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Face-à-face Charest-Legault: les réactions de la société civile

Les réactions de la société civile
CP

Invités à livrer leurs impressions sur le deuxième duel opposant cette fois Jean Charest à François Legault, quatre acteurs préoccupés par les thèmes de la soirée se sont dits déçus du peu de place accordée aux véritables enjeux d’avenir qui intéressent les Québécois. Ils déplorent d’ailleurs que les chefs aient trop souvent évoqué le passé, plutôt que d'avoir parlé d'avenir.

La formule du face-à-face sur les ondes de TVA est simple: une heure entre deux chefs de partis politiques pour parler de quatre thèmes qui sont l’économie, la gouvernance, les politiques sociales, la question nationale et l’identité.

Pour Françoise Bertrand, présidente-directrice générale des Chambres de commerces du Québec, le débat de ce soir a surtout permis de découvrir deux visions économiques différentes : une préconisant une plus grande intervention de l’État et celle du statu quo.

«On est inquiet de la situation des finances publiques, de même que nous sommes inquiets de la situation des dépenses de l’État», dit-elle d’entrée de jeu, à chaud quelques minutes après le débat.

Intéressée par les nouvelles idées économiques, Mme Bertrand s’est tout de même dite préoccupée par les propositions de la Coalition avenir Québec (CAQ). Selon elle, le chef de la CAQ brosse un tableau trop noir de la situation, qui ne reflète pas la réalité.

«M. Legault propose une économie beaucoup plus nationaliste. Il faut participer à l’économie mondiale et il faut accepter qu’il va y avoir des profits, mais aussi des pertes», dit-elle.

Mme Bertrand remet en question la volonté de la CAQ de faire intervenir l'État pour créer une économie d’entrepreneurs. «M. Charest défend son bilan et propose la continuité», remarque-t-elle.

L’éducation, absente du débat

Pour sa part le président Fédération autonome de l’enseignement, Pierre St-Germain, déplore le peu de place accordée à l’éducation lors du duel. Un enjeu pourtant crucial pour l’avenir de la jeunesse québécoise, dit-il.

«Malgré les efforts de Pierre Bruneau [l’animateur] pour parler du décrochage scolaire, les débats ont rapidement glissé vers la corruption et la collusion. Ils ont à peine effleuré la question des structures», dénonce Pierre St-Germain. Il rappelle que la CAQ propose l'abolition des commissions scolaires.

Dans le même sens, M. St-Germain s’est dit déçu du peu de réponses concernant les enjeux tels que le taux de diplomation, le financement du réseau scolaire, de même que le décrochage. «Il n’y a aucune mesure qui a été expliquée ce soir pour améliorer le système scolaire», déplore-t-il.

Les grands oubliés

Parmi les autres absents du débat de mardi soir, on retrouve la question de l’environnement. Cette absence déçoit le directeur de Greenpeace, Nicolas Mainville, qui estime que l'enjeu préoccupe et mobilise les Québécois.

«Très décevant, je m’attendais à plus. Je pensais qu’en 2012 on pouvait parler de sujets plus mobilisateurs», dénonce-t-il, indiquant que les deux politiciens sont passés à côté d’une belle opportunité.

Sur la question de l’identité, dernier thème du débat, le président de la Société Saint-Jean-Baptiste, Mario Beaulieu, s’est dit surpris d’entendre le chef de la CAQ parler de défense de la langue française et de culture. «Ça ne correspond pas du tout à son programme», ironise-t-il.

Dans le même sens, M. Beaulieu, explique que les données présentées par Jean Charest sur la situation de la langue, notamment à Montréal, ne reflètent pas la réalité. «Il faut un renforcement de la loi 101», conclut-il.

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