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Pour une équipe nationale dans chaque discipline sportive

Le Québec est doté d'une grande élite sportive. Cependant, dilués dans le reste du Canada et victimes de discrimination avérée, ses athlètes arrivent difficilement à être sélectionnés pour les plus hauts échelons. Les nations non souveraines comme le Québec ont pourtant, ailleurs dans le monde, une place de choix dans les compétitions sportives internationales.
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« Le sport a le pouvoir de changer le monde. Il inspire, il unit les gens comme peu d'autres choses peuvent le faire. Il parle à la jeunesse une langue qu'elle comprend. »

- Nelson Mandela

Le décompte avant l'ouverture des Jeux olympiques à Sotchi est maintenant amorcé. Dans quelques jours, les nations se rangeront derrière leurs espoirs sportifs respectifs. Ces derniers porteront les aspirations des peuples du monde entier.

Les Canadiens et les Québécois ne demeureront pas en reste. On connaît en effet l'habituelle performance de nos athlètes aux Jeux olympiques d'hiver. Tous les quatre ans, de grands rêves sont placés en eux.

Les JO laisseront toutefois un goût amer dans la bouche des Québécois cette année. Qui, au Québec, ne s'est pas insurgé contre la décision d'Équipe Canada d'avoir laissé Martin St-Louis pour compte? Le 12e pointeur au classement de la Ligue nationale de hockey n'avait-il donc pas les capacités nécessaires pour représenter le pays? Le principal intéressé a eu tôt fait de répondre à cette question par la bouche de ses canons: lors du match suivant la décision controversée d'Équipe Canada, il a compté quatre buts en 22 minutes. Au terme de la semaine suivante, il a décroché la première étoile de la semaine dans la LNH. La question était alors sur toutes les lèvres: mais pourquoi diable un joueur de si haut calibre, dont les succès se répètent année après année, a-t-il été ignoré?

Sans vouloir tomber dans la théorie du complot ou élaborer une conclusion simpliste, on ne peut passer outre une caractéristique fondamentale de l'identité de Martin St-Louis: sa langue maternelle. La question vaut au moins la peine d'être soulevée, car il faut dire que les situations du genre, où les francophones sont relégués à un rang inférieur au pays, ne remontent pas à hier. Qui ne se souvient pas - pour l'avoir vécu ou entendu - du combat qu'a mené le grand Maurice Richard à cet égard. Au journal La Presse en 1986, il disait justement que «les francophones sont nettement désavantagés et se doivent d'être meilleurs que les autres pour réussir dans la LNH.» Cette citation parle d'elle-même. La conclusion qu'on en tire ne sort par ailleurs pas de nulle part. Ces faits ont été largement corroborés par de multiples études universitaires au fil des ans (Marple 1975, Coulombe et Lavoie 1985, Lavoie 1998, Longley 2001, ...). Chez les dirigeants du monde du hockey, on justifie la situation par «le style de jeu différent» des joueurs francophones, excuse ridicule s'il en est. En effet, plus de 42% des Québécois francophones qui ont joué plus de 200 matchs dans la LNH entre 1970 et 2009 ont remporté des honneurs individuels, ce qui est énorme. S'ils ont un style de jeu différent - moins canadian -, il va donc sans dire que cela semble être pour le mieux.

Le Québec est doté d'une grande élite sportive. Cependant, dilués dans le reste du Canada et victimes de discrimination avérée, ses athlètes arrivent difficilement à être sélectionnés pour les plus hauts échelons. Dans ces conditions, il serait pour le moins intéressant que le Québec se dote d'une propre équipe nationale, et ce dans chaque discipline sportive. Cela représenterait un avantage indéniable tant pour les athlètes eux-mêmes que pour leurs entraîneurs, en raison du niveau de compétition et de la visibilité accrue dont ils bénéficieraient dès lors. Cela profiterait également aux Québécois dans leur ensemble, puisque le sport porte en lui une forte solidarité et cultive l'esprit rassembleur d'une population. Avec une équipe nationale, nous devenons nous tous des Québécois, n'eût égard à l'origine ethnique de chacun.

Les nations non souveraines comme le Québec ont, ailleurs dans le monde, une place de choix dans les compétitions sportives internationales. La majorité d'entre elles a en effet ses propres équipes, qu'on pense à l'Écosse, au Pays de Galles, à la Wallonie, à Tahiti, à Gibraltar, à Porto Rico, et j'en passe. Certaines sont même membres de la FIFA, dont le championnat est l'un des plus grands événements sportifs de la planète, sinon le plus magistral au monde. Douze d'entre elles ont même l'autorisation de participer aux Jeux olympiques. On constate de ce fait que Québec est bien en retard sur le plan sportif par rapport à toutes ces nations non souveraines. Il en va donc de combler ce retard et de mettre en place, pas à pas, nos propres équipes nationales dans chaque discipline sportive. C'est précisément ce que cherche à faire la Fondation Équipe-Québec, mise sur pied par Robert Sirois, ancien hockeyeur ayant accumulé 212 points en 286 parties jouées dans la LNH, et André Matteau, scénariste et ancien producteur de télévision.

Vous n'avez jamais entendu parler de cette fondation? Rassurez-vous, cela est normal. Son assemblée de fondation a eu lieu ce samedi 25 janvier, sans journalistes invités, mais néanmoins en compagnie de personnalités de marque: Bernard Landry, premier ministre du Québec de 2001 à 2003, Bruny Surin, champion du monde au 60 m (1993, 1995) et au 4 x 100 m (1993 à 1997), ainsi que plusieurs jeunes athlètes prometteurs. La première conférence de presse est prévue pour le 13 mars prochain. En attendant, il faut grossir les rangs des membres pour donner des moyens à cette superbe initiative citoyenne. Un nombre de plus en plus élevé de membres confère davantage de crédibilité auprès du gouvernement, est plus attractif pour les commanditaires, etc. Bref, l'effet pyramide est à ne pas négliger.

Les premiers projets de la Fondation Équipe-Québec concernent l'organisation de Coupes Québec des Nations, notamment en athlétisme et en volley-ball. C'est un début pouvant mener loin. Les possibilités sont grandes et dépendent en grande partie de la volonté des Québécois. Le gouvernement du Québec peut évidemment appuyer le projet, le subventionner - ce qu'un gouvernement du Parti québécois ne manquera sans doute pas de faire - mais il demeure que ce désir doit avant tout émaner du peuple lui-même.

Pour faire un don à la Fondation Équipe-Québec, c'est ici. En contribuant par un montant d'au moins 20 $, vous recevrez un numéro de membre via courriel et serez de ce fait abonné à l'Info-journal mensuel, en plus de recevoir un rabais équivalent à 15 % sur les futurs événements et sur les articles offerts à la boutique en ligne de la Fondation Équipe-Québec (le site web est présentement en construction).

M. Robert Sirois sera en outre présent à l'Université de Montréal ce jeudi 30 janvier sur l'heure du midi afin de présenter ce projet des plus mobilisateurs. La conférence aura lieu au pavillon du 3200, rue Jean-Brillant, au local B-0215 de 11h40 à 12h40. L'entrée est libre et gratuite.

Lien vers l'événement Facebook par ici.

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