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Facebook s'excuse d'avoir supprimé une photo d'enfants dans des camps de concentration

Le réseau social a été interpellé par le Anne Frank Center for Mutual Respect.

CENSURE - Facebook, qui rassemble plus de 2,2 milliards d'utilisateurs, a supprimé un post mis en ligne par le compte du "Anne Frank Center for Mutual Respect". Celui-ci dénonçait le fait que seuls dix Etats ont instauré l'enseignement de l'histoire de l'holocauste juif dans les écoles aux Etats-Unis. (Et que plus de 45% des Américains ne savent pas citer un seul nom de camps de concentration nazis).

Ce n'est cependant pas le propos qui posait problème, mais la photographie qui l'accompagnait. Elle représentait des enfants nus, rachitiques après avoir passé des mois dans les camps de concentration nazis. Malgré son intérêt historique, la photo ne respectait pas les règles de Facebook qui interdisent la diffusion de photographies de mineurs nus.

Le compte de l'organisation a immédiatement interpellé le réseau social en public afin qu'il restaure la publication. Mais il y a un autre détail qui les a choqué et qui pour eux, dépasse cette histoire. "Bonjour Facebook, vous avez enlevé notre post sur la nécessité d'une éducation sur l'holocauste car il violait apparemment votre règlement. Vous ne nous avez pas donné de raison, mais vous continuez d'autoriser des pages sur le déni de l'holocauste. Cela n'est-il pas un peu hypocrite?"

Facebook s'est tout de même excusé après avoir restauré le post en question et a expliqué que cette histoire n'avait aucun rapport avec le message en lui-même. "Comme notre règlement l'explique, nous n'autorisons pas les utilisateurs à poster des images d'enfants nus. (...) Mais nous reconnaissons que la photographie partagée par le 'Anne Frank Center' a une valeur historique importante," a déclaré une porte-parole du réseau social au site "The Verge".

Cela n'a cependant pas calmé la représentante du "Anne Frank Center", Alexandra Devitt, qui a maintenu sa position dans une réponse au site. "Si Facebook est sérieux envers son règlement, il devrait commencer à pénaliser les pages promulguant le déni de l'holocauste juif et pas les organisations qui tentent d'éduquer les gens sur les discriminations, les faits et l'histoire."

Une "erreur" récurrente

Ce n'est pas la première fois que Facebook commet un faux-pas. En 2016, le réseau avait également supprimé la photographie de l'artiste Nick Ut, "Kim Phuc, brûlée au napalm", qui représentait une enfant vietnamienne nue, ses vêtements tout juste désintégrés après une explosion.

Plus récemment en mars 2018, une reproduction du célèbre tableau "La Liberté guidant le peuple" de Eugène Delacroix avait également été retirée par Facebook. La peinture narre scène de révolution avec au centre une femme du peuple, levant un drapeau français les seins nus. Là aussi, le réseau avait reconnu "une erreur".

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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