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Armes à feu: «Enregistrez-vous», plaide la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs

L'organisation est toujours contre le registre des armes à feu, mais aussi contre la désobéissance civile.
Alain Cossette, DG de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, était présent à l'annonce de la ministre Guilbault.
Assemblée nationale du Québec
Alain Cossette, DG de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, était présent à l'annonce de la ministre Guilbault.

QUÉBEC - La Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs souhaite toujours l'abolition du registre des armes, mais reconnaît que cette bataille ne sera pas gagnée de sitôt. Elle encourage donc ses membres à se conformer à la loi dans les prochains jours.

«Jamais, on ne va encourager la désobéissance civile, explique Alain Cossette, directeur général de la Fédération. On dit aux gens: enregistrez-vous. C'est à vous autres à décider quand vous allez le faire. Nous autres, on va recommander aux gens de se conformer aux lois.»

Mercredi, M. Cossette était présent aux côtés de la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault, qui annonçait des assouplissements à trois «irritants» de la Loi sur l'immatriculation des armes à feu. La coordonnatrice de Poly se souvient Heidi Rathjen, ainsi que le directeur général de la Sûreté du Québec Martin Prud'homme, étaient à leurs côtés.

La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, répond aux questions de l'opposition le 4 décembre 2018.
La Presse canadienne
La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, répond aux questions de l'opposition le 4 décembre 2018.

La ministre Guilbault déposera un projet de loi, au retour des travaux parlementaires, afin de modifier:

  • L'obligation de signaler le déplacement d'une arme pendant plus de 15 jours;
  • Le numéro d'immatriculation transmis sur demande à un agent de la paix;
  • La nécessité de fournir la mesure de la longueur du canon.

«Pensez à quelqu'un qui part chasser un mois dans le bois, ça devenait compliqué au 16e jour de devoir s'extirper du bois, trouver Internet et tout ça. On le comprend très bien. C'est la raison pour laquelle on va les accommoder», avance la ministre.

M. Cossette espère toujours que le nouveau gouvernement caquiste finira par abolir le registre, puisqu'il a été «à l'écoute de nos revendications». «Est-ce qu'on aura une écoute jusqu'au bout? On va laisser le temps», dit le représentant des chasseurs et pêcheurs.

La ministre Guilbault a assuré que le registre est là pour rester.

Les propriétaires d'armes ont jusqu'au 29 janvier pour se conformer à la loi et enregistrer leur arme en ligne ou par la poste. «Théoriquement», ceux-ci seront dans l'illégalité s'ils n'ont pas immatriculé leurs armes à partir du 30 janvier. Mais Mme Guilbault espère que cette date limite, dans quelques jours, ne rebutera pas les propriétaires d'armes.

«S'il y a des gens qui cherchent à s'inscrire après le 29 janvier, le service d'immatriculation des armes à feu va accueillir leur demande, va procéder à l'enregistrement. Parce qu'encore une fois ce qu'on souhaite, c'est qu'il y ait le plus de gens possible qui s'inscrivent», fait valoir la ministre.

En date du 22 janvier, le registre comptait 349 952 inscriptions, soit environ 22% des 1,6 million d'armes qui pourraient se trouver dans la province. Même si Mme Guilbault dénote une «hausse notable» ce mois-ci, il ne reste que quelques jours pour enregistrer des centaines de milliers d'armes.

Une ex-ministre libérale peste contre le registre

Huit députés, dont sept élus de la Coalition avenir Québec, s'étaient opposés à la Loi sur l'immatriculation des armes à feu, adoptée par l'Assemblée nationale en juin 2016.

Mais ils n'auraient pas été seuls. Selon Julie Boulet, ex-ministre du gouvernement Couillard, «tous les députés (libéraux) des régions étaient contre la mise en place de ce registre-là» à l'époque. Elle a tenu ces propos le 14 janvier dernier à l'antenne du 106,9 FM en Mauricie.

Notons que la grande majorité des députés libéraux des régions ont perdu leur siège lors des élections du 1er octobre dernier.

L'ex-ministre libérale du Tourisme, Julie Boulet, affirme que les députés des régions, dont elle faisait partie, étaient contre le registre des armes à feu.
La Presse canadienne
L'ex-ministre libérale du Tourisme, Julie Boulet, affirme que les députés des régions, dont elle faisait partie, étaient contre le registre des armes à feu.

Mme Boulet a ajouté que, selon elle, le registre actuel est un «échec», vu le faible taux d'inscriptions et elle voit mal comment les policiers pourront contrôler les propriétaires d'armes.

«Est-ce qu'ils vont rentrer dans les maisons des gens pour savoir si telle personne a des armes? C'est ingérable», a-t-elle dénoncé dans sa chronique sur l'actualité.

À l'heure actuelle, les partis d'opposition à l'Assemblée nationale ont tous assuré au gouvernement Legault leur pleine collaboration afin de conserver le registre des armes à feu.

Le député péquiste de Bonaventure, Sylvain Roy, a salué les modifications prévues puisqu'elles correspondent aux propositions qu'il avait faites à la suite d'une tournée panquébécoise à ce sujet. Il juge que celles-ci sont essentielles «pour rendre le registre acceptable socialement auprès des chasseurs».

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