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Trois officiers de haut rang de la SQ font l'objet d'une enquête

Trois officiers de haut rang de la SQ font l'objet d'une enquête
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Trois ex-officiers de haut rang de la Sûreté du Québec (SQ) font l'objet d'une enquête ministérielle en lien avec des allégations de nature criminelle, selon des informations confirmées à Radio-Canada par le corps policier.

Il s'agirait, selon La Presse, de l'ancien directeur général de la SQ Richard Deschênes, ainsi que de Jean Audette et Steven Chabot, qui étaient responsables des enquêtes criminelles.

MM. Deschênes et Audette auraient été relevés de leurs fonctions dès que le nouveau patron de la SQ, Mario Laprise, a alerté le ministère de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, des allégations qui pesaient sur les trois policiers de carrière. Pour sa part, Steven Chabot est retraité de la SQ.

Les allégations visant les trois hommes concernent des dépenses inappropriées faites avec de l'argent d'un fonds secret destiné à des opérations policières.

Le ministre de la Sécurité publique a mis sur pied une équipe d'enquête, en vertu des nouvelles dispositions du projet de loi 12, composée de policiers à la retraite et de civils qui seront guidés par un procureur spécial.

En entrevue à La Presse Canadienne mardi soir, Jacqueline Aubé, l'attachée de presse du ministre Stéphane Bergeron, a déclaré que « s'il y a eu malversation, si les fonds publics ont été mal utilisés, il va y avoir des poursuites ». Mais personne n'a encore été condamné et la présomption d'innocence existe, a-t-elle tenu à rappeler.

Jacqueline Aubé a indiqué que le ministre de la Sécurité publique devrait commenter cette enquête en cours ce matin à l'entrée du conseil des ministres.

L'enquête sur ces hauts gradés de la SQ survient dans un contexte bien particulier. La Commission d'enquête sur l'octroi des contrats publics dans l'industrie de la construction (CEIC) - ou commission Charbonneau - a eu du mal à obtenir accès à d'importantes enquêtes menées par le corps de police au cours des dernières années, notamment l'enquête Diligence.

Cette enquête, qui portait sur l'infiltration du crime organisé dans le milieu de la construction, s'est avérée difficile et parsemée - selon des allégations persistantes - d'interférences et d'obstacles.

Fraîchement élu, le gouvernement du Parti québécois a remplacé l'ancien directeur de la Sûreté du Québec Richard Deschênes par Mario Laprise. Nommé par les libéraux en 2008 pour un mandat de 5 ans, M. Deschênes a vu son mandat écourté par le nouveau gouvernement.

Le ministre Bergeron avait justifié ce changement de garde, décrié par les libéraux, par l'expertise de M. Laprise avec le milieu du crime organisé. Ce dernier, qui travaille au sein de la SQ depuis plus de 26 ans, a notamment oeuvré au sein de l'escouade Carcajou, qui luttait contre les motards criminels.

Le PLQ minimise la situation

Le porte-parole du Parti libéral du Québec (PLQ) en matière de Sécurité publique, Robert Poëti, estime qu'il faut être prudent avant de parler d'actes criminels dans ce dossier. «C'est une enquête administrative à ce stade-ci, selon moi», explique M. Poëti.

L'ancien policier devenu député du PLQ souligne que les règles d'utilisation du fonds spécial pour les enquêtes pourraient expliquer les allégations qui ont mené à l'enquête ministérielle. «Cette enveloppe-là est très structurée, explique M. Poëti. C'est-à-dire que contrairement à une autre direction, vous ne pouvez pas déplacer l'argent pour l'utiliser pour acheter des voitures quand vous en avez besoin pour des bureaux.»

M. Poëti croit que l'utilisation de l'argent par la SQ pourrait poser problème. «Lorsqu'on fait une demande, on doit signer un document - qui a une valeur légale, évidemment - de là, peut-être, le fait de penser qu'il pourrait y avoir quelque chose de criminel. »

«Il y a une procédure à suivre, une procédure très encadrée en matière d'enquête criminelle, spécialement dans le compte des dépenses secrètes, estime M. Poëti. Et, s'il y a eu une demande de faite pour une situation particulière et ce n'était pas le cas, bien évidemment, il y a trois personnes qui ont signé pour ça. C'est la seule place, peut-être, qu'on pourrait aller pour parler d'acte criminel.»

M. Poëti croit que le nouveau directeur, Mario Laprise, a découvert des irrégularités dans la gestion de cette enveloppe budgétaire en prenant connaissance de l'état des lieux de la SQ après sa nomination à la tête du corps policier.

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