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Face au coronavirus, Biden et Harris prévoient l'inverse de Trump

Alors que la crise du coronavirus a fait plus de 230 000 morts aux États-Unis, Joe Biden et Kamala Harris en ont fait une priorité.
Joe Biden et Kamala Harris, ici sur la scène installé à Wilmington pour leur première apparition après leur victoire, ont dévoilé leur plan anti-Covid.
ASSOCIATED PRESS Photo/Andrew Harnik
Joe Biden et Kamala Harris, ici sur la scène installé à Wilmington pour leur première apparition après leur victoire, ont dévoilé leur plan anti-Covid.

Il n’a pas fallu plus de 24 heures après qu’ils ont été donnés vainqueurs de l’élection présidentielle américaine 2020. Les équipes de Joe Biden et Kamala Harris ont lancé ce dimanche 8 novembre 2020, un nouveau compte Twitter «Transition46» (46 pour 46e président des États-Unis), ainsi qu’un nouveau site internet intitulé «Build Back Better» (“Mieux reconstruire»).

Sur cette plateforme, le futur président et sa vice-présidente dévoilent leurs priorités pour les premiers mois de leur mandat: égalité pour les minorités, relance de l’économie, changement climatique, et surtout la crise du coronavirus, dont la gestion par Donald Trump a été largement décriée.

Dans son discours de victoire, Joe Biden avait déjà promis le lancement d’une future cellule de crise, composée de scientifiques et d’experts, et qui sera chargée de bâtir un «plan qui entrera en vigueur dès le 20 janvier 2021», jour de son investiture.

Force est de constater qu’en la matière, Joe Biden et Kamala Harris se démarquent largement de leurs prédécesseurs, promettant en premier lieu d’écouter toujours la science. Au début du mois, un sous-comité de crise dédié au coronavirus de la Chambre des représentants, à majorité démocrate, a dévoilé un rapport montrant qu’à 50 reprises environ, les recommandations des scientifiques épaulant l’administration Trump ont été écartés. Une situation régulièrement illustrée par les tensions entre le président républicain et son proche conseiller face à la COVID, le docteur Anthony Fauci. En mars dernier, alors que ce dernier prévient que la crise va durer, Donald Trump balaye les risques et assure que le virus «va s’en aller».

L’immunologue avait même été empêché de témoigner devant le Congrès en avril, quand il ne lui était tout simplement pas interdit de s’exprimer dans les médias. À cet égard, le nouveau président élu et sa colistière assurent qu’ils autoriseront les scientifiques et les membres de l’administration à s’exprimer librement, «de manière non-censuré».

De la même façon que Donald Trump a été accusé d’instrumentaliser la science à des fins politique, le duo démocrate promet de redonner plus de place au CDC en matière de consignes et de stratégie en matière de confinement et de distanciation. Le républicain avait de son côté multiplié les pressions sur l’agence afin qu’elle modifie ses conseils sur la réouverture des écoles.

Protéger les plus vulnérables

Aux États-Unis, où plus de 230 000 personnes sont mortes, 80% des décès liés au coronavirus ont touché les plus de 65 ans. En parallèle, de nombreuses études ont montré que l’épidémie avait également particulièrement frappé les minorités ethniques et raciales. À titre d’exemple, à la mi-avril dans le Michigan, 49% des personnes hospitalisées étaient des Afro-Américains, alors qu’ils ne représentent que 12,3% de la population. Des chiffres qui font eux-mêmes échos à ceux du CDC, qui en mars 2020 estimaient également que les Afro-Américains étaient surreprésentés dans les hospitalisations en Géorgie.

Un problème auquel Joe Biden et Kamala Harris veulent répondre en lançant un «un groupe de travail COVID-19 sur les disparités raciales et ethniques (...) pour formuler des recommandations et surveiller les disparités dans la santé publique et la réponse économique. À la fin de cette crise sanitaire, il se transformera en groupe de travail permanent sur les disparités raciales et les maladies infectieuses».

Travailler étroitement avec les États

Par ailleurs, alors que Donald Trump n’a mis son masque qu’avec parcimonie et a laissé tout le loisir aux États de décider de leur approche face à l’épidémie, Joe Biden entend continue à encourager les gouverneurs et les autorités locales à le rendre obligatoire. Au niveau fédéral d’ailleurs, Donald Trump s’est souvent montré réticent à débloquer des fonds pour les États afin de les aider à lutter contre l’épidémie. Il avait notamment estimé en mai dernier que l’augmentation du financement fédéral pour aider les États était injuste pour les républicains, «parce que tous les États qui ont besoin d’aide sont dirigés par des démocrates dans tous les cas.» Le duo Biden-Harris assure de son côté qu’il mettre en place «un fonds renouvelable pour les gouvernements des États et les collectivités locales afin de contribuer à prévenir les insuffisances budgétaires, qui pourraient amener les États à faire face à des coupes importantes au niveau des enseignants et des premiers intervenants».

Enfin, sur le plan international, les deux nouveaux élus promettent de rétablir une relation avec l’Organisation mondiale de la santé qui, «si elle n’est pas parfaite, est essentielle pour coordonner la réponse mondiale face à la pandémie». Ils devraient également restaurer le National Security Council Directorate for Global Health Security and Biodefense, lancé par Barack Obama en 2015 après la crise Ebola et qui devait permettre de préparer les États-Unis à une pandémie. Ce conseil avait été largement restructuré en 2018.

Ce texte a été publié originalement sur le HuffPost France.

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