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Les femmes s'imposent de plus en plus dans les prés

Les femmes s'imposent de plus en plus dans les prés
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L'image d'une personne travaillant à la ferme ou dans un domaine lié à l'agriculture est souvent celle d'un homme. Toutefois, au Canada, la femme est de plus en plus présente dans cette industrie, même si elle se fait plus rare comparativement à son homologue masculin.

Un texte de Marie-Pier Mercier

Selon la Fédération canadienne de l’agriculture, 30 % des exploitants agricoles étaient des femmes en 2016. Il s’agit d’une augmentation de 4 % depuis 2001, selon les données de Statistique Canada.

« Même si elles prennent de plus en plus de place dans le domaine, il leur reste beaucoup de chemin à faire avant d’obtenir la parité dans des postes de direction », a déclaré Jennifer Braun, candidate au doctorat à l'Université de l'Alberta, qui s’est penchée sur l’étude du leadership des femmes en agriculture.

En effet, seulement 25 % d’entre elles possèdent un rôle de gestionnaire dans le domaine, selon la Fédération canadienne de l’agriculture, et ce, malgré le fait qu’elles représentent 60 % des diplômés dans les programmes de direction agricole avancée en 2016.

L’évolution au cours du temps

Le rôle des femmes en agriculture a beaucoup évolué au cours des dernières décennies.

Elles ont maintenant un rôle prépondérant. L’épouse du fermier qui s’occupait des animaux et des enfants au quotidien est devenue une gestionnaire d’exploitation.

« Maintenant, les femmes sont à la tête d’entreprises, elles gèrent, elles possèdent des terres. Elles ne sont plus seulement l’aide de leur mari », a affirmé Jolene Brown, agriculture et conférencière.

Photo : Radio-Canada

Même si elles exercent un rôle de plus grande importance qu’auparavant, la plupart des exploitantes agricoles sont plus susceptibles que les hommes de travailler à temps partiel à la ferme. En effet, selon les données de Statistique Canada, 62 % ont déclaré travailler moins de 30 heures par semaine, contre 40 % chez les hommes.

C’est d’ailleurs le cas pour Jill Harvie, une jeune femme agricultrice et entrepreneure qui est propriétaire d’une ferme avec son mari à Olds, dans le centre-sud de l’Alberta. Elle y travaille à temps partiel, en plus de travailler à temps plein ailleurs.

« J’ai choisi d’être agricultrice parce que j’ai été élevée dans une ferme. Mes parents m’ont transmis leur passion pour l’agriculture », dit-elle.

D’ailleurs, selon Jennifer Braun, presque la totalité des femmes qui choisissent ce métier ont été élevées dans une ferme, ont un mari agriculteur ou ont hérité de la ferme de ce dernier.

En plus d’avoir une famille d’agriculteurs, Jill Harvie est tombé sous le charme d’un fermier avec qui elle a bâti son entreprise. Aujourd’hui, ils se séparent les tâches à la ferme, selon leurs forces et leurs préférences.

Selon elle, le métier d’agricultrice a beaucoup évolué au cours des dernières décennies en raison de l’accessibilité à l’éducation pour les femmes.

« Maintenant, les femmes jonglent avec les enfants, le bétail, le travail de bureau, le marketing, la mécanique. C’est incroyable! »

Les stéréotypes de l’agriculture

Si on pense à quoi un agriculteur devrait ressembler, je ne suis pas certaine que si je marche dans la rue les gens vont dire : elle est agricultrice.

- Jill Harvie, agricultrice

Travailler à la ferme, ce n’est pas seulement du travail manuel, il y a également beaucoup de travail de bureau à faire, explique Mme Harvie.

Selon elle, la clé du succès est le travail d’équipe avec son mari.

« Moi je suis bonne en marketing, à m’occuper des animaux, à monter les chevaux pour déplacer le bétail. » Il s’agit des tâches sur lesquelles elle met son énergie pour le bon fonctionnement de son entreprise.

Assumer son rôle

Selon Jolene Brown, la difficulté particulière qu’ont les femmes comparativement aux hommes dans l’industrie est la perception qu’elles ont d’elles-mêmes.

La clé du succès des femmes, selon elle, est d’arrêter d’être sur la défensive, d’avoir confiance en leur capacité et de ne pas prendre les commentaires des autres de manière personnelle.

« Par exemple, l’autre jour, j’étais en train de nettoyer l’entrée de notre maison et quelqu’un est entré et a dit "Est-ce que le patron est là?" et j’ai dit "Oui, je suis là, comment puis-je vous aider?" », s’est-elle exclamée.

Selon elle, les barrières dans ce métier sont une question de perception. Toutefois, selon la Fédération canadienne de l’agriculture, 95 % des femmes ont été témoins ou ont été victimes de barrières dans l’industrie, contre seulement 5 % chez les hommes.

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