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Être parents ou faire son gros possible

Le livre «Faire son gros possible» parle avec tendresse de ce qui se passe dans les coulisses de la parentalité, sans tabous, pour nous déculpabiliser.

Charge mentale, lâcher prise, pression sociale, ce sont des termes (tendance) que l’on associe inévitablement à la parentalité. Parce que oui, ne nous voilons pas la face, ce n’est pas simple d’être parents, mais tellement merveilleux..., mais complexe.

C’est à ce sujet vaste et parfois épineux que s’attaquent les soeurs Stratis, Josiane et Carolane, dans cet ouvrage intitulé Faire son gros possible aux Éditions Cardinal. Un recueil de témoignages de parents, ponctué de textes signés par elles, avec cette franchise et cette transparence qui les caractérisent.

Faire son gros possible
Éditions Cardinal
Faire son gros possible

Les jumelles se sont faire connaître via leurs blogues Ton Petit Look et TPL Moms, qu’elles ont créés il y a respectivement neuf et cinq ans, et dont elles se sont dissociées il y a peu.

Sans filtres

«Cela fait longtemps qu’on voulait écrire un livre sur la parentalité, mais qui ne soit pas le fruit de l’exaspération. Notre désir était de vraiment donner la chance à ces femmes et hommes qui n’ont pas de tribune de pouvoir témoigner», explique Josiane Stratis.

C’est un recueil qui raconte ce qu’est être parents, loin du prisme des médias sociaux et des filtres flouteurs et magnifiants. Ici, on parle avec tendresse de ce qui se passe dans les coulisses de la parentalité, sans tabous. Rupture, dépression, maladies, deuils, joies, peines, on flirte avec tous ces états au fil des pages, petits miroirs de la vraie vie. Autant de vécus partagés qui vont réconcilier les parents qui s’infligent ces autoflagellations mentales «j’en fais pas assez, pas assez bien... », qui alourdissent le coeur. Parce que non, vous n’êtes pas les seuls à ressentir ces émotions qui assaillent, terrassent, ou font bondir de joie.

«J’aime beaucoup ce texte qui raconte la première escapade avec des enfants, une première longue fin de semaine qui se révèle désastreuse. L’invitée surprise, une gastro qui terrasse toute la petite famille pendant trois jours, et sous la pluie en prime! Cela démontre bien que peu importe ce qu’on fait, il y a des belles photos à l’avant, mais à l’arrière-plan il se joue des scènes qu’on ne maîtrise pas», confie Josiane Stratis.

Désir de transparence

«Tout ce que vous auriez dû savoir avant d’embarquer dedans» est l’une des phrases prémisses qui pose bien le coeur du discours. Nous parle-t-on avec franchise de la maternité? Si l’on exclut les ouvrages médicaux, pédagogiques et autres manuels de psycho, a-t-on vraiment accès aux vraies choses de la parentalité?

«Quand j’ai accouché, personne ne m’a dit que mon bébé allait me faire caca dessus - et ce quasi dès les premières secondes. Je pense que les gens se gardent un devoir de réserve comme si ça allait faire peur. Mais non! Ça ne changera pas l’envie des gens de faire des enfants. Il y a une façon de parler de tout, et ce n’est pas négatif de les verbaliser. Pas pour faire peur, mais pour informer», Josiane Stratis.

C’est ainsi que l’on peut lire le récit de Carolane qui a accouché dans sa salle de bain, épisode traumatisant. Et ces lignes émouvantes signées Josiane, qui relate la dépression qui l’a terrassée cette année et qu’elle traite. «Dans la vie, il faut savoir demander de l’aide, c’est beau!», est l’un des messages qui revient en fligrane ou clairement revendiqué.

«J’ai vite compris, même avant les diagnostics que je ne pouvais pas me comparer aux autres mamans, que ça allait toujours me rendre malheureuse. Je ne suis pas capable de faire comme les autres, c’est impossible. Mon cerveau ne comprend pas les étapes. Je me mets de la pression moi-même chaque jour, je ne peux pas vivre avec celle des autres. Ça, non», extrait de Faire son gros possible.

Un recueil qui fait du bien et qui parlera certainement à ces nombreux parents qui s’interrogent ou se comparent inconsciemment... aux autres (en se rabaissant). Non, vous n’êtes pas les seuls!

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