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Festival de musique émergente : rencontre avec la cofondatrice Jenny Thibault

FME : Rencontre avec la cofondatrice Jenny Thibault
Morgane De Capèle

En novembre 2002, Sandy Boutin et Jenny Thibault discutent dans l’auto qui les ramène à Rouyn-Noranda après un énième show à Montréal : « Au lieu d’aller à Montréal, pourquoi ne pas faire venir des groupes à Rouyn?». Moins d’un an après, le tout premier Festival de Musique Émergente voit le jour avec une enveloppe de 60 000$. Question-réponse pertinente pour ces deux inspirés passionnés puisque 13 ans plus tard, le FME est l’un des évènements les plus attendus de l’année par les professionnels de l’industrie musicale, la réjouissance des festivaliers est comblée, bon nombre d’artistes y font leur nom et les grands s’y produisent volontiers. Rencontre avec Jenny Thibault.

Authentique et familial

Jenny Thibault confie qu’au moment de poser les fondements de son FME, elle ne voyait même pas une deuxième édition, mais ça se passer le mot : « À l’époque, tout le monde dormait au camp, nourris par un ami cuisinier. Il y avait une vraie symbiose entre les gens, ça ressemblait à une colonie de vacances. Le mot s’est passé et c’est comme ça qu’on s’est fait appeler par des artistes désireux de participer à “ce petit festival qui a l’air bien sympa”. Le bouche-à-oreille nous a menés où on en est.». Ici à Rouyn-Noranda, le projet a conquis les habitants : « la ville a été très collaborative, on est encouragé et aidé, les gens s’impliquent et viennent nous voir pour proposer des choses, ça a été le cas avec la radio communautaire par exemple. Cette année on a un barbier, une garderie pour les petits, près de 200 bénévoles… les Abitibiens sont fiers de la région et ils sont accueillants. »

Musique de qualité, concerts intimes, bouffe de rue, bonne humeur, consommations à prix très raisonnables… comment refuser le tableau? Cette intimité est peut-être le premier point qu’évoqueront tous les festivaliers si vous posez une question d’appréciation. Mais un festival a la réputation grandissante n’a-t-il pas des ambitions d’expansion? « il y a eu un tournant l’année où on a doublé les 5@7 et les concerts, depuis, le festival a atteint sa vitesse de croisière. On a rajouté quelques 5@7cette année, on a un peu plus de shows en périphérie. On constate qu’il y a plus de monde, mais on veut garder cette idée de petites salles et on investit dans la programmation, voilà pourquoi la croissance a été rapide », raconte Jenny, expliquant que ni elle, ni Sandy, ne touchent de revenu sur le Festival.

Artistes singuliers et volet professionnel

« On a cherché notre dominante au début… rock? Francophone? Puis on s’est laissé carte blanche. C’était à l’époque de la création de Bande à part et de Bonsound, on était dans cette mouvance c’est pour ça que la notion d’émergence est sortie. En fait il s’agit plus de la musique indépendante, on veut encourager les artistes qui ont une démarche singulière ». Les deux fondateurs du FME mettent un point d’honneur à offrir une expérience, « marque l’imaginaire » des festivaliers. Alors tous les recoins de la ville sont exploités : les salles, les trottoirs, les restaurants, les bords de l’eau… n’importe quelle surface plate peut faire office de scène pour ces artistes impliqués.

Dans le milieu médiatique et de l’industrie musicale, le FME est un rendez-vous incontournable. Pour l’alimenter, pas de panels ni de conférences, mais des invitations lancées par-delà des océans et des discussions autour d’une bière. « À cette période de l’année, les gros festivals sont passés, les programmateurs ou producteurs ont plus de temps pour venir. Sandy a tissé beaucoup de liens avec l’industrie française, les promoteurs viennent faire le plein de découvertes et l’industrie québécoise vient à leurs rencontres. C’est du réseautage spontané et authentique, à l’image de ce milieu professionnel », souligne Jenny.

Faire venir une soixantaine de bands dans une ville de 41 000 habitants, à sept heures de route de Montréal, 9 de Québec, le pari était risqué, mais le défi a été relevé haut la main.

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