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Fabian Saul en résidence à Montréal pour son premier roman (ENTREVUE)

Fabian Saul en résidence à Montréal pour son premier roman (ENTREVUE)
Courtoisie

Flâner – verbe intransitif: se promener sans but, sans hâte et sans objet déterminé.

Flâneur: mot utilisé par Charles Beaudelaire pour désigner l’artiste indépendant et passionné, «que la langue ne peut que maladroitement définir».

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Fabian Saul, lui, se fie à Walter Benjamin pour donner au flâneur une dimension moderne, personnage intégré dans une ville cosmopolite. À 28 ans, ce Berlinois est co-fondateur de Flâneur, un magazine au concept inédit: consacrer un numéro entier à une rue. En janvier 2014, lui et son équipe ont sillonné la rue Bernard en long, en large et en travers, côtoyé ses riverains et commerçants pendant deux mois pour livrer une belle édition exploratoire.

De cette première expérience dans le Mile End, en découle une deuxième dans la globalité de Montréal. Fabian Saul est en résidence au Goethe Institut depuis le mois de juillet, où il écrit son premier roman. «Cela fait six ans que je travaille sur ce livre et Montréal correspond parfaitement à ce projet, donc je suis revenu. J’avais déjà pensé presque toutes les scènes et je suis en train de les adapter à ce contexte, le processus est long».

Donc, si je comprends bien, ce premier roman se déroule à Montréal? Il hésite, puis infirme: «le livre n’a pas de ville spécifique, Montréal n’est pas nommée à proprement parlé, elle représente une structure et l’ouvrage s’appuie sur une réduction de ce contexte au maximum, pour laisser apparaitre ay personnage à la fois son potentiel et une dimension cauchemardesque».

Outsider

Dans ce livre en constante évolution, le personnage (l’auteur?) erre et se cherche au contact de l’espace urbain. «Le contexte d’une ville nouvelle est relié à la notion du Rêve Américain, pas d’un point de vue patriotique mais avec l’idée de laisser derrière d’où l’on vient, son pays paternel et sa langue maternelle, et plonger dans un autre monde, recréer une certaine identité. En quelque sorte, c’est ce qui attire les gens à venir ici». Il développe son idée de la métropole: «Aux États-Unis, tu dois être américain. Au Canada, je trouve cette acceptation des autres cultures. Même si Montréal est une ville qui lutte pour une identité, une langue, la réalité est qu’une personne sur trois ne parle ni anglais, ni français, mais sa propre langue ce qui donne une identité encore plus complexe et plus belle.»

Depuis le début de sa résidence, Fabian marche de Frontenac à Concordia, du Plateau au Mile End, il s’arrête dans les cafés pour écrire, et repars. Il glane des expériences sensibles et sensitives: «En tant qu’Européen, je peux travailler avec la ville comme matériel, j’arrive avec ma curiosité et mon personnage est étranger comme moi. Je me concentre par exemple sur les différents langages que j’entends autours de moi, ça influence mon écriture d’un point de vue des sonorités. Résultat : ça donne une écriture où cet aspect prime au détriment de la grammaire. Il sera question de sens et de rythme. Je transporte cette musicalité sur le papier», explique le jeune homme qui est aussi compositeur.

Fabian Saul restera à Montréal tout le mois de septembre et profitera de sa résidence pour donner trois ateliers autours du processus de création les 4 et 5 septembre au Goethe-Institut et le 9 septembre à la librairie Drawn et Quaterly.

Entrée libre mais places limitées. Réservation: kultur@montreal.goethe.org ou 514 499 0150 ext. 1o7

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