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«C'est un privilège d'être élu député»: entrevue avec le doyen de l'Assemblée nationale François Gendron

«C’est un privilège d’être élu député»
Parti Québécois

S'il est élu demain, le député péquiste d'Abitibi-Ouest François Gendron pourrait devenir le député qui a siégé le plus longtemps à l'Assemblée nationale. Cet exploit appartient jusqu'à maintenant à Gérard D. Lévesque, député libéral de Bonaventure, qui a siégé plus de 37 ans et cinq mois sans interruption.

«On ne va pas en politique pour battre des records», lance d'entrée de jeu le député d'Abitibi-Ouest, François Gendron, en entrevue téléphonique.

Ancien professeur en mathématique dans son coin de pays, François Gendron a toujours eu la fibre engagée et militante. À preuve, quand il a décidé en 1976 d'accepter de représenter la jeune formation politique de René Lévesque en Abitibi-Ouest, rien ne lui laissait présager à l'époque qu'il deviendrait, des années plus tard, le doyen de l'Assemblée nationale.

36 ans plus tard

«J'allais en politique en 1976 pour un seul mois. Le Parti québécois ne croyait pas à ses chances de gagner la circonscription à l'époque. Je me suis donc offert pour être candidat, car je pensais que mon passage en politique serait court», ironise-t-il.

«Je venais de passer quelques années à m'impliquer dans ma région. J'avais promis à ma femme d'être plus présent. Mais ce n'est pas ça qui s'est passé», ajoute-t-il, la voix serrée d'émotion.

Témoin privilégié de l'évolution politique du Québec des quarante dernières années, le plus beau souvenir du député d'Abitibi-Ouest reste une visite du chef péquiste de l'époque, René Lévesque, lors de sa première campagne électorale.

«Je me souviens d'un moment surtout, quand René Lévesque est venu en Abitibi en 1976. Il m'appelait "le jeune". Au moment de prendre l'avion je lui ai dit : Monsieur Lévesque, je pense que j'ai vraiment des chances. Il m'a regardé et il n'a rien dit. Mais, à la moitié des marches (avant d'entrer dans l'avion), il s'est retourné et il m'a dit : "le jeune... moi aussi je pense que j'ai des chances"», décrit François Gendron, visiblement très marqué par se souvenir, digne d'une impression prophétique.

Un privilège

Au cours de ces 10 mandats comme député, François Gendron a toujours trouvé le travail d'élu stimulant. «C'est un privilège d'être élu député et, malgré les années, je n'ai jamais remis en question de mon implication», dit-il, avouant toutefois qu'il y a eu des moments plus pénibles que d'autres.

«Je suis très contente d'avoir fait parti du premier cabinet de René Lévesque à titre de whip adjoint du gouvernement et aussi comme ministre de la Fonction publique», explique François Gendron.

Sa plus belle campagne électorale est celle de 1981, un moment marquant dans l'histoire politique du Québec, où le Parti québécois venait de faire face à une défaite crève-cœur lors du premier référendum sur la souveraineté du Québec.

«En 1981, les gens étaient heureux de notre bilan et ce que nous avions réussi à faire. On se sentait stimulé, engagé et on se sentait surtout porté par la population», décrit-il.

Au cours de ses années en politique, François Gendron a occupé sept ministères, en plus de plusieurs autres postes à l'Assemblée nationale. Il a aussi été chef par intérim du Parti québécois, après le départ d'André Boisclair.

À 68 ans, après avoir consacré sa vie à la politique, François Gendron n'est pas prêt à accrocher ses patins. «Quand j'étais jeune, je me souviens d'avoir dit à mon père : "un jour je vais faire de la politique"», conclut-il, serein.

François Gendron possède déjà plusieurs records à l'Assemblée nationale. Par contre, l'élection d'un gouvernement minoritaire pourrait compliquer les choses à cause des risques d'élections précipitées.

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