartes-cadeaux de 500 $ à dépenser chez Best Buy ou dans les magasins du centre commercial Rideau.

Un employé du secteur de la gestion des dépenses a même obtenu une carte de 50 $ à dépenser dans les LCBO, les SAQ ontariennes.

Les documents, remis deux mois après la date limite statuée par la loi sur l'Accès à l'information, détaillent les noms des employés, mais pas les raisons qui leur ont valu des centaines primes.

Ces programmes de récompenses ont un plafond de 500 $ par item.

L'an dernier, la controverse sur les récompenses aux employés a éclaté lorsqu'un député néo-démocrate a demandé à plusieurs ministères s'ils avaient acheté des billets pour des événements sportifs.

Tony Clement avait répondu que le Conseil du Trésor avait acheté à quatre employés des billets pour les Sénateurs d'Ottawa, d'une valeur totale de 1109 $ entre 2009 et 2011.

Le ministre Clement a interdit l'achat de billets pour des événements sportifs peu après que le député eut rendu cette information publique.

Le ministère des Affaires étrangères lui a emboîté le pas lorsqu'il fut révélé que des autorités avaient dépensé pour 69 498 $ en billets pour des parties de hockey et de baseball lors de voyage aux États-Unis, effectués entre 2006 et 2012, en bonne partie pour promouvoir les exportations canadiennes.

Une politique fédérale encourage les récompenses accordées pour le bon travail des employés, mais précise que «la reconnaissance n'a souvent aucun coût associé».

«La reconnaissance informelle et sans supplément de prix. Cela prend une minute », dit un document des ressources humaines sur le site Internet du Conseil du Trésor. La même page suggère par exemple aux gestionnaires de laisser une note sur le bureau d'un employé pour le remercier de son bon travail.

Une demande d'entrevue envoyée à la porte-parole du Conseil du Trésor la semaine dernière est restée sans réponse.

INOLTRE SU HUFFPOST

La réforme de l’assurance-emploi

Quelques controverses du gouvernement Harper

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.