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Une manifestation contre l'austérité calme et festive

Des étudiants et des enseignants dans la rue contre l'austérité

Ils ont marché et protesté par dizaines de milliers à mi-journée jeudi, étudiants, professeurs de l'UQAM et syndiqués, tous unis par l'idée qu'il faut lutter contre l'austérité imposée par le gouvernement de Philippe Couillard. Cette manifestation imposante s'est déroulée dans le calme et même dans une ambiance festive et bon enfant, en plein coeur de Montréal.

C'est en scandant le slogan « Le peuple uni jamais ne sera vaincu » que les manifestants ont entamé leur marche, vers 13 h 30. « Crions, plus fort, pour que personne ne nous ignore » et « À qui la rue? À nous la rue », ont-ils scandé encore.

Manifestation contre l'austérité à Montréal, 2 avril 2015

Manifestation contre l'austérité à Montréal, 2 avril 2015

Les policiers ont assuré une présence constante, mais discrète. Certains ont demandé à des manifestants de retirer le masque qu'ils portaient. Un hélicoptère de la Sûreté du Québec appuyait la surveillance assurée par le SPVM.

Certaines personnes, qui ont tenté de poursuivre leur action, une fois la manifestation terminée, ont été dispersées par les policiers.

La lutte ne fait que commencer

Les marcheurs protestaient notamment contre le fait que le dernier budget du ministre des Finances n'a haussé l'enveloppe des ministères de l'Éducation et de la Santé que de 0,2 et 1,4 % respectivement. Cela entraînera inévitablement d'autres compressions, même après l'atteinte de l'équilibre budgétaire, puisque ces augmentations ne permettent pas de couvrir les hausses normales de la croissance des coûts dans ces ministères.

« La lutte contre l'austérité va être menée durant les années à venir. Aujourd'hui, on veut lancer un message clair au gouvernement que, s'il continue à s'entêter, d'appauvrir l'entièreté de la population et nos écosystèmes, et de museler la base sociale populaire qui tente de se faire entendre aujourd'hui, il y aura un mouvement social d'envergure. On n'entend pas se faire intimider ni reculer. »

— Fannie Poirier, membre du comité Printemps 2015

Un rassemblement auquel participent divers groupes d'intérêt

L'une des porte-parole du comité Printemps 2015, Fanny Poirier a rappelé que les étudiants n'étaient pas seuls dans la rue puisque des membres du corps professoral de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) s'y retrouvaient également, de même que des syndicats locaux et des membres de groupes communautaires. Elle souligne que le milieu syndical se prépare en prévision de la manifestation du 1er mai.

Les étudiants ont tenu à démontrer qu'ils avaient l'appui des syndicats, notamment avec la présence d'un représentant de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). « Nous, on croit en la base syndicale et on sait qu'elle se prépare », indique Mme Poirier.

« C'est l'entièreté de la population qui est frontalement attaquée en ce moment par les mesures d'austérité », avance Mme Poirier. Les étudiants se défendent de présenter des revendications vagues et imprécises. « On veut une société différente de celle que propose le gouvernement », ajoute M. Dansereault-Olivier.

« Cette austérité n'a pas de sens, cette austérité fait mal au Québec, fait mal aux services publics et, par conséquent, aux Québécois. »

— Manon Massé, députée de Québec solidaire

La porte-parole de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE), Camille Godbout, a tenu le même discours que ses collègues de Printemps 2015, déplorant que le gouvernement libéral fasse reposer le fardeau de l'atteinte du déficit zéro et de la dette sur le dos des contribuables.

Les manifestants estiment que le gouvernement devrait plutôt puiser des revenus supplémentaires en taxant les revenus des banques, des grandes entreprises et en ajoutant des paliers d'imposition pour les mieux nantis.

Profs de l'UQAM dans la rue

Sans convention collective depuis près de deux ans, les professeurs de l'UQAM ont décidé de rejoindre leurs étudiants dans la rue.

Après avoir tenu une manifestation locale aux abords de l'UQAM, les professeurs ont grossi les rangs des manifestants anti-austérité au centre-ville de Montréal.

La présidente du syndicat des professeurs de l'UQAM, Michèle Nevert, déplore la lenteur des négociations avec la direction de l'établissement. Elle dénonce notamment la position de la direction qui refuse d'aborder les questions financières sous prétexte du contexte de compressions budgétaires imposées par le gouvernement provincial.

« Ce que le recteur de l'université est en train de faire, c'est de suivre la politique gouvernementale d'appliquer des compressions budgétaires dans les universités », a déclaré Mme Nevert en entrevue à ICI RDI.

« Nous constatons que notre recteur - qui avait pourtant dit qu'il ne serait jamais l'agent du gouvernement - s'est transformé en bras droit du ministère et qu'il impose ses compressions dans les unités académiques. »

— Michèle Nevert

Mme Nevert dénonce la volte-face du recteur, qui soutenait auparavant qu'il fallait augmenter le corps professoral et qui tient désormais un discours diamétralement opposé. Il prône maintenant une diminution du corps professoral et une augmentation du nombre d'étudiants par classe, selon Mme Nevert.

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