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Énergie Est: La CAQ doit cesser de tenir un double discours

Le passage de cet oléoduc se résumera à faire transiter le pétrole sur notre territoire, transformant le Québec en autoroute de l'exportation du pétrole des sables bitumineux, nous laissant courir tous les risques de sécurité publique et les risques environnementaux, et ce, sans nous procurer d'avantages économiques.
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C'est avec surprise que j'ai pris connaissance de la lettre de la députée caquiste de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, qui reproche essentiellement au Parti Québécois d'avoir une position claire sur le dossier du projet d'oléoduc Énergie Est.

Car, disons-le, son parti, lui, n'en a aucune. Il n'est ni pour, ni contre, bien au contraire!

En fait, la position de la Coalition Avenir Québec (CAQ), c'est l'opportunisme. Se dire favorable à Énergie Est devant les milieux économiques, et se prononcer contre devant les citoyens affectés et les groupes environnementaux.

Pour justifier ce double discours, Mme Soucy plaide sa propre ignorance. Elle prétend attendre des améliorations majeures au projet, alors que la compagnie a récemment confirmé qu'elle en retirait la construction et l'opération d'un port au Québec.

Mme Soucy évoque, par exemple, le paiement de redevances qui pourrait rendre le projet acceptable aux yeux de la CAQ. Le Québec, comme province, n'a malheureusement pas la possibilité d'imposer une redevance sur le transport du pétrole. Par ailleurs, Mme Soucy devrait également savoir que cela viendrait enfreindre des accords de commerce canadiens sur la circulation des biens.

Le passage de cet oléoduc se résumera à faire transiter le pétrole sur notre territoire, transformant le Québec en autoroute de l'exportation du pétrole des sables bitumineux, nous laissant courir tous les risques de sécurité publique et les risques environnementaux, et ce, sans nous procurer d'avantages économiques. Rappelons de plus que nous n'avons aucune assurance qu'une seule goutte de ce pétrole sera utilisée par nos propres industries pétrochimiques.

On dirait bien que Mme Soucy confond le projet de pipeline Énergie Est de TransCanada et celui de l'inversion du flux du pipeline de la compagnie Enbridge.

Contrairement au projet de TransCanada, le pétrole transporté par Enbridge n'est pas voué à l'exportation. Il servira plutôt à alimenter les raffineries québécoises; on peut donc s'attendre à des retombées positives pour les entreprises de notre grappe pétrochimique, qui emploient plus de 60 000 personnes. En outre, dans le cas d'Enbridge, des contrats fermes d'une durée de 10 ans assurent que la majorité de l'approvisionnement de nos deux raffineries - Valero et Suncor - proviendra de ce pipeline. Aucun contrat ferme de ce type n'existe dans le cas du projet Énergie Est. De plus, comme le projet Enbridge utilise une canalisation déjà existante, aucune expropriation n'est nécessaire pour sa réalisation.

Dans sa lettre, Mme Soucy demande : «Est-ce que le Parti Québécois préfère favoriser le marché international plutôt que le marché canadien?» Or, c'est très exactement ce à quoi répond le projet d'inversion du flux de l'oléoduc d'Enbridge!

Encore une fois, la porte-parole caquiste ne fait qu'exposer ses propres lacunes dans la connaissance de son dossier...

Rappelons que lorsque le Parti Québécois était au pouvoir, il avait institué une commission parlementaire spéciale afin de vérifier chaque aspect du projet d'Enbridge, allant de la sécurité de la population aux impacts économiques et environnementaux. À la suite de cette commission, 18 conditions ont été imposées à Enbridge pour obtenir l'appui du gouvernement. La compagnie s'y est conformée.

Contrairement à la CAQ, le Parti Québécois a donc fait preuve de pragmatisme dans le dossier du transport de pétrole, en effectuant un examen sérieux du projet à la suite duquel nous avons très clairement indiqué notre opposition au projet Énergie Est.

J'invite maintenant Mme Soucy et sa formation politique à faire leurs devoirs correctement et, surtout, à cesser de jouer ce double jeu. La CAQ doit dire clairement à la population si elle est pour ou contre le projet de pipeline de TransCanada.

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